BZH
Lyon, ville bretonne

Entretien avec Lionnel Thiebault CMTRA : BZH, c'est une longue histoire ! Quelles en sont les étapes ?

Lionnel Thiebault : L'ancêtre de BZH est né au début des années 80 quand je suis arrivé à Lyon pour mes études. Je jouais à l'époque du biniou et de la bombarde et j'ai cherché à rencontrer d'autres musiciens. J'ai fait la connaissance d'un autre sonneur (Patrick Lefebvre, maintenant renommé comme accordéoniste) et nous avons joué en couple biniou-bombarde pour le cercle celtique de l'Association des Bretons de Lyon.

Nous participions également aux scènes ouvertes au CCO à Villeurbanne. Ensuite nous nous sommes mis à l'accordéon diatonique et avons formé le groupe Gwaïen composé de 4 musiciens qui a animé les fest noz de la région pendant plusieurs années. La dissolution de Gwaïen m'a conduit a former le premier BZH, alors sous-titré Bienvenue en Zone Humide, qui a évolué plusieurs fois. En 1996 nous avons enregistré une cassette et en 2000 un CD. Le groupe est aujourd'hui constitué d' Erwann Moquet ( bombarde, tin whistle, flûte traversière, clarinette diatonique, chant ), Jean Bourgeois( basse, chant ), Pascal Pollonni( guitare, chant ), Bruno Dervissoglou( violon, bouzouki, chant ) et de Lionel Thiébaut( chant, accordéon diatonique, biniou, bombarde, tin whistle, percussions ). Thierry Séon s'occupe du son.

La musique a évolué en fonction des musiciens qui ont composé le groupe (j'en profite pour citer Yves Berthias qui vient d'arrêter). Nous venons d'horizons bien différents aussi bien du point de vue musical que social, c'est ce qui fait la richesse et l'intérêt du groupe. Il y a parmi nous des danseurs, des "qui sont tombés dedans tout petits", des "qui ont glissé dedans il y a 2 ans", un jazzman Notre point commun c'est le bonheur de jouer ensemble et de donner du plaisir aux gens.

Nos morceaux sont pour la plupart des traditionnels que nous arrangeons. Pour cela nous n'avons pas de méthode, chacun met sa contribution dans le pot commun, influence la couleur et l'interprétation. Certains sont plus attentifs à la rythmique, d'autres à l'harmonie Le fait d'être poly-instrumentistes évite la monotonie du son. Notre répertoire est constitué de chants de marins et de musique bretonne à danser et nous jouons aussi bien dans une crêperie ou un pub que sur une scène de festival. CMTRA : comment conciliez-vous fest noz et concert de chants de marins ?

L.T. : Nous proposons souvent un concert suivi d'un fest noz. Le concert est un moment privilégié pour nous car il s'établit un contact, je dirais même plus, une communication, entre le public et nous. Nous le faisons chanter, participer. C'est aussi un moment de vérité.

Le fest noz est une suite logique à ce concert. C'est aussi un moment d'improvisation musicale. Il n'y a jamais deux spectacles identiques. CMTRA : Quel est votre public, y a t il une diaspora bretonne visible en Rhône-Alpes ?

L.T. : Il y a bien sûr une population bretonne émigrée en Rhône-Alpes comme partout ! A Lyon il y a deux associations : "Les Bretons de Lyon" et "Bretagne à Lyon". Mais notre public est plus large. Il est d'abord constitué de danseurs dont une part importante vient nous voir régulièrement. Mais il n'y a pas que des connaisseurs ou des spécialistes. Je pense les gens apprécient notre énergie sur scène et notre décontraction. Le fait de proposer un concert élargit l'auditoire, et la celtomania actuelle aussi. CMTRA : Justement, que pensez-vous de cette celtomania, qui voit se multiplier les groupes "celtiques", les concerts, les CD et les Saint-Patrick ?

L.T. : Je pense que ce mouvement est dans la lignée du bio et du fromage blanc moulé à la louche (j'apprécie les deux !). Plus sérieusement c'est bien dans le sens où cela multiplie les occasions de jouer et de faire connaître notre musique. Du point de vue du public je trouve que c'est une façon simple et saine de s'amuser ou de passer du bon temps. Ce phénomène charrie bien sûr des arrivistes qui profitent du créneau mais ceux là disparaîtront avec la vague. CMTRA : Vous venez de sortir un nouveau CD, "Emportés par la houle", avec une majorité de chansons, d'excellente qualité. Le groupe BZH est pourtant composé en grande partie de musiciens amateurs au sens administratif. Avez-vous pensé à vous professionnaliser définitivement ?

L.T. : Ce CD nous a demandé énormément de travail car nous sommes avant tout des musiciens de scène pas préparés à la rigueur du studio. Nous tenons à remercier à cette occasion Christophe Allègre qui a fait la prise de son et le mixage pour ses qualités humaines, artistiques et techniques.

Nous n'envisageons pas de nous professionnaliser. La musique est pour nous un loisir et nous tenons à ce qu'elle le reste pour l'apprécier pleinement. CMTRA : Quels sont vos projets pour les années à venir ?

L.T. : Continuer dans l'esprit actuel : faire plaisir en s'amusant sans négliger la qualité et faire évoluer notre musique au gré de nos envies. Propos recueillis par J.B. BZH en concert - 16/02 : Annonay (07) Crêperie La bolée rens. 04 75 67 91 34 - 10/03 : Dijon (21)Fest noz MJC des Bourroches rens. 03 80 66 15 87 - 16/03 : Aix-les-bains (73) Pub Le Murphy's Casino Grand Cercle Rens. 04 79 35 16 16 Contact

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