LES PATOIS :
Ces derniers sont aujourd’hui encore très vivaces et certains de nos
témoins le parlent couramment. Nous devrions dire les parlent, tant
sont multiples les formes de la langue d’un village à l’autre.
En règle générale, il s’agit là du patois de Coutouvre qui appartient au franco-provençal "francisé", largement répandu aux alentours de Roanne.
Le Noël de Ranchal, composé par l’Abbé Lucien Lacroix dans la seconde moitié du XIXe siècle en est l’un des plus beaux fleurons.
Hormis le document que nous a fait écouter Anne-Marie Vurpas, nous
n’avons pu en retrouver de traces sonores. Cependant, nous en donnons en
fin de livret la version complète, dans la mesure où ce chant a rythmé
durant des générations la vie des habitants de ces montagnes entre Forez
et Beaujolais.
Il existe un autre chant des année 1840/1850 dont la mélodie n’est malheureusement pas parvenue jusqu’à nous : "En chasse, La ligue de Regny".
Cette complainte nous conte l’histoire de six
propriétaires de Regny qui se regroupent pour empêcher un chasseur de
poursuivre le gibier sur les domaines. Le chant sera composé par le dit
chasseur pour se plaindre des prétentions des six ligueurs.
En voici quelques couplets ; ainsi présentés :
Grande complainte en 32 couplets, inventée et chantée par le "Nonni Vacher", avec accompagnement de tambour.
LOUIS MERCIER :
Il est incontestablement le chantre du patois local. Rédacteur en
chef au journal de Roanne, il est l’auteur d’une dizaine de volumes de
vers et de six volumes de prose, dont les fameux "Contes de Jean
Pierre".
Ces contes ont été écrits en patois et, à l’instar des autres uvres
de Louis Mercier, il nous livrent une poésie rustique et simple qui
donne corps et voix à des héros très attachants comme le pauvre "Tonin
Ganivelle" qui se verra contraint pour échapper aux fourmis d’ôter son
pantalon dans le train sous le tunnel de Vendranges. Imaginez la suite !
Monsieur Louis Chartier nous livre quelques bribes de ce récits mouvementé dans la cassette présentée ici.
LE POÈME DE LA MAISON :
Dans ce recueil, Louis Mercier nous parle d’"EUX".
Eux, ce sont ceux qui se sont endormis, mais dont la mémoire est encore
vive. On y entend la voix de ceux qui par leur amitié, par leur travail,
par leur courage ont forgé les mille et un ruisseaux de l’histoire
cantonale.
Car, au delà des musiques de la langue, les hommes ont laissé dans
les champs, dans les usines textiles, dans les foires des cris de joie
et des larmes.
Leurs témoignage, tel celui de Monsieur Joseph Puillet de
Saint-Victor sur Rhins retracent l’histoire secrète du pays, celle de
ceux qui sont partis ou oubliés :
"Nom de Gui ! Qu’est ce qu’il faisait froid ! On s’est caché dessous
des buissons toute la journée. Comme on nous avait pris notre boussole à
la première tentative, on se dirigeait au soleil couchant..." ("Les
Anciens de Saint-Victor racontent").
LES TÉMOINS :
Ils sont nombreux qu’on ne pourrait les nommer tous : musiciens, retraités, agriculteurs, curés, instituteurs...
Certains sont des figures locales, d’autres sont anonymes, mais
tous, à leur manière nous ont porté un peu de vie, de musique ou de
légende.
Monsieur Louis Chartier nous faisant visiter la maison de Louis Mercier nous semblait lui aussi devenu poète de cette nature paisible, de ces prés, de ces troupeaux.
Quand à Monsieur Antonin Bécaud, qui siège au cur du canton, à la fameuse Tête Noire, il est selon nous, un poète vivant et une mémoire unique de la vie locale. Qui ne l’a entendu plaisanter ou chanter, raconter, danser, mimer, aura perdu là l’occasion d’en connaître un peu plus sur la culture locale. Nom de Gui !
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