Rencontre à deux "voix"
Le chanteur breton Yann-Fanch Kemener, messager d'une culture orale, qui se définit comme "passeur de mémoire", et le violoncelliste de formation classique Aldo Ripoche, revisitent ensemble le répertoire breton. Cette rencontre a donné lieu à un disque "An Eur Glaz" (l'heure bleue). Le duo se produira à Lyon le vendredi 17 janvier, à l'Amphithéâtre de l'Opéra.
Dans cette rencontre à deux voix, le chant du violoncelle accompagne la voix du chanteur dans la mise en valeur de ce répertoire.
Entretien avec Yann-Fanch Kemener
CMTRA : vous donnez un concert à Lyon le 17 janvier, en duo avec le violoncelliste Aldo Ripoche : quel est le répertoire de ce duo ?
Yann-Fanch Kemener : La base de notre recherche est avant tout la musique populaire de tradition orale, et en langue bretonne qui plus est. Nous incorporons aussi des pièces d'auteurs bretons contemporains tels Le Penven, Hélias et d'autres, mélangeant musique, chants, poésies et récits.
Le violoncelle n'est pas un instrument traditionnel, comment se marie-t-il avec le répertoire vocal traditionnel ?
Je pense que de tous temps, des artistes ont tenté des recherches. C'est dans ce sens que s'inscrit notre démarche, la couleur et l'esprit que nous voulons donner à ce répertoire. Pour moi la question traditionnelle ne se pose pas en ces termes.
Quelles sont les spécificités du violoncelle à 5 cordes ?
Cet instrument est en effet très intéressant, non seulement eut égard à son âge (il date de 1764) et au fait qu'il possède 5 cordes, mais aussi du fait qu'il est un instrument à la charnière de deux types d'instruments qui sont la viole et le violoncelle. Le fait d'y ajouter une corde de plus offre des possibilités musicales supplémentaires.
Que représente pour vous le fait d'être musicologue ou collecteur et chanteur professionnel ?
Je ne me considère pas comme musicologue, même si j'ai effectué des collectages. Je suis surtout guidé par une curiosité, et puis peut-être tout simplement, dans l'époque que nous vivons, j'éprouve le simple et juste besoin d'en savoir plus sur ma propre culture.
Au sujet de la sauvegarde du patrimoine, vous avez dit "il faut dépasser cette notion qui est limitative. Dans le mot tradition, il y a trahison". Pouvez-vous éclairer cette prise de position ?
Je voudrais dire, tout simplement, qu'à partir du moment où l'on reçoit, on transmet une part de soi inévitable mais indispensable, sinon il ne peut y avoir ni d'évolution ni de transmission. D'où l'importance d'une relation d'individu à individu. Je ne pense pas que ni l'écrit ou la simple écoute suffisent.
Propos recueillis par PDJ
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