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« Laissez-Faire et Laissez dire »
Vous croyez que la bergère est une image du passé ? Eh bien oui !

L'ensemble vocal Evelyne Girardon / Compagnie Beline, présente un spectacle sur le thème de l'amour, avec pour fil conducteur des chansons de bergères. Les "bergères" seront en concert au Train Théâtre (Portes-lès-Valence) le 21 février, et à l'Amphithéâtre de l'Opéra de Lyon le 28 février. Entretien avec Evelyne Girardon CMTRA : Quel est le répertoire chanté dans cette création ?

Evelyne Girardon : la majorité du répertoire vient des collectages de Julien Tiersot dans les Alpes françaises. C'est un ensemble de chansons qui m'accompagne depuis très longtemps. C'est en rassemblant ce répertoire que je me suis aperçue qu'un thème se dégageait. Je n'avais jamais chanté ces thèmes dans les spectacles, mais l'image de la bergère s'est imposée.Il y a aussi des chansons kabyles amenées par Soraya Mahdaoui, et des incursions au Québec, Berry... toutes régions bien exotiques ! Quelle est l'histoire du projet ?

C'est Pierre Toureille, avant son départ de Radio France, qui en est l'initiateur : il m'a demandé un spectacle sur le répertoire populaire en français, pour un festival programmé par cette grande maison en avril dernier (Figures de femmes). La première chose qui me soit venue à l'esprit est le refrain "laissez faire et laissez dire'". C'est un couplet que l'on retrouve dans beaucoup de versions du « Rossignol du Bois sauvage », toutes régions confondues.

Ce texte, sur la jalousie, s'intègre très bien dans une thématique sur l'amour, mais aussi, à un autre niveau, est une réponse à tous ceux qui ne comprennent pas que l'on puisse chanter ce répertoire aujourd'hui...Le théâtre de Tulle m'a proposé de faire la première chez eux, François Postaire s'est montré intéressé d'emblée et nous a accueillies à l'Amphithéâtre de l'Opéra de Lyon. Y a-t-il des compositions dans la création ?

Il y a quelques thèmes qui ne sont pas traditionnels, aux auditeurs de les identifier. Comment avez-vous choisi le contenu ?

Nous sommes parties d'une nouvelle de Chesterton (cadeau de François Goyot), sur la défense des bergères de porcelaine. Ensuite les chansons se sont placées naturellement. Peux-tu nous présenter les chanteuses du spectacle ?

Soraya Mahdaoui qui vient du Havre est chef de ch'ur, chanteuse, elle compose et écrit. Nous avons en commun la volonté de métisser le répertoire populaire.

Marie-Pierre Villermaux est professeur de chant et chef de ch'ur à Clermont-Ferrand, elle a traversé "Roulez-fillettes" pour plusieurs créations.

Barbara Trojani, rencontrée au stage de Nyons, a participé comme Marie-Pierre au CD "Depuis des lunes" ("Roulez-fillettes").

Nefissa Benouniche est une conteuse algéroise de talent, rencontrée dans le cadre de mes formations.

Liliane Bertolo, avec qui j'ai déjà eu plusieurs équipées fantastiques, notamment avec Voice Union et Music Alpina, apporte sa couleur particulière.

Sylvie Geniaux suit les ateliers chant du CMTRA depuis longtemps. Nous n'avions jamais fait de projets ensemble, et ça a été, enfin, une belle occasion.

Sylvie Heintz vient de la région de Tulle, elle a fait beaucoup de collectages en Limousin et connaît bien les répertoires de sa région.

Myriam Pellicane fait un travail de comédienne autour du spectacle, avec les textes de Chesterton. Elle est aussi conteuse'chanteuse, et à mes côtés, dans le spectacle pour enfants « Poly'Embrouilles »

Mireille Antoine a mis en scène le spectacle. Les voix de chacune d'entre nous sont différentes, et c'est très important pour la narration générale du projet. Vous ne chantez pas que des chansons en français, mais aussi en kabyle :

C'est une belle chance ! Et nous souhaitons dans l'avenir poursuivre le métissage du répertoire en ajoutant aussi des chansons en patois valdotain, voire en italien.A l'Amphithéâtre de l'Opéra et au Train Théâtre, nous allons interpréter le spectacle créé l'an dernier. Quelle liberté prenez-vous par rapport au répertoire ?

C'est un répertoire, à mon sens, où chacun peut raccrocher ses propres fantasmes poétiques, littéraires, émotionnels.Si on le connaît suffisamment, trouver les textes correspondant à la narration qui nous convient le mieux est facile. Je me sens très bien dans les collectages de Julien Tiersot.

Le répertoire de tradition populaire, ce n'est que de la liberté en barre, il faut bien sûr le connaître et rester ouvert. Pour ma part, n'étant pas reliée à une identité régionale, j'aime ce répertoire d'abord parce qu'il me plaît esthétiquement, au niveau musical et poétique. Je ne bouge pas les textes, je les mélange.

Les lignes mélodiques m'étonnent toujours'Les personnalités des interprètes modifient aussi les sensations à l'écoute : le répertoire est très poreux, son expression varie beaucoup en fonction des chanteuses qui le portent. C'est un répertoire qui respecte la voix de chacun, il n'y a pas "une bonne manière" de le chanter. Comment expliques-tu cela ?

Avec ces chansons, non seulement on peut garder sa voix naturelle, mais celle-ci apporte quelque chose, c'est une possibilité d'expression supplémentaire. La chanson de tradition populaire, c'est un cursus musical à part entière. La chanter, c'est à la fois simple et compliqué, et c'est un bel enjeu artistique.

Ce répertoire ne supporte pas l'emphase vocale, la prétention bien connue qui consiste à « lui rendre ses lettres de noblesse » en plaquant des techniques vocales ronflantes ou des harmonies épaisses' Mais d'un autre côté, aujourd'hui, restreindre l'expression de ses caractéristiques, par méconnaissance du contenu, pose problème' tout ceci est très délicat.

Néanmoins, il donne envie de chanter, et on ne va pas s'en empêcher !Je suis très heureuse qu'il y ait de plus en plus de gens dans les ateliers et les formations, parce que ça veut dire que la forme artistique parle encore... C'est quelque part un défi de la présenter, elle ne s'arrête pas à la forme, elle va au fond des choses. Comment faites-vous pour toucher les gens avec un sujet comme celui que vous avez choisi ?

Je ne sais pas ! Je n'ai pas trop envie de me poser de questions trop compliquées ! J'ai la prétention de penser que puisque ce répertoire nous passionne, c'est que nous pouvons inoculer le virus à d'autres ! Le spectacle est le lieu privilégié qui permet de "passer" ce bel ensemble de chansons.

Ce sont des polyphonies a capella, généralement chantées de façon acoustique. Sans doute est-ce ce défi qui titille l'interêt, et aussi la rareté car nous ne sommes pas très nombreux à travailler sur ce sujet. Ce qui me plait le plus, c'est qu'il y ait toujours des gens, à la fin des spectacles, qui demandent où apprendre et chanter ces chansons. Qu'as-tu envie de dire aux gens qui s'intéressent à ce répertoire et qui ont envie de se le réapproprier ?

La seule chose que je peux dire, c'est qu'on peut y vivre un véritable parcours musical. Chacun peut faire son chemin comme il veut à l'intérieur. Cela demande de la détermination et la capacité à faire un long voyage : il faut s'y plonger véritablement et avoir un vrai compagnonnage avec ce répertoire. Chacun peut y trouver sa propre identité. Ce qui veut dire que c'est une vraie forme musicale et artistique d'aujourd'hui.

C'est un répertoire dynamique, qu'il ne faut pas réduire à une vision régionale ou nationale, car il a beaucoup de points communs avec d'autres cultures. Ce sont les points communs qu'il faut mettre en lumière, aux côtés des visibles et intéressantes différences. Ce n'est pas difficile de métisser du français et du kabyle, ce qui est difficile, c'est de se réapproprier le répertoire (surtout celui de langue française) et de le défendre dans le monde musical d'aujourd'hui. Quoique... Propos recueillis par PDJ Contact :

Evelyne Girardon

20, cours Suchet 69002 LYON

Tél. : 04 78 38 00 93 / [beline@club-internet.fr->beline@club-internet.fr] Ce spectacle est une production Compagnie Beline avec l'aide de l'ADAMI

Laissez-Faire et Laissez-Dire 21 février 2003 : PORTES LES VALENCE, Train Théâtre ; Réservations : 04 75 57 14 55

28 février 2003 : LYON, Amphithéâtre de l'Opéra de Lyon, Réservations : 04 72 00 45 00


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