En 1897, le grand musicologue Julien Tiersot entreprend une enquête d’envergure sur les chants et musiques traditionnels des Alpes françaises. Il parcourt Savoie et Dauphiné durant de longs mois, et publie en 1903 son monumental chef d’uvre " Chants recueillis dans les Alpes françaises ". Tiersot est le premier à s’intéresser véritablement aux pratiques instrumentales populaires. Il est le premier à noter scrupuleusement et publier des airs de vielle-à-roue en Bresse, de cornemuse en Berry, de violon en Champsaur. En 1897, il rencontre le violoniste Tantet à Bourg Saint-Maurice : un siècle après, nous ne résistons pas au plaisir de reproduire à nouveau les mélodies publiées par Tiersot, et de marcher ainsi dans les pas de cet illustre précurseur.
" Mais voulant surtout pénétrer dans les régions les plus reculées de la montagne, je ne me tins pas longtemps dans les parties basses, et m’en allai sans tarder au fond de la Tarentaise À Bourg Saint-Maurice, nous mandâmes un vieux ménétrier, le père Tantet, un véritable virtuose dans son genre, en vérité : il me joua les plus beaux airs de danse du pays ; huit monférines, deux branles, deux marches pour cortèges Excellent violoniste,à l’archet sûr et au rythme franc, parfaitement rustique d’ailleurs, et sans aucune instruction musicale. Voici quelques uns des airs de danse qu’il a patiemment exécuté pour moi.
La partie de la Savoie où j’ai entendu parler de la Monférine est très restreinte, et ne s’éloigne pas beaucoup de la frontière. C’est en Tarentaise que j’ai recueilli le plus grand nombre de ces morceaux ; il m’en fut aussi communiqué dans la région, rapidement parcourue, de Sallanches à Megève. En Maurienne, je ne me souviens pas qu’il m’en ait été fait mention nulle part, même à Bessans : en tout cas il ne m’a rien été chanté ou joué de ce genre.46 cours du docteur Jean Damidot, 69100 Villeurbanne
communication@cmtra.org
Tél : 04 78 70 81 75