Lettre d'information n°25. Printemps 1997 Flamenco Vivo :
Cuadro Lui
Le flamenco occupe une place de choix dans les pratiques de musiques traditionnelles en Rhône-Alpes.
Pour s'en convaincre, rendez-vous à Saint-Fons, le 11 avril pour applaudir la jeune lyonnaise Sabrina Romero.
CMTRA : Sabrina, vous allez vous produire au Volume Variable de Saint-Fons. Comment devient-on danseuse de Flamenco à Lyon à 17 ans ?
Sabrina Romero : J'écoute le flamenco depuis toute petite. Mes parents aimaient ça, ils écoutaient des disques... J'ai toujours été dans le milieu. La grand-mère de mon père dansait le flamenco. Ma famille vient d'Andalousie, mon père est né à Malaga, il est arrivé en France à 19 ans, et ma mère est originaire de Séville, elle est arrivée en France à 1 an !
CMTRA : Comment êtes-vous passée du plaisir d'écouter cette musique jusqu'à la pratiquer, et danser ?
S.R. : Toute petite, je la pratiquais à la maison: j'improvisais, ce qui me sortais, je le faisais ! Je l'aimais , je faisais ça pour mon plaisir. Alors à 7 ans ma mère m'a inscrite à des cours, pour apprendre à danser. C'était à Vénissieux, avec Sophie et Edith Hernandez, qui m'ont donné mes premières leçons.
Puis j'ai pris quelques cours en Espagne, à Séville : j'avais 12 ans. Chaque fois, je prenais 6 heures de cours. En 1994, je me suis inscrite à un concours, à Nîmes : J'ai remporté le prix des jeunes danseurs. Je suis passée sur Canal Sur, une télévision espagnole.
CMTRA : Qui sont les grandes danseuses espagnoles dont vous vous inspirez ?
S.R. : Eva Garrido, et Manuela Carrasco, qui sont des modèles pour moi, deux grandes danseuses andalouses.
Manuela est gitane. J'ai eu la chance de les rencontrer. En Espagne, il y des tablaos flamenco, des lieux où on se réunit, le spectacle se fait tout seul, on appelle ça des "juergas".
Quelqu'un commence à chanter, puis une femme arrive et danse. Pour celui qui aime ça, il peut chanter n'importe où. Je me suis retrouvée souvent dans des "juergas", partout... à Séville, en France, à Nîmes, à Vénissieux...
CMTRA : Travaillez-vous toujours avec le même "cuadro" ?
S.R. : Non, je travaille avec des musiciens et chanteurs différents, parmi lesquels Cristo Cortes, Luis de la Carrasca. Mais le guitariste avec qui nous nous produisons en général, Jean-Charles (Juan-Carlo) Principal, est mon partenaire artistique depuis l'enfance. Le guitariste est très important pour la danseuse, plus que le chanteur. Moi j'improvise tout le temps, et Jean-Charles me connaît...
CMTRA : Envisagez-vous une carrière professionnelle de danseuse flamenco ?
S.R. : Oui, j'espère... Je suis bilingue, et j'aimerais continuer mes tournées avec Cuadro Flamenco. Moi je fais du flamenco nuevo, le flamenco moderne, celui d'aujourd'hui.
CMTRA : D'autres projets après Saint-Fons ?
S.R. : Je me produirai à Ris-Orangis bientôt, à Lyon, à Dijon.