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Chekere "la Gran Orquesta de Salsa"

Entretien avec Pascal Torgue CMTRA : Pascal Torgue, vous êtes le manager du groupe Chekere, quel est le parcours de ce "Grand Orchestre de Salsa" ?

Pascal Torgue : Chekere est à l'origine un groupe de musiciens qui se réunissaient en région lyonnaise à Saint-Symphorien-d'Ozon, c'était en fait un big-band de jazz. J'ai un parcours professionnel de tromboniste au sein de l'Orchestre Régional de Jazz Rhône-Alpes, et j'ai eu l'occasion de jouer le répertoire cubain qui était amené par le trompettiste cubain Ernesto Puentes. Lorsque l'on jouait ce répertoire adapté à une grande formation de jazz, je me suis dit que ce serait intéressant de pouvoir le transposer avec la formation que je dirige en région lyonnaise.

C'est comme cela que petit à petit j'ai apporté un répertoire plutôt latin-jazz. Ensuite nous avons intégré des percussionnistes, des chanteurs et des chanteuses, et quitté le domaine du jazz pour celui du latin-jazz et de la musique salsa. Cette évolution a duré à peu près 6 ans, et le groupe existe depuis 10 ans. CMTRA : Peut-on avoir des détails plus précis sur la musique cubaine que vous jouez ? Lorsque l'on parle de "musique cubaine", on sait que ce n'est pas si simple que cela !

P.T. : Grâce au format de l'orchestre, 15 musiciens, notre répertoire s'est orienté dans un premier temps à jouer des standards déjà repris par des formations identiques. Un répertoire constitué de reprises avec des arrangements écrits pour l'orchestre de Tito Puentes, ou l'orchestre de Mario Bauza, un des précurseurs qui a fait connaître la musique cubaine notamment à "Dizzy Gillespie".

Nous avons fait nos armes à travers ce répertoire-là, et non pas à travers un répertoire qui serait plus le "son", c'est-à-dire joué (maintenant) par des musiciens qui ont été redécouverts à Cuba comme Compay Segundo... Notre répertoire s'est tout de suite orienté vers des formules qui étaient identiques à la nôtre.

Ce travail a donné naissance à un disque, "Sabor", qui faisait entendre les grands standards de la musique cubaine, notamment "Pedro Navaja" qui est une composition de Ruben Blades, puis des thèmes que l'on a trouvés dans certains disques de Tito Puentes ou bien de Mario Bauza. L'objectif suivant, après avoir compris un peu plus les clés de cette musique, était de pouvoir composer nous-mêmes les thèmes et d'utiliser des textes en français : l'apport musical du groupe c'est surtout deux musiciens et moi :

Samuel Piovésan et René Romanes, puis l'apport des textes, à part un texte en espagnol de René Romanes, sont d'auteurs lyonnais plus ou moins connus, et puis un autre texte de Sylvie Coulon, de la région parisienne.

L'objectif a été de pouvoir produire un disque qui se démarque et qui propose une couleur différente. Les 5 autres titres sont encore des reprises de morceaux que nous avions déjà dans notre répertoire, mais qui n'avaient pas encore été enregistrés. Le deuxième album s'appelle "Hecho a Mano", en traduction littérale "fait à la main", et l'on peut vraiment dire que nous l'avons fait à la main puisque nous avons tout produit nous-mêmes, de la conception de la jaquette jusqu'à l'enregistrement.

On a fait intervenir une graphiste pour les illustrations de l'intérieur mais sinon c'est vraiment un travail d'équipe. CMTRA : Votre musique est-elle plutôt afro-cubaine, latino ?

P.T. : ...on va dire afro-cubaine pour calmer certains esprits qui diront que la salsa c'est une drôle d'appellation puisque nous ne faisons pas que de la salsa. Afro-cubain est un titre générique sur lequel on situe vraiment notre musique, même si par exemple il y a un rythme de mérengue dans une de nos compositions, c'est de toute façon de la musique des Caraïbes avec une forte influence africaine. CMTRA : Votre ensemble, en proposant ce répertoire, doit pouvoir s'exprimer sur beaucoup de scènes, puisqu'on sait que depuis longtemps le jazz a ouvert ses oreilles à ce type musical, et le courant "musique du monde" peut constituer aussi une autre porte d'accès aux scènes.

P.T. : Nous sommes effectivement dans le créneau un peu mode de la musique que l'on appelle communément " salsa ", et dans nombre de manifestations estivales on rencontre au moins un groupe de musique cubaine ou latine. Nous avons participé cette année à un festival de salsa, dans le Gers, qui propose uniquement de la musique salsa. Ce festival s'appelle Tempo Latino et existe depuis 8 ans. C'est là-bas que nous avons vraiment pu côtoyer les pointures de la musique salsa aussi bien portoricaine, cubaine, ou bien new-yorkaise puisqu'un certain nombre de musiciens vivent maintenant à New-York.

Sinon, au niveau régional, le festival-jazz à Vienne a eu la très bonne idée cette année d'intégrer dans sa programmation une soirée consacrée entièrement à la musique cubaine, et nous avons eu la chance de jouer le dimanche sur la scène de Cybèle, qui est une scène du festival off. On remarque qu'il y a un public qui se reconnaît de plus en plus dans cette musique, et aussi un public de danseurs qui réagissent vraiment très spontanément à cette musique-là-là. On a pu s'en apercevoir à Vic-Fezensac, où, dès les premiers accords, les gens étaient déjà en train de danser et même de chanter, on avait affaire à un public de connaisseurs. CMTRA : Dans votre ensemble de musique afro-cubaine, il y a des musiciens de la région qui n'ont généalogiquement pas de rapport avec la société cubaine, est-ce que cela pose des problèmes par rapport à un public ou à des organisateurs ?

P.T. : Que ce soit le public ou l'organisateur qui nous rencontre, il observe bien évidemment qu'il y a sur scène des musiciens qui sont d'origine latine, mais c'est vrai que ce n'est pas la majorité. Ce sont des musiciens de la région qui à un moment donné ont décidé de s'investir dans la musique afro-cubaine, dont les racines ne sont pas cubaines mais qui ont fait de gros efforts pour que ces connaissances soient importantes.

On s'est toujours attaché à travailler sous formes de stages avec des musiciens cubains, notamment les années passées pendant deux répétitions consécutives avec un musicien spécialisé dans la musique de rue, de carnaval, en prévision de développer un peu l'aspect déambulatoire. Nous avons la chance d'avoir Dominique Mercier-Balaz musicien lyonnais (il joue du très), qui a épousé une Cubaine et qui a vécu à la Havane, qui a joué là-bas avec des "maîtres". Nous avons la chanteuse Myrtha Guerrero d'origine péruvienne, nous avions une flûtiste jusqu'à l'année passée qui était d'origine colombienne, et donc les gens qui sont dans le groupe ont profité de toutes ces expériences musicales.

À l'heure actuelle, sur la région, les groupes qui jouent cette musique-là-là sont en général des musiciens régionaux avec un peu de musiciens des Caraïbes. C'est un problème, parce que parfois on se questionne, pour savoir si nous jouons vraiment comme il faut, et nous aimerions parfois avoir des avis plus pointus. On envisage de faire vraiment un travail sur place à Cuba avec l'ensemble du groupe. C'est un projet que nous souhaitons développer avant la fin de l'année prochaine, pour être encore plus au cur de cette musique-là-là. CMTRA : N'est-ce pas une quête infinie, impossible, que de vouloir ressembler à un modèle aussi fascinant soit-il ?

P.T. : Au niveau des compositions, on s'est tenu à des schémas qui sont employés vraiment dans les compositions écrites par des afro-cubains, avec des formes musicales bien précises. On a pu les aménager par l'apport de textes en français. Vraisemblablement aussi parce que, musicalement, on n'entend pas forcément la même chose, mais je pense qu'aborder cette musique c'est déjà avoir une meilleure connaissance des racines de cette culture pour, après, en garder quelques éléments personnels et développer des compositions.

Je pense que ce n'est pas vouloir se calquer absolument sur un modèle, mais c'est avoir plus de référents pour réfléchir après à comment on peut utiliser tout cela en sachant qu'on n'a pas ce passé musical. Il est vrai que le seul fait d'avoir rencontré des musiciens nous a vraiment appris beaucoup de choses, cela se ressent d'ailleurs sur notre mode de jeu. CMTRA : D'autres projets ?

P.T. : Nous avons quelques dates, nous serons présents lors de la "Journée Internationale contre le blocus à Cuba", le mercredi 17 octobre au Centre Culturel de Villeurbanne, cela correspond en plus à la journée nationale de la culture à Cuba. Ce sera une soirée autour de la culture cubaine, avec aussi bien du théâtre, du texte, du cinéma que de la musique. Nous avons été invités à venir faire entendre de la musique cubaine et nous sommes assez contents parce que le public sera vraiment connaisseur.

Un autre projet à venir serait aussi de produire un disque live, faire entendre un répertoire dans des conditions de concert qui pour un groupe de salsa sont vraiment intéressantes. Ce sera pour 2002-2003. CMTRA : Au niveau régional ou plus largement au niveau national, certains amateurs de tel ou tel type de musique du monde d'origine géographique lointaine, se sont organisés, regroupés dans des structures qui permettent de mettre en uvre des événements comme des festivals ou autres rencontres, est-ce que vous avez eu l'usage de ces réseaux préexistants qui s'intéressent aux musiques cubaines et plus largement des Caraïbes en Rhône-Alpes ?

P.T. : Nous avons essayé de diversifier les contacts, nous sommes dans le catalogue de l'ISM. Sur la région c'est à peu près la seule structure avec qui nous avons collaboré. Nous utilisons aussi le réseau Internet puisque nous avons un site, et que nous avons pu établir quelques liens avec des sites très orientés vers la musique cubaine. Autrement, nous avons plus une démarche en direction des organisateurs, et de quelques producteurs aussi. CMTRA : Si on remonte un peu au départ de votre intérêt pour les musiques caraïbes, latino, afro-cubaine, savez-vous pourquoi vous aimez cette musique ?

P.T. : Il se trouve que j'ai hébergé une musicienne mexicaine qui venait faire une formation en France sur les " méthodes actives ". Elle a vécu pendant un an à Lyon, et l'on s'est promis d'aller lui rendre visite l'année d'après. Je suis donc allé pendant 5 semaines à Mexico, (c'était l'année du tremblement de terre) et j'ai eu la chance de pouvoir écouter de la musique à travers quelques radios, et puis notamment un disque de Ruben Blades, et c'est cela qui m'a interpellé. D'une part parce que l'orchestre était constitué de trombones, et comme je suis moi-même tromboniste, mon oreille était d'autant plus attirée.

Depuis ce jour-là, j'ai vraiment fait une recherche discographique et je me suis intéressé de plus en plus à cette musique-là. Propos recueillis par J.B. Concerts

Mercredi 17 octobre : Centre culturel de Villeurbanne (69)

Vendredi 9 novembre : Cercle 76 - Villeurbanne (69)

Vendredi 23 novembre : Seyssins (38) Contact

CHEKERE

Pascal Torgue: 0475348471 / 0686965770

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