15e Rencontres Internationales d'Accordéon

Entretien avec Patrick Cadeillan, en concert solo le samedi 31 octobre aux Rencontres Internationales d'Accordéons Patrick Cadeillan : Pour ce concert solo, je présente des répertoires traditionnels du sud-ouest, des morceaux du répertoire basque, des musiques que j'ai tout simplement envie de jouer.

J'aurai aussi une ou deux compositions. Je travaille surtout sur des morceaux traditionnels du sud-ouest, qui sont connus, et qui sont des musiques que j'ai moi-même collectées, et puis j'essaye de penser au jeu et au style, en m'imprégnant des vieux musiciens que nous avons ici. Je me considère plus comme un interprète du sud-ouest. CMTRA : De plus en plus d'instrumentistes jouent de l'accordéon diatonique, et il semble que les gens préfèrent savoir jouer de l'instrument dans des styles différents, avant de choisir un répertoire précis, qu'en penses-tu ?

P.C. : On est tous de quelque part, nous les plus anciens, on a fait du collectage, Marc Perrone et beaucoup d'autres gens. Et puis à côté de cela il y a des gens qui sont plus jeunes, qui n'ont pas reçu l'instrument de la même manière, en assistant à des concerts de groupes ou en écoutant des disques. Ces jeunes-là sont peut-être plus ouverts sur différentes musiques, et ils sont prêts à se faire plaisir seulement en jouant. Alors que nous, nous sommes plus attachés à nos racines.

Ceci étant, aujourd'hui, on se pose moins de questions, on peut aussi avoir cette ouverture d'esprit par rapport aux autres musiques. Je tiens quand même à garder mon identité du sud-ouest car j'aime savoir que je suis de quelque part. Mais cela ne me gêne pas de jouer d'autres répertoires, d'autres horizons. CMTRA : Quelles sont tes expériences récentes avec d'autres musiciens, avec d'autres styles musicaux, pas obligatoirement traditionnels ?

P.C. : J'ai travaillé avec Michel Mathias qui même s'il pratique un style de musique plus jazz, est très influencé par le traditionnel : par rapport à ce qu'on peut faire avec un chromatique et dans les choix de répertoires de Mathias ou dans ses compositions, je sens une tradition. Par exemple, il compose des rythmes asymétriques qui pourraient être bulgares.

J'ai travaillé aussi avec une troupe de théâtre pour jouer des morceaux traditionnels qui pouvaient s'adapter au spectacle, et puis j'ai aussi fait un petit travail de composition. J'ai beaucoup aimé cette expérience parce que le rapport entre le musicien et l'acteur n'est pas le même qu'entre deux musiciens. CMTRA : Comment as- tu vécu l'expérience d'être directeur artistique du festival la Pamparina à Thiers ?

P.C. : C'était la première édition, et cela a été un succès. C'était la fête et la rencontre dans le milieu de l'accordéon au sens le plus large : du musette en passant par le traditionnel d'un peu partout, du jazz, de la chanson... on a essayé de faire quelque chose d'hétéroclite, de mélanger les genres. Le seul regret que j'ai eu, on a du changer la date, et La Pamparina s'est passée en même temps que Les Rencontres de St Chartier, alors que le festival aurait du se dérouler le week-end d'avant.

Pour moi, l'expérience de passer du statut de musicien à celui de programmateur a été enrichissante. On pense d'abord à établir un programme qui tient la route au niveau du suivi des spectacles, on essaye d'avoir une logique artistique. Presque tous les spectacles étaient gratuits, on avait alors pas ce souci de la rentabilité des entrées. Ce qui ne veut pas dire que l'on a pas eu de soucis financiers.

Par rapport à la communication, nous ne sommes pas arrivés à faire parler de nous, notamment pour une première édition... On ne savait pas si les gens allaient être présents, quel genre de public on allait recevoir. On a d'ailleurs plutôt eu un public régional alors que la programmation était plus nationale. CMTRA : Après avoir goûté aux délices de l'organisation et au stress, est-ce que tu penses que cela va changer ta manière d'intervenir en tant que musicien dans des événements ou des concerts?

P.C. : Oui, si c'est par rapport aux organisateurs, je pense que je serai plus indulgent (...). En tant que musicien, on a plutôt tendance à ne voir que le côté musical et artistique, et on ne soupçonne pas tous les problèmes qu'il peut y avoir sur un festival d'une ampleur comme celui de Thiers ou bien d'autres, il y a des tas de problèmes à régler, administratifs et autres. Par exemple, à La Pamparina, il y avait vraiment beaucoup de groupes, et nous avons rencontré des problèmes de timing. Mais, même si je n'ai pas pu jouer de mon accordéon, ce qui n'était pas mon premier rôle dans ce festival, j'ai quand même pu rencontrer beaucoup de musiciens issus de différents milieux musicaux, et cela c'est fantastique. CMTRA : Qu'est-ce que tu as comme projets que tu aimerais réaliser dans les années qui viennent ?

P.C. : J'aimerais faire un disque, pas forcément en solo... monter quelque chose de plus conséquent avec un groupe, et j'aimerais sortir un livre sur les répertoires du sud-ouest. Rencontres Internationale d'Accordéon STAGE DU MER. 28 OCTOBRE AU LUNDI 2 NOVEMBRE SAINT SYMPHORIEN SUR COISE (69) ACCORDEON DIATONIQUE avec SABIN JACQUES (Quebec). PATRICK CADEILLAN (Sud Ouest - Pays Basque). EMMANUEL PARISELLE (accompagnement de chansons). BENOIT GUERBIGNY (technique instrumentale). MUSIQUE D'ENSEMBLE pour TOUS INSTRUMENTS avec BRUNO LETRON. CONCERTS Vendredi 16octobre, LE BRISCOPE BRIGNAIS : CESAR STROSCIO ET TRIO ESCHINA. Mardi 20, MJC BRON : DANIEL MILLE ET FRANCE LEA. Vendredi 23 et samedi 24, MJC MONTPLAISIR : ROULOTTES EN ROUE LIBRE : JEREMIE MIGNOTTE, NORBERT PIGNOL, MICHEL SANLAVILLE, MARC WOLF. Samedi 31, SAINT SYMPHORIEN/ COISE NUIT ACCORDEON : SABIN JACQUES, PATRICK CADEILLAN, LES SYLVAINES, + BAL . Dimanche 1er novembre : SOIREE DES STAGIAIRES MA. 3 ET MER. 4 NOV, L'ELYSEE LYON MONDEOLINO, CH.OLLER. SPECTACLE MUSICAL et SUPER BABY avec DANIEL POUTHIER. Renseignements, programme complet

Tél 04 72 30 77 50 Remerciements à Cinq Planètes, Joel Louveau , la Maison de l'accordéon, Philippe Roguez, Didier Boyer, Le CMTRA Co-production avec l'AREP, Les MJC de Bron et Montplaisir, Le Briscope, L'Elysée, le Centre culturel des Monts du Lyonnais. Avec l'aide de la Drac Rhône Alpes et du Conseil général du Rhône.