LE CANTON :
A quelques encablures de Lyon, si l’on se déplace du
côté du couchant après avoir franchi les Monts du Lyonnais, en direction
de Roanne, on découvre un charmant pays de vallées et de crêtes aux
divers paysages de petite montagne.
Ce canton est appuyé sur la dernière dorsale Ouest des Monts du Beaujolais, qui s’achève sur les bords abrupts de la Loire.
Il est à l’Ouest limité par ce grand fleuve en un site
exceptionnel. En effet, en 1977, un grand chantier de sauvetage a été
ouvert à l’emplacement du barrage en construction. Ces fouilles ont fait
sortir un campement fixe, presque un village, construit 25 000 ans plus
tôt, peu avant le Solutréen.
Quand les eaux étaient basses, les hauts fonds rocheux permettaient
aux troupeaux de bisons, de rennes et de chevaux de se déplacer d’une
rive à l’autre de la Loire lors de leurs migrations saisonnières.
L’un des plus anciens villages d’Europe avec ses grottes, ses
outils, fresques, pendeloques et plaquettes de schiste est donc
aujourd’hui enfoui sous les eaux du barrage de Villerest, qui baignent
les communes de Cordelle, Saint-Cyr-de-Favières et
Saint-Priest-la-Roche.
Au nord, l’Abbaye bénédictine de Pradines appuyée sur la vallée du Rhins semble dominer le canton. Fondée en 1804, c’est en ses murs que se réfugia Laëtitia, la mère de Napoléon en compagnie de son frère le cardinal Fesch, en 1814.
Au Sud, comme sur une frontière naturelle fournie par le
plateau s’étend le Seuil de Neulise et le bourg lui-même, fondé par les
Gaulois puis devenu garnison romaine (Novalisio). Il est la dernière
étape géographique avant l’entrée dans le Forez historique.
A 555 mètres, sur la RN 82 qui relie Paris à la Côte-d’Azur, nous
nous trouvons en l’un des points les plus élevés du canton. De là se
dessinent au ponant les sommets enneigés des Monts du Forez et Pierre
sur Haute ainsi que l’étendue paisible de la plaine qui ceinture la
Loire.
Enfin, si l’on se tourne vers l’Orient, vers ses
montagnes, nous découvrons le Col du Pin Bouchain (760 m) où se trouve
un tumulus défini par les uns comme une tombe burgonde et par les autres
comme une tombe féodale, ainsi qu’un relais de poste célèbre.
En effet, Napoléon est passé par là et l’on a d’ailleurs élevé un
buste à sa mémoire. Les gens d’ici ne sont pas près d’oublier l’histoire
de Sophie Vallier qui déguisée en homme se change en postillon pour
conduire l’empereur après lui avoir fait payer des ufs à un prix très
élevé. Le futur exilé de Sainte-Hélène aurait déclaré : je me suis fais
berner deux fois."
Nous sommes là dans l’arrondissement de Roanne, dans un
canton de 25 000 hectares aux terrains acides. Un grand plateau Ã
l’altitude moyenne de 400 à 600 mètres étale en son relief les croupes
d’innombrables collines.
Ici se situent les "Marches" du Beaujolais.
Avant la Révolution Française, Saint-Symphorien appartenait d’ailleurs à la Province de Beaujolais.
Ce petit pays riche de 16 communes s’étirait autrefois autour de son
ancienne capitale : Lay. Cette dernière, poste militaire romain était
la quatrième prévôté du Beaujolais et le siège d’une châtellenie. Elle
est la patrie du poète Joseph de Berchoux et des frères Prost,
inventeurs du régulateur monté sur les milliers de métiers à tisser.
Son assise féodale et ses remparts font de Lay un joyau du canton.
Mais d’autres lieux prestigieux et chargés d’histoire parsème les vallons. De nombreux châteaux se dressent aux bords des rivières et sur les côtés. Le château de Saint-Priest-La-Roche quant à lui paraît surgir comme en un conte des eaux de la Loire. Nous citerons également La Forez, Verdier, Sarron et l’Aubépin.
Outre l’Ecornu et le Bernand, deux rivières descendent
des monts du matin : le Rhins au Nord où la commune de Saint-Victor
marque le début d’une vallée magnifique resserrée et escarpée en amont,
bordée de chapelles comme la fameuse Naconne et de moulins en aval.
Le Grand au Sud passe sous le viaduc de Saint-Symphorien, avant
d’aller dolent poursuivre sa course à travers les vallons. Dans sa
vallée passait l’un des premiers chemins de fer de France.
LES ROUTES :
L’histoire et la géographie locale sont marquées par les axes de
communication. De l’Ouest vers l’Est se sont succédées depuis des temps
immémoriaux les anciennes voies rejoignant la capitale des Gaules. Cette
route principale plus tard nommée le Grand Chemin d’Italie, deviendra
voie royale, puis voie impériale. C’est aujourd’hui la Nationale 7, qui
culmine au Pin Bouchain.
Du Nord au Sud se dessine la RN 82, "la route bleue" qui emprunte la
fameuse côte de Vendranges pour culminer sur le plateau, au Seuil de
Neulise.
Ces voies et routes sont probablement à l’origine de l’ouverture
d’esprit des habitants et de la variété des langues locales.
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