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Les Voix de la Méditerranée
Théâtre de la Renaissance, Oullins (69) 25/29 mai

"Le Sanglot des Anges" nouveau récital Théodorakis, piano et voix Angélique Ionatos, éblouissante chanteuse et compositrice grecque, a ensorcelé le public du Volume Variable à Saint Fons le 12 mars dernier, avec son spectacle "Chansons Nomades", accompagnée par le musicien Henri Agnel. Dans la lignée de Mikis Théodorakis, elle porte au peuple, de la manière la plus simple, les poèmes antiques ou modernes de la Grèce.

"Ma voix est un don, et j'aurais tort de ne pas en faire profiter le public". Angélique Ionatos revient bientôt au Théâtre de la Renaissance dans le cadre du festival "Les Voix de la Méditerranée", le 25 mai pour son nouveau spectacle : "Le Sanglot des Anges". Elle retrouve la musique de Mikis Théodorakis, "son père musical", avec qui elle a déjà travaillé plusieurs fois. Leur dernière collaboration remonte à 1994, avec le spectacle "Mia Thalassa" autour d'un travail sur les textes grecs de la poétesse contemporaine Dimitra Manda.

1999 : "Le Sanglot des Anges" est une prestation vocale pure, uniquement accompagnée au piano par Christian Boissel.
Angélique Ionatos : Le nouveau récital Théodorakis "Le Sanglot des Anges" correspond à des oeuvres assez récentes de M.Théodorakis pour lesquelles j'ai eu un coup de foudre. Trois cycles dont le premier, "Béatrice à la rue zéro" sur des poèmes de Dyonissis Karatzas, correspond à sept chants de facture plutôt classique faits pour piano et voix en contre-alto, déjà interprétée par Maria Farantouri.

C'est un cycle très crépusculaire et tragique par rapport à "Mia Thalassa" qui est plus romantique, avec des oeuvres courtes sur une poésie de Dimitra Manda. Nous reprenons huit chansons de "Mia Thalassa" en troisième cycle qui raconte une femme heureuse, très amoureuse, rêveuse, qui impose un contraste évident avec le premier cycle. La deuxième partie "Poétika" correspond à quatre chansons toujours sur la poésie de Dyonissis Karatzas, avec entre autre "Le Sanglot des Anges". C'est une très belle oeuvre de M.Théodorakis qui est exceptionnelle de part son inspiration mélodique, très riche. Ce spectacle est aussi important parce qu'il montre ce côté classique de M.Théodorakis que l'on ne connaît pas bien ici en Europe. Car, avant de devenir un musicien surtout remarqué par ses chansons populaires, M.Théodorakis était quelqu'un qui écrivait des symphonies, des concertos, il était prédestiné à la musique classique. C'était d'ailleurs un compositeur brillant qui a reçu des prix très remarquables. Puis, il a un peu abandonné ce pan de sa personnalité, d'une part par conviction politique, mais aussi parce qu'il ne voulait pas faire de la musique pour des gens privilégiés, en l'occurence se présenter dans les salles de concerts. C'est pour cela qu'il s'est consacré aux oratorios populaires, aux chansons populaires, aux chansons de lutte, étant donné bien sûr la situation politique en Grèce à cette époque... Donc il mettait en musique de très grands poètes que jamais les gens ne pouvaient, ou ne seraient allés chercher dans les librairies, et qu'il allait chanter évidemment dans la rue.

C'est la force de M.Théodorakis, et c'est pour cela qu'il a été interdit pendant la dictature militaire, parce que sa force populaire était énorme. C'est un itinéraire très rare chez les musiciens et les compositeurs, et on peut dire que M.Théodorakis est un homme rare pour avoir lié en même temps le côté classique, qu'il a continué à travailler pour lui, et les chansons populaires. "Béatrice à la rue zéro" est plutôt de ce temps là : ce sont des lieders sur une poésie assez complexe et un peu obscure. Béatrice est une femme mythique représentant en même temps la Grèce et... un rêve... c'est l'incantation de la nature grecque. M.Théodorakis excelle ici dans le lyrisme avec un sens du tragique unique. C'est ce qui m'a séduit dans cette oeuvre qui, je dois l'avouer, est très difficile "au niveau vocal" ! Je n'imaginais pas combien elle était exigeante avant de la travailler. C'est en même temps intéressant pour quelqu'un qui compose lui-même, d'être confronté tout à coup à la musique d'un autre, qui a d'autres chemins, même si je suis un peu son enfant "musicalement parlant" de la génération d'après. Pour moi, c'est extrêmement enrichissant de chanter ces oeuvres très pures et très désarmantes sur scène puisqu'il n'y a que le piano et la voix. Je suis accompagnée au piano par Christian Boissel. C'est un musicien mais aussi un compositeur né au Maroc, qui vit maintenant en France. Il a longtemps accompagné au piano M.Théodorakis sur les chansons populaires. Ils ont réalisé ensemble plus d'une dizaine de disques. Notre collaboration a débuté en 1992, à l'occasion d'une musique que j'ai composée sur les textes de Sapho. Nous avons sorti le disque de cette création "Sapho de Mytilène" qui a eu une grande audience, le spectacle aussi d'ailleurs puisque nous avons tourné pendant un an ou deux. Plus tard, il est revenu me proposer de monter le spectacle "Mia Thalassa" de M.Théodorakis : on s'est retrouvé là, mais avec un trio de violoncelle, piano et contrebasse. Et voilà que je lui propose de retravailler ensemble sur "Le Sanglot des Anges". Mais, on a d'autres projets ensemble... Christian Boissel est un formidable accompagnateur, très à l'écoute, extrêment sensible au chanteur soliste. Et c'est plus rare que l'on imagine, vous savez, les musiciens qui accompagnent vraiment bien les chanteurs. Enfin, c'est toujours un plaisir de travailler avec lui. CMTRA : Comment expliquez-vous ce retour périodique à l'oeuvre de Mikis Théodorakis, est-ce que c'est un peu comme "un retour à la source" pour vous ?

A.I. : C'est d'abord une personne qui m'a beaucoup marquée parce que c'est un très grand compositeur. Je crois qu'à partir du moment où on a trouvé son propre chemin musical, ce que j'ai l'impression d'avoir fait, il est presque de mon devoir de faire connaître des gens. Bien sûr, M.Théodorakis n'a pas besoin d'être connu, mais ce fond classique de sa composition n'est pas entendu en France : par exemple cette oeuvre n'a jamais été donnée en France, et c'est très dommage pour le public français. Alors, j'ai envie de faire des "échappées" en montrant l'amour que j'ai pour mes ainés qui m'ont apporté énormément de choses, et qui m'ont nourrie probablement de leur musique pour que je puisse faire la mienne. Aujourd'hui, en Grèce, les temps ont changé. Les besoins ne sont plus les mêmes, et surtout cette Europe qui se crée fait que les différences sont beaucoup moins marquées. Dans les années 60-70, entre la France et la Grèce, ce n'était pas du tout la même manière de vivre. Maintenant, entre le mode de vie des Athéniens et ceux des Parisiens il n'y a absolument aucune différence. Il y a eu de la part du peuple grec une grande passion pour M.Théodorakis pendant la dictature militaire. Ensuite il y a eu la grande période, l'Âge d'or de ce genre de musique qu'il n'était d'ailleurs pas le seul à faire, il y avait d'autres grands compositeurs. Après quoi, il y a eu la contestation (où il faut toujours passer par la crise !) avec un passage à vide très important qui a beaucoup blessé M.Théodorakis. Pendant cette période il est venu en France en disant qu'il ne reviendrait plus jamais en Grèce, mais, il n'a pas tenu longtemps ! (rire) Maintenant les choses se sont calmées, je dirais que les choses se sont dépassionnées. C'est quand même un monsieur de 75 ans qui a une oeuvre considérable : entre les chansons et les oeuvres classiques, vous ne pouvez pas imaginer la production de cet homme. Aujourd'hui, il se consacre à décanter tout cela, à le mettre au propre, et à composer encore.

C'est un grand monsieur qui a vraiment marqué la musique néohéllénique. CMTRA : Votre rapport avec le Théâtre de Sartrouville ?

A.I. : Je suis artiste associée depuis 1989, c'est là que nous avons créé "Le Sanglot des Anges", il y a environ un mois. Nous avons déjà présenté ce spectacle quatre fois au Théâtre de Sartrouville, nous avons donné une représentation à Berlin, puis en Normandie, et le 25 mai prochain nous serons au Théâtre de la Renaissance, à Oullins. Propos recueillis par Catherine Chantrenne Les Voix de la Méditerranée - Le 25/05, Grèce avec "Le Sanglot des Anges" Angélique Ionatos accompagné au pinao par Christian Boissel - Le 26/05, Israël avec Sara Alexander Musique arabo-andalouse/Algérie avec Taoufik Bestandji - Le 27/05, Maroc avec Aïcha Redouane - Le 28/05, Soirée conte "Chagrin d'Humour"avec Didier Kowarsky et Pépito Matéo et "Aïtak" (Pères) avec Agnès Chavanon et Benat Achiary - Le 29/05, Soirée Raï avec Hakim Salhi et Raï Kum Contact :

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