LE RÉPERTOIRE
FACE A
A1 Les conscrits sont là, mais on n’les voit guère
Les conscrits sont là, mais on n’les voit pas
Et si on les voit, on n’les entend guère
Et si on les voit, on n’les entend pas.
Aymé Pommatau, chant. Originaire de Salavre, A.Pomatau animait les
"bals de grange" dans sa jeunesse. Il menait les conscrits avec son
compère Roger Culat : tous deux jouaient aussi bien la vielle que la
clarinette.
A2 Saint Didier d’Aussiat. La tournée des conscrits - 4 Février 1979.
Ce jour-là, les conscrits et les sous-conscrits ont rendu visite à toutes les maisons du quartier des Quatre Charrières.
Les musiciens sont : Michel Mignot, au tambour, et Raymond Guillemot à la clarinette.
"Il se trouve que j’essaye d’en inventer, des rigodons, pour
changer, pour qu’on n’ait pas toujours à jouer les mêmes Parce
qu’autrefois, on faisait quinze jours de tournée, au bout d’un moment,
c’était rasoir, pour celui qui jouait, et puis aussi pour celui qui
entendait ! Alors moi ça m’est venu à l’idée d’en trouver d’autres"
(Raymond Guillemot)
A3 La tournée à Curciat-Dongalon dans les années 30.
Henri Basset raconte
A4 Les conscrits sur le marché à Pont de Veyle - le 2 mars 1992.
Afin de compléter leur cagnotte, mais aussi pour se montrer à la
population, s’amuser et se rencontrer entre groupes de conscrits des
villages alentour, les conscrits vont à la petite ville voisine le jour
du marché. A Pont de Veyle où la tradition est bien conservée, chaque
groupe arrive avec ses musiciens. La musique et le son des conscrits
font partie de la rumeur du marché, l’hiver Parfois, il y a des
confrontations et des rivalités simulées et rigolardes entre groupes. Il
faut bien jouer à l’esprit de clocher de nos grands-pères, pour encore
mieux se sentir chez soi, au chaud dans l’arrière-salle du bistrot où on
mange l’omelette ou les crêpes arrosées au pastis, après la matinée
pluvieuse passée à écumer les passants entre les étals et piquer des
fleurettes au revers des gabardines. Les musiciens du jour : Jean-Pierre
Lacour (clarinette) et Jacques Chaffaud dit "l’Américain" (tambour)
avec les conscrits de St Jean sur Veyle, et dans le lointain, Gaston
Laclayat et Joseph Châtelet, avec les conscrits de Cormoranche.
"Ah, mais on faisait tous les marchés, oui ! Le jeudi, c’était à
Vonnas, le lundi à Pont de Veyle, le mardi à Bâgé, le mercredi on allait
à Bourg, avec les chansons, on en vendait hein ! donc, le vendredi à
Mézériat et le samedi à Châtillon !"
A5 Les conscrits de Morval.
Paul Lambert (clarinette).
"Les conscrits de chez nous, grand dieu qu’ils ont de peine la nuit
et le jour,
Ils s’en vont, par tous les temps, cherchant de l’agrément, le
divertissement
Le divertissement, c’est d’y avoir d’l’argent pour vivre son comptant
En y chantant, ami buvons, à la santé des filles qui ont des amants
Si j’avais un tambour, qui soit couvert de roses et de fleurs d’amour Je
m’en irais tambouriner la porte d’ma maîtresse pour la réveiller
Réveillez-vous la belle, ne faites pas l’endormie quand je viens vous voir,
Je viens pourtant vous dire adieu, pour la dernière fois avec les larmes aux yeux."
Paul Lambert a mené les conscrits, les visites aux filles, les masques, dans la Haute-Vallée du Suran.
A6 La chanson du soldat
Valéry Putin.
Inutile de rechercher la version originale de cette chanson : Valéry
Putin ne sait chanter que par émotion, collant des images et des
formules rémanentes du chansonnier "Conscrits et Paysans" : sa manière
de dire la vie et la guerre, sans haine ni complaisance, et la dignité
dérisoire de la chair à canon.
A7 Messe de la St Antoine. Église de Saint Nizier le Bouchoux.
La fête de la St Antoine, le troisième dimanche de janvier, est
traditionnellement le jour de la fête des conscrits à St Nizier le
Bouchoux. Ce jour-là, l’Union Musicale accompagne la messe, puis le
défilé et la farandole des conscrits.
A8 Feillens. Après la messe, en attendant la photo. Mars 1979
Les musiciens : Édouard Constant (clarinette), Gilbert Sulpice
(tambour)
Édouard Constant (né en 1904) a fêté en 1979 le cinquantenaire de sa
participation à la fête des conscrits à Feillens ! Jouant aussi du
saxophone, il participait également à des Sociétés de musique, et à des
orchestres de bal (Bal Bourcet, Bal Grappin, etc), avec son frère,
joueur de piston.
Gilbert Sulpice, nettement plus jeune, n’en est pas moins un grand
continuateur de la tradition, à Feillens en particulier, puisqu’il est
toujours fidèle à cette fête, avec Gaston Laclayat aujourd’hui. Gilbert
Sulpice a appris par lui-même le jeu des percussions, lorsque étant
gamin, il s’est bricolé sa première batterie. Aujourd’hui, il est
musicien pour les conscrits, et batteur dans un orchestre de bal.
A9 Défilé des conscrits avec la batterie fanfare de Feillens. 5 Avril 1992.
A10 Lors de l’apéritif en l’honneur des conscrits. Feillens. 5 Avril 1992.
Gilbert Sulpice : Tambour, Gaston Laclayat : Clarinette
Gaston Laclayat, facteur de son état, est régulièrement musicien pour
les conscrits chaque hiver, du mois de Janvier au début d’Avril. A l’âge
de 11 ans, son père lui paye sa première clarinette, en billets verts :
c’était la fin de la guerre. Ils vont la chercher à Mâcon en vélo.
Depuis l’âge de 18 ans, il mène les conscrits. Certains hivers, les
tournées duraient trois mois. "J’étais agriculteur chez mon père. Quand
on avait fini le bois, il me laissait aller. Il n’y avait pas de
tourne-disque, on ne pouvait pas s’échapper !"
A11 Défilé des conscrits. Tournée du village. Feillens. 6 avril 1986.
La journée commence par la messe, puis par la photo solennelle de
toutes les classes, avec chapeaux, rubans et cocardes. Ensuite le défilé
se met en place : fanfare en tête, les différentes classes âge par âge,
de 10 ans à 90 ans, ces derniers étant embarqués dans des voitures
anciennes bien astiquées. Au milieu du cortège, les conscrits et
conscrites de 18 et de 20 ans sont accompagnés par leurs musiciens :
Gaston Laclayat et Gilbert Sulpice, clarinette et tambour. Cette
année là, les conscrits se sont entassés sur une jeep enrubannée. Cris,
sifflets, et coups de klaxons se mêlent aux vociférations et aux
modulations insolites de la musique des conscrits
Le défilé, de la place de l’église à la salle communale où se tient
le banquet, sinue dans les rues de l’agglomération, non sans faire étape
pour l’apéro dans diverses salles de la ville. Gaston et Gilbert jouent
alors quelques valses, polkas et le traditionnel :
Meïon vin don, deri la fagontire
Meïon vin don, dincho lou rigoudon
FACE B
B1 Le conscrit quand il partira laissera les autres dans la misère
le conscrit quand il partira laissera les autres dans les embarras
A la guerre il faut s’y faire dans les combats il faut des soldats
A la guerre il faut s’y faire dans les combats il faut des soldats !
Aymé Pommatau (chant)
B2 La veille du tirage... Paul Lambert (clarinette)
La veille du tirage, la belle fondit en larmes (bis)
Toujours pleurant, toujours en soupirant,
Toujours en regrettant le sort de son aimant
B3 Banquet des conscrits et des classes à Saint Didier d’Aussiat, Février 1979.
Le banquet commence tard : Mais il dure longtemps ! Entre chaque
plat, farandoles et chansons. Un ancien se lève : Hyppolyte Verne
s’installe sur la scène avec une chaise et un couteau, repousse son
chapeau en arrière, et pédalant sur une machine imaginaire, lance la
chanson du rémouleur.
B4 Le dimanche de la fête des conscrits à Vonnas. Mars 1979
1/ rigodon, 2/ valse
A la sortie de la messe, la farandole est conduite par Jules Perat à
la clarinette, et Gaston Desmaris au tambour. Cet ensemble très sobre
et efficace représente une sonorité qu’on n’a plus guère l’habitude
d’entendre.
Le rigodon, qui fait partie des standards, connu partout où la
musique de conscrit a laissé des traces dans la continuité de l’aire
bressane, est interprété d’une manière plus rythmique que véloce, avec
une modulation provenant d’un pincement de l’anche, qui est très
éloignée de la technique classique enseignée dans les fanfares. Jules
Perat est un "routinier", c’est-à-dire un musicien qui s’est formé "par
l’oreille", sans recours à l’écriture musicale.
B5 Défilé des conscrits à Replonges et séance de la photo.
Toutes les petites villes du Val de Saône, riches et économiquement
dynamiques, ont une démographie qui, contrairement aux petits villages
de l’intérieur de la Bresse, leur permet d’avoir des "classes" de
conscrits bien fournies. Les fêtes de conscrits y sont réellement
fastueuses avec en particulier des défilés où participent de nombreuses
sociétés locales et invitées. Les conscrits de 19 à 20 ans ne sont pas
en reste. Ils ont leur propres musiciens et ont à cur de ne pas passer
inaperçus et de contribuer avec énergie au paysage sonore. L’Alerte de
Replonges est reconnue comme une des meilleures harmonies-fanfares de la
région. Dynamique, innovante, elle forme d’excellents tambours. La
Photo des classes est un lourd rituel qui exige le savoir-faire de
photographes spécialisés.
B6 Les conscrits de cette année n’ont point de barbe sous le nez
A. Pommatau, chant.
B7 Jour des conscrits à Curtafond - Mars 1992.
Après la messe, où a été distribuée la brioche bénie par les
conscrits, on procède à la photo, avec les musiciens. Puis la farandole
se forme. On va ensuite déposer une gerbe au monument aux morts, puis
apporter la brioche des conscrits à différentes notabilités, avant de se
retrouver à la salle des fêtes pour l’apéritif, en attendant les
classards pour le banquet.
Cérémonies modestes, mais traditions bien établies dans ce petit
village où les conscrits et sous-conscrits ne sont jamais plus d’une
vingtaine. Et l’on n’imagine pas la fête sans les musiciens : André
Renoud (clarinette) et Christian Coldonat (tambour), cette année là.
B8 Conscrits joignons nous bien,
mettons nous en chemin, oh braves jurassiens !
Ne versez pas de larmes
Faut y prendre les armes
D’un grand cur nous irons servir la nation !
Paul Lambert (clarinette).
B9 Le Rigodon à Joubert : Les Fafieulles. Glaude Comtet.
B10 Brin d’amour, valse.
Gaston Mettret, accordéon diatonique.
B11 La fête des Bordes à Neuville-les-Dames. 1992
La fanfare : l’Écho du Renom
Les musiciens des conscrits : René Morel, dit Nénès (clarinette)
Cette année, le temps est clément et la "Rô" qui fait bien la
hauteur d’une maison, s’embrase d’un coup on y voit clair, et les
conscrits mâles et femelles peuvent se vautrer à leur aise dans les
flaques de purin préparées à leur intention. Gare à celui qui s’approche
un peu trop de la fangeuse poursuite, à laquelle se mêle un "fantôme",
blanc au début. Nénès lui-même a failli en être victime, mais ce n’est
pas la tradition, et certains se sont vite interposés : le musicien doit
être respecté. C’est lui qui apprivoise la troupe sauvage et la
ramènera tout à l’heure à la civilisation, manger la tarte et boire le
pétillant à la salle des fêtes. (Extrait du journal local)
B12 Y’en a point comme nous.
A. Pommatau, chant
Y’en a point comme nous,
Pour se rouler dans la paille,
Y’en a point comme nous, y’en a point comme nous
Pour se rouler dans lou ballon
46 cours du docteur Jean Damidot, 69100 Villeurbanne
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