Par décision conjointe en date du 11 juin 2008 l’État et la Région Rhône-Alpes ont signifié au CMTRA l’arrêt des subventions de fonctionnement qui lui étaient attribuées pour les transférer à la Nacre. (cf. fac-similé de la lettre cicontre). En plus de témoigner de la continuité de la politique exprimée ces dernières années par les pouvoirs publics, cette décision scelle de manière autoritaire l’arrêt des activités et à terme la disparition d’un centre de Musiques et Danses Traditionnelles en région. Cet acte marque délibérément une volonté brutale d’étranglement et de sanction en réaction de la décision du CMTRA de rejeter les conditions de la fusion avec la NACRe* . Ce refus ayant été motivé par l’inadéquation des missions respectives : la Nacre met en oeuvre la politique des pouvoirs publics dans le cadre d’une politique d’accompagnement et d’observation, le CMTRA organise et participe au travail avec les acteurs, il constitue un outil opérationnel réunissant dans une unité de projet les questions de patrimoine, de conservation, de transmission et de création dans une logique de développement.
L’assemblée générale des adhérents – réunie le 16 juin – a pris acte de cette situation et a décidé : - de la mise en place d’un comité d’action et de réflexion ouvert au réseau et à toutes les personnes sensibilisées par notre secteur d’activité, afin d’étudier l’opportunité d’une réponse appropriée et d’un redéploiement du projet associatif en faveur de cette esthétique. - de l’arrêt immédiat de la totalité des activités relevant du service public en faveur des MDT (informations, ressources, mise en réseau, conseil, conservation, centre de documentation, …) et d’engager les procédures réglementaires de licenciement des personnels en contrat à durée indéterminée pour motifs économiques. - du maintien de l’association et de quelques-unes de ses activités et missions autofinancées, en attente de leur transfert ou aboutissement (ateliers, stages de pratique artistique et projets spécifiques de recherche, de collectage et de valorisation des mémoires musicales présentes sur le territoire.
Comme vous pouvez l’imaginer, cette situation nous impose de prendre des mesures qui auront des conséquences négatives sur le développement de ce secteur « en plein renouveau et encore fragile » (!), la disparition de cette lettre d’information en est une. C’est une voix singulière qui s’éteint et avec elle, celle de milliers d’interlocuteurs qui ont témoigné dans nos colonnes, 17 années durant, leur enthousiasme et leur passion pour ces esthétiques. Ce sont des artistes, luthiers et facteurs d’instruments, enseignants, chercheurs sur les traditions locales ou de l’immigration, organisateurs de concerts et de festivals, élus et techniciens, responsables d’associations ou d’institutions culturelles, amateurs de ces musiques traditionnelles et tant d’autres, qui se sont exprimés ici librement et ont marqué leur attachement à l’héritage profond et à la vitalité du secteur de création que nous défendons. Nous les remercions chaleureusement ainsi que tous les contributeurs bénévoles qui ont alimenté chaque numéro de leurs chroniques. Un moyen d’expression qui disparaît est toujours un recul pour la liberté et la démocratie.
Bien qu’aucune institution culturelle n’est à l’abri de restructuration sauvage, il n’en demeure pas moins difficile de croire que la seule motivation exprimée par les pouvoirs publics en la matière est seulement de faire des économies d’échelle… Cela est d’autant plus déconcertant si l’on considère les financements modestes dont le CMTRA bénéficiait à ce jour de la part de ses « tutelles ».
Cet arrêt brutal des financements publics et de l’activité du CMTRA pose la question de la contradiction formelle qu’il y a à plébisciter l’action de l’Etat en faveur de ce secteur, notamment par la labellisation des Centres de MDT en région, - l’intégrant assez justement dans la notion de patrimoine immatériel dans sa conception contemporaine – tout en lui supprimant ses moyens, à l’heure même de la mise en oeuvre par la France de la convention de l’Unesco portant sur ce chapitre**.
Une autre contradiction flagrante et non des moindres, consiste à proclamer haut et fort les principes de la démocratie culturelle et les vertus sociales de la fonction associative. Le courrier signé conjointement par l’Etat et la Région, montre a bien des égards, ce qu’il advient de ces valeurs lorsqu’ils sont traduits dans les actes. Sans commentaire.
Nous vous invitons à manifester vos réactions,
commentaires, suggestions et autres ripostes par tous
moyens à votre convenance et restons à votre écoute, comme
durant ces dernières années, en souhaitant un avenir à la
mesure de nos espérances.
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