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No Mad -Jazz Cartoon Balkanique

Rencontre entre deux balances avec les musiciens de No Mad. Echanges généreux autour du projet artistique.







CMTRA : No Mad, les contrées sonores que vous visitez relèvent autant du klezmer, que du jazz ou du tzigane, comment conciliez-vous ces influences ?

N.M : Tous ces styles se retrouvent en effet dans la musique de No Mad. La multiplicité de nos influences s'explique d'abord par la diversité des parcours de chaque musicien de No Mad. De Nicolas (violon), très influencé par le rock, à Thomas, issu de la chanson, la formation rassemble des individualités aux univers musicaux très différents. Les uns apportent des sonorités traditionnelles auxquelles les autres viennent mêler des composantes peut-être plus psychédéliques.

Notre musique est un carrefour d'influences, entre musiques du monde et traditionnelles, entre rock et jazz, un croisement comparable à celui opéré par Bratsch. Loin des étiquettes académiques, le terme de « Jazz Cartoon Balkanique » répond à la nécessité de nommer notre musique, à la fois plurielle et singulière. Nous sommes à la recherche de notre univers propre, une musique tellement riche d'influences diverses et sédimentées avec le temps qu'il serait impossible de la rattacher formellement à une tradition. Lors de vos concerts, vous attachez une place particulière à l'aspect scénique, à l'alliance du visuel et du musical. D'où vient ce souci particulier ?

Au départ, ce sont les retours du public au sujet de notre énergie sur scène qui nous ont amené à accorder plus d'importance à l'aspect scénique. Au-delà, ce souci trouve son origine dans la prépondérance de l'imaginaire caractéristique de notre musique comme de notre démarche. Chaque composition est une histoire sans parole qui trouve sa pleine mesure sur scène lorsqu'elle est interprétée. On tente de défendre cet imaginaire musical en développant chacun, des attitudes corporelles particulières, en incarnant des personnages de ces histoires éphémères. Nos mouvements s'inscrivent dans une recherche perpétuelle d'allier le geste à l'histoire sans employer des formes trop théâtralisées. Sur scène, comment développez-vous cet aspect visuel et ces mouvements ?

Nos concerts sont le fruit d'un travail particulier sur l'occupation de l'espace réalisé notamment avec Maïa Rubinstein. On y tente d'entretenir des liens les uns avec les autres, de se mettre en valeur réciproquement. Certains s'éclipsent un moment et laissent place à un seul musicien ou un duo éphémère par exemple. Il s'agit d'un jeu entre nous, le public et l'environnement. Il se déroule aussi dans les passages improvisés, moments privilégiés de cette exploration ludique. Enfin, ces jeux incessants trouvent écho dans le travail réalisé sur les lumières qui prolongent le mouvement. Quel est le « public idéal » pour une rencontre aussi imagée et sonore que celle proposée par No Mad ?

Tout dépend du contexte et à ce niveau, on est un peu « tous terrains » voir même un peu schizophrènes ! D'un côté, on aime être écoutés car une partie de notre musique fait imaginer et requiert de l'attention. De l'autre, on aime l'aspect festif de notre répertoire qui devient prétexte à la danse. Mais on ne choisit pas, on joue les deux et nos concerts sont construits sur cette alternance. Le public idéal, c'est donc un public ouvert, prêt à nous suivre dans l'histoire. Comme nous, c'est un public qui ne vient ni intégralement pour l'un, ni exclusivement pour l'autre, mais qui est bel et bien prêt aux deux. Après 15 concerts cet automne, vous sortez un album au titre plein d'humour... Que nous dit ce disque sur No Mad ?

Avant d'être le titre de l'album, « Où est Gaspard ? » est une composition de Benoît Black dans laquelle en effet, nous recherchons Gaspard... C'est l'une des six compositions de cet album, chacune écrite par un musicien différent. Dans No Mad, chacun écrit et propose ses idées dans le cadre de la formation, les arrangements obéissent au même principe. Les six autres titres reprennent des traditionnels Klezmer et montrent notre attachement au genre des musiques traditionnelles.

Pour autant, notre intention n'est pas de « jouer trad » et se démarque de tout désir de pureté. No Mad se saisit des trad et les arrange autant qu'il les dérange. On retrouve ici l'imaginaire, nécessaire au dépassement du thème. Qui plus est, nos sources d'inspiration sont des gens loin d'être des porteurs authentiques tels qu'un David Krakauer pour qui faire vivre une tradition, c'est la jouer avec son vécu d'aujourd'hui. Un nouvel instrument est apparu récemment et ne figure pas sur l'album. Que va apporter à No Mad l'arrivée d'une chanteuse ?

Difficile de savoir ! Née d'une rencontre fortuite, cette aventure ne fait que commencer ! Laetitia vient du flamenco et apporte donc une influence supplémentaire. Techniquement, l'étendue de ses possibilités vocales en font une instrumentiste à part entière. Du nasillard au lyrique, de l'imitation au détournement, elle rentre aussi dans l'imaginaire en s'inventant son propre langage ou ses histoires particulières. Au-delà, elle apporte une proximité avec le public, elle rend possible un contact différent par la voix, quelque chose de peut-être encore plus chaleureux ou touchant... D'après les propos recueillis par Jean Sébastien ESNAULT Contacts :

Lucile 3bis, rue Clément 38 000 GRENOBLE

Tél : 06 08 51 06 86

www.no-mad.org

lulu@projetbob.com


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