Rencontre avec Stéphane Méjean.
CMTRA : Racontes-nous l’histoire de ce drôle d’ONCLE ?
S.M : L’ONCLE, Orchestre National de Cornemuses de Lyon et Environs, c’est un ensemble constitué d’une dizaine de joueurs de cornemuses, instruments qui proviennent du Centre France, entre Berry et Bourbonnais.
A l’origine du projet, c’est Jean Blanchard qui, il y a une dizaine d’années, a réuni des amateurs passionnés de cet instrument. Depuis, l’ONCLE a pris l’habitude de s’entourer d’un ou deux professionnels. De mon côté, j’y interviens donc dans ce cadre et mon travail consiste à écrire des compositions et des arrangements, à accompagner le groupe dans la mise en place du répertoire. Il arrive également parfois que l’on élargisse à d’autres professionnels, notamment Pierre-Vincent Fortunier (Toad, …). Et puis, l’ONCLE se produit dans une seconde formule artistique avec le Syndrome de l’Ardèche (cf. page…), groupe fameux réunissant des musiciens professionnels.
Et alors, quels sont les répertoires que les musiciens de l’ONCLE divulguent à tout va sur la place publique ?
En cohérence avec l’instrument principal utilisé, on joue essentiellement des mélodies traditionnelles issues du Centre France, des bourrées d’Auvergne par exemple et des morceaux folk des années soixante-dix. On joue également des morceaux que j’ai composés spécialement pour l’ensemble ou des arrangements particuliers de musiques « rhônalpines » telles que des bourrées d’Ardèche, des mélodies des Cévennes, une farandole du Vivarais,... On s’adonne également avec joie à la reprise de quelques titres bien connus dans le milieu trad’ et notamment « Dans les yeux de Marie » « Je m’en vais à Bourges » composés par Jean Blanchard ou le Papillon. Le répertoire est donc finalement assez hétéroclite !
Côté arrangements, mon travail consiste à faire fonctionner le répertoire pour deux types de cornemuses : la seize et la vingt-trois pouces, en Sol et en Do donc, combinaison qui fonctionne le mieux dans l’ONCLE. On s’efforce également d’aménager le répertoire de façon à ce qu’il fonctionne également lorsque l’on joue avec les musiciens du Syndrome.
Justement, sur cette rencontre entre amateurs et professionnels, peux-tu nous en dire davantage ? Comment cela se passe-t-il ?
Très bien ! Certains amateurs préfèrent d’ailleurs bien souvent ne jouer que dans la formule avec le Syndrome. Lorsque les deux groupes sont réunis, l’assise du Syndrome permet aux amateurs d’entendre l’harmonie, d’être soutenu par une section rythmique, … Du coup, cela créé une certaine stimulation qui emmène vraiment les amateurs vers une musique un peu plus aboutie même si le projet de l’ONCLE, sans le Syndrome, tient complètement son assistance !
Justement, comment le public réagit ?
Le mieux du monde ! L’ONCLE se produit pour tous types d’occasions, de la scène à la place du marché, du mariage au comice agricole… ! L’aspect déambulatoire du projet apporte une réelle proximité avec le public, en général teintée d’une bonne dose de convivialité. On joue avec et au milieu du public et lorsqu’on est sur le marché, on se rend compte que le public qui écoute n’est pas constitué d’habitués des salles de spectacles ou des centres culturels, notamment les populations âgées qui écoutent parfois l’ensemble avec un certain « émerveillement. »
L’ONCLE jouera à la fête de l’Iris à Oullins le 13 mai à 15h au parc Chabrière, puis le 21 juin avec le Syndrome aux Invites de Villeurbanne. Ce type d’évènement, axé sur la notion de fête et de rencontre, correspond étroitement à l’esprit et l’idée de cet orchestre.
Pas de confusion avec nos amis de la grande cornemuse écossaise et à leurs fameux kilts ?
Bien sûr, la question nous est souvent posée : « Ha, vous n’avez pas de kilts ? » … Nous, notre kilt, c’est la queue de pie ! C’est tant mieux si les gens découvrent qu’il y a aussi des cornemuses en France ! Comme dans bien des pays du monde d’ailleurs…
Propos recueillis par JS.E
L’ONCLE est composé de V.Di Napoli,B.Petit, B.Riou, F.Grand-Jacquet, JM .Vernier, M.Cascaro, P.Curt, P.Goergler, R.Jeanin, S.Tocquec, PV.Fortunier, Y.Fauriat, L.Jothie, S.Méjean.