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Lettre d'information n°32. Hiver 1999 Al Andalus

Entretien avec Paco Fernandez CMTRA : Depuis la publication de notre Atlas Sonore "Flamenco à Lyon", où l'on retrouve le groupe Al Andalus, quelques changements sont intervenus ?

Paco Fernandez : Effectivement, la formation s'agrandit. On recrute du monde notamment du côté de la danse. Comme vous le savez Sharo Vargas ne travaille plus avec nous, et nous cherchons donc de nouvelles danseuses. Mais la formule de base musicale ne change pas, avec le chanteur Venancio Parra, Tito Santana à la percussion, Jorge Cifuentes à la guitare, et moi-même à la guitare, et bien sûr Maria Gadea à la danse. C'est une formation qui existe depuis 10 ou 15 ans. CMTRA : Vous avez débuté tout gosses?

P.F. : J'ai commencé vers 15 ans, c'est le chanteur qui m'a un peu "dévergondé" ( rires). Il venait nous chercher pour que l'on joue avec lui. Nous étions tous de la région de Saint-Chamond, un peu en périphérie du milieu espagnol du sud-est lyonnais, mais on se connaît très bien. Mon frère vivait à Lyon et était très amis avec Norbert, qui vit en Andalousie maintenant. Ils avaient voyagé ensemble en Espagne, et avaient un lien très fort. CMTRA : Vous êtes originaires d'Andalousie ?

P. F : Beaucoup d'entre nous sont Andalous, mais nous avons voulu une formule un peu particulière par rapport à d'autres. On ne cherche pas spécialement à faire du flamenco traditionnel, andalou ou gitan : ce n'est pas là le problème.

Notre musique est plutôt basée sur une ouverture plus large, culturelle et sociale. Le fait que nous soyons tous issus d'un même milieu dit "défavorisé", nous a amené au flamenco. C'est un moyen d'expression, une espèce de revendication, comme d'autres font du rapt ! Compte tenu de nos origines culturelles, au lieu de faire du rap, on s'est mis à faire du flamenco. Ca représente pour nous un mode d'' expression avant tout, et donc une revendication. CMTRA : Vous n'avez pas peur de faire de la rumba, des musiques de fête, qui sont parfois rejetées par les puristes du flamenco ?

F.P. : Je pense que le point essentiel, c'est la qualité. Ce sont en fait des polémiques qui existent au sujet du flamenco en général... Au départ, le flamenco c'est du chant. Pour la guitare les valeurs sont complètement différentes, je pense qu'une rumba est beaucoup plus difficile à jouer qu'une "solea". Cela demande des heures de travail, et certains n'arriveront jamais à jouer une rumba, alors qu'une solea est abordable pour tout le monde! CMTRA : Nous avons peut-être l'image un peu facile de la rumba des Gypsy King ?

P.F. : En matière de guitare, les Gypsy King ont des morceaux beaucoup plus difficiles à jouer que des soleas! Par contre pour le chant, c'est différent : chanter une solea, c'est plus difficile que de jouer la rumba, c'est évident... et encore ce n'est pas si simple. CMTRA : Faîtes vous partie des gens pour qui la musique des Gypsy King est aussi une forme de flamenco ?

P.F. : Mais bien sûr! Pourquoi les Gypsy ne seraient pas "flamenco" ? Je trouve que c'est un faux problème. Pour moi, le flamenco est diversifié, et c'est justement pour cela que je fais du flamenco, parce que je peux faire tout ce qui m'intéresse dedans. Sinon je ne ferais pas du flamenco, je ferais du rap. CMTRA : Existe-t-il une forme de flamenco développé plus particulièrement en France, notamment avec la musique des gitans de Camargue?

P.F. : En Camargue s'est développé ce que l'on appelle "la rumba catalane". Il y a aussi des régions d'Espagne, comme Almeria, qui font toutes les formes de flamenco possibles, mais qui ont développé un attachement plus particulier à certaines formes, comme la "tarenta". En Camargue, ils ont développé une forme , qui est la rumba, mais cela ne veut pas dire qu'ils ne font pas le reste aussi. CMTRA: Pensez-vous qu'un style particulier de flamenco est en train de se développer en région lyonnaise ? F

.P. : Non, je ne pense pas. A Lyon, à mon avis, il y a une grosse communauté espagnole qui se dissoud un peu au fil des années. La culture espagnole se perd un peu, certains continuent à jouer encore, mais le flamenco n'est plus tellement joué par les espagnols .

En France par exemple dans une région comme Dijon, tous les guitaristes, les danseuses sont des Français. Le seul domaine qui reste le privilège des espagnols, c'est le chant. Mais on le voit dans les cours de danse ou de guitare, les élèves sont pratiquement tous des français. CMTRA : Existe-t-il des réseaux un peu partout en France, des pratiques de flamenco ?

P. F : Oui, nous voyageons beaucoup, et nous avons beaucoup d'amis en France et à l'étranger qui font du flamenco, cela nous permet de voir les tendances, de quelle façon ça bouge, quel est l'état d'esprit, à droite et à gauche. En France et même mondialement, le flamenco se développe beaucoup.

En France, en terme musical et culturel, j'ai l'impression qu'on est toujours un peu à le traîne. Ainsi en Allemagne, en Suisse ou même plus au nord de l'Europe, c'est incroyable! le développement aussi bien du flamenco que des autres musiques est incroyable, sans parler de l'Angletere, ou du Japon. CMTRA : Quels sont les projets d'Al Andalus dans l'immédiat et dans les mois qui viennent ?

P. F : Un projet disque qui sortira en juillet ou septembre, et une tournée à partir de fin janvier, jusqu'à fin avril. Ce CD sera notre premier disque, entièrement en auto-production. CMTRA : Crois-tu que le groupe "Al Andalus" ait une spécificité, par rapport aux autres groupes de flamenco ?

P. F : Je crois que chacun a une identité et une histoire. C'est vrai que nous, "Al Andalous", nous avons utilisé ce nom dans l'esprit d'une ouverture culturelle; je veux dire que nous ne sommes pas tous andalous dans le groupe. Certains sont d'origine marocaine ou algérienne. "Andalous", à une époque lointaine avait une signification importante.

En Andalousie, plusieurs communautés de religions différentes, musulmans, juifs et chrétiens cohabitaient et vivaient en parfaite harmonie. Nous essayons d'avoir une ouverture culturelle, où tout le monde se retrouve, nous jouons avec des gens qui ne sont pas forcément de la même origine communautaire que nous. On a choisi ce nom par ouverture d'esprit, tout simplement. Retrouvez Al Andalus dans la [lettre n°63->article511] Contact :

Al Andalus, Tél 06 13 83 93 67


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