Le territoire de la Côtière

Au fil des années, le quotidien de ces villages du département de l’Ain, autrefois tournés vers le Rhône, s’est transformé en une vie de banlieue lyonnaise relativement aisée, alliant tranquillité semi-rurale et activités urbaines. Face à l’attraction lyonnaise, les pôles industriels et commerciaux du territoire côtier ont permis de maintenir une main d’œuvre locale, à laquelle se sont mêlés des gens venus des quatre coins de la France – et du monde.

Les communes ont donc chacune leur lot de HLM où ont été logées, aux côtés de familles françaises, des familles immigrées. Pour certaines, pour certains, l’installation a pu se faire par un passage plus ou moins long par un lieu bien particulier : le foyer du Trève, à Miribel, foyer qui accueille demandeurs d’asile, travailleurs saisonniers et personnes en détresse. Si certains de ces déracinés ont choisi d’habiter en France pour des raisons culturelles, la plupart d’entre eux ont subi l’exil, poussés par des conditions économiques et politiques désastreuses, rêvant en secret à un retour au pays. Au fil du temps ces désirs souvent s’assourdissent, le plaisir d’être ici s’épanouit, la vie provisoire s’améliore et s’installe alors en un quotidien dans des « cités de transit ».

Outre les zones commerciales, les équipements autoroutiers et la traversante grand-rue, des centres sociaux, salles des fêtes et écoles de musique ont été aménagés. Ceux qui le désirent ont donc des lieux « publics » où se rencontrer et partager des pratiques culturelles, parfois communautaires. L’été, il y a aussi le grand parc de Miribel-Jonage dont les grands arbres accueillent sous leur ramage rafraîchissant les pique-niques aux mille et une épices, au bord du lac. Comme partout dans le pays, l’immigration est dans l’Ain une réalité qui enrichit la vie locale d’une diversité humaine : Arméniens, Maghrébins, Turcs, Portugais, Cambodgiens… se sont installés sur la Côtière, seuls ou en famille, recréant de petits microcosmes de leur vie de là-bas, offrant ainsi à qui veut l’entendre un ailleurs méconnu, un ailleurs musical.