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Freeandise : "L'effusion"

Voici un nouveau groupe lyonnais, dont la musique inclassable propose une fusion entre jazz-rock et musiques du Monde, à coups de berimbao, dunrumba, répénik, bata et autres pandéros. Et voici leur premier CD, "L'effusion" particulièrement novateur : une occasion pour leur donner la parole. Entretien avec François Grenier et Areski Hamitouche







François Grenier : Ma rencontre avec Jean-Marc Simon date de 1991, c'est de là qu'est né Freeandise sous une forme plutôt "Jazz Fusion".

En 1994 on s'est installés avec Jean-Marc et Areski dans un lieu d'enseignement et de recherche, qui nous a permis de concrétiser beaucoup de choses et notamment ce CD. Ce lieu, 51, rue Saint Michel à Lyon, regroupe la Cie de Danse Azanie, et l'association TIS qui gère les cours de batterie, de guitare, de basse et le groupe Freeandise. Areski Hamitouche : Ce lieu n'a pas de nom, on a tendance a l'appeler "le local", mais avec150 élèves qui passent dans ce lieu, c'est une équipe véritable. Une volonté de mettre en uvre ce local, et cette école. CMTRA : S'agit-il d'une friche que vous avez investie ?

F.G. : Non, il y a une grande salle de danse de 100 m2, deux grandes salles de musique en sous-sol et des bureaux. CMTRA : C'est donc un lieu de rencontre et d'enseignement ?

A.H. : C'est surtout un lieu qui a une histoire : auparavant c'était le Frigo plutôt tourné vers les arts plastique. Il y eut aussi les répétitions de Carmen-Jazz dans ce local, et une Radio Libre. CMTRA : Quelques fantômes sympathiques dans les couloirs...

A.H. : Oui, en fait cela explique bien le fruit du CD, l'ambiance et l'énergie qu'il y a dans ce local. En plus des cours de guitare et de basse, Azanie met en place des cours de percussions afro-cubaines, africaines et brésiliennes, des cours de danses arabes, et de danses afro-brésilienne comme la Capuera... donc tout ce magma fait qu'il y a un échange continuel, une envie de rencontrer, de fusionner. CMTRA : Freeandise est-il un groupe qui accompagne de la danse contemporaine, ou faîtes-vous du concert ?

F.G. : Notre but, c'est de faire du concert. Le C.D. est à l'image du lieu. On vit notre métier de musicien dans un certain environnement, et celui-ci apparaît dans le disque. A.H. : C'est le lieu qui a créé ces rencontres. Ces sons là, le berimbao, les percussions, nous on les entend tous les jours : il y a les cours de guitare, il y a les cours de capuera au dessus, de berimbao ou d'afro-cubain. On baigne là dedans. La collaboration est presque naturelle : on cherche toujours comment travailler ensemble, comment on va organiser le lieu. Et musicalement, on n'arrête pas de collaborer.

Dans ce CD on a réussi à réunir ces deux univers, ces deux tendances. Chaque titre a une histoire, c'est presque une introduction. on donne la parole à chaque personne pour faire comprendre pourquoi tel titre a telle ambiance. Il y a une sorte de fil rouge tout au long des morceaux : une phrase traditionnelle, ou autre chose F.G. : Il n'y a pas de clef, chacun écoutera le CD comme il le veut : mais il y a un fil rouge, qui fait le lien entre ces musiques. Notre façon même de concevoir la musique avant ces rencontres a changé. Quand on parle de "musique traditionnelle", on parle de sens. Moi quand je parle des titres de Freeandise, je parle aussi de sens. Parce qu'il y a ce fil rouge. CMTRA : Inévitable questionnement sur la World Music : Areski, comment êtes vous venu à jouer du djembé, du durumba, du cajon, du bérimbao, des crotales, des congas, etc...

A.H. : Je suis autodidacte, et j'ai appris tout ça en m'amusant. Il y a une faculté que l'on a perdue ici en Occident, et que j'ai retrouvée au Brésil ou bien lors de vacances en Algérie : le réflexe naturel de vouloir se servir de tout ce qui nous entoure pour en faire de la musique. C'est vrai que le chant est toujours présent, avec la danse : les gens chantent et dansent tout le temps au Brésil, à Salvador de Bahia, dans le Nordeste ou à Rio ou San Paolo.

Les gens ont tous des influences différentes, ils sont tous très caractéristiques, mais ils ont ce fil rouge. Eux ils parlent de la "façon de marcher brésilienne", et ça c'est leur fil rouge. Chacun converge vers ce fil. Jamais personne au Brésil ne va se poser le problème : "mais je ne joue pas de cet instrument, alors je ne vais pas le toucher." C'est encore plus flagrant chez les enfants : ils ont un instrument devant eux et ils essayent de le faire sonner aussitôt. CMTRA : Ils sont décomplexés devant l'instrument, au contraire de nos attitudes occidentales. Vous sentez-vous proche de cette attitude ?

A.H. : Oui car ma spécialité, c'est la musique africaine traditionnelle, et le Djembé. Puis j'ai eu la volonté d'aborder d'autres domaines, je ne voulais pas être un "virtuose du djembé". C'est en ça que la musique traditionnelle m'a beaucoup apporté, elle m'a donné les armes pour aborder d'autres domaines culturels. Notre volonté n'est pas de reproduire traditionnellement ce que font très bien les Brésiliens, les Cubains ou d'autres. On fait un gros travail d'appropriation, et si on le sent bien, on propose un travail d'interprétation. CMTRA : Retour à la question : Comment vous situez vous par rapport à la notion d'authenticité, ou par rapport à la World Music ?

F.G. : C'était une des questions de départ. Après l'enregistrement du CD, on s'est demandé : est ce que cela rentre dans le courant de la World Music ? Pouvoir se situer. Je ne crois pas que nous sommes dans cette mouvance, c'est plus subtil que ça. Je préfère laisser la World Music aux musiciens qui ont un passé, et qui font revivre des choses très traditionnelles, mais qui ont baigné dedans tout petit : je pense à Cesaria Evora, à des gens qui font revivre des choses. Mais je préfère me poser la question :

pourquoi reparle t-on autant des musiques traditionnelles, pourquoi ce retour... CMTRA : Vous avez une réponse ?

F.G. : Pour moi c'est histoire de sens. La conception même de notre CD a un sens. Il y a un chant traditionnel de Capuera, qui parle de l'esclavage, qui est très nostalgique, qui nous fait dire que la musique est universelle. Il y a un legs dans toute musique.

Nous on joue du jazz-rock, parce que cela fait partie de notre culture, on fait du Frank Zappa, parce qu'on a baigné dedans, il a été un maître pour nous, il n'y a pas d'ambiguïté ou de paradoxe. C'est aussi notre influence. Le chant de Capuera qui indique ce legs, est repris après par un quartette de jazz, avec ce fil rouge : "ce que l'on a entendu, on va le réentendre, mais d'une autre manière." CMTRA : Habiter Lyon et se sentir planétaire : il n'y a pas de limite à vos influences, elles viennent de toutes la planète ?

A.H. : Oui, il n'y pas de raison pour mettre des limites. Quand je vais voir des moines tibétains, qui sortent de leur monastère pour venir à l'Auditorium, ça c'est de la "musique du monde". Mais moi je ne fais pas ça. Nous c'est de la tradition contemporaine. C'est évident que lorsqu'il faut définir notre musique, pour proposer un concert par exemple, c'est difficile.

On est en France: mais la France c'est quoi ? C'est la Turquie, c'est le Maghreb, c'est l'Afrique, c'est l'Europe de l'Est ! C'est pas tout rose, mais il faut en tirer les bonnes choses : nous, c'est ce qu'on fait avec ce CD, à l'image du Local. Ce qui est important, c'est toute les personnes différentes qui se sont rencontrées dans ce lieu. Toutes ces personnes avec des goûts et des envies différentes, et qui au bout d'un an d'expérience et de cours, s'apercevaient qu'elles pouvaient jouer ensemble.

"World Music", on n'emploie pas le terme, mais, bon, on fait partie de la famille... Freeandise :

Tierry Derrien

François Grenier

Areski Hamitouche

Jean-Paul Hervé

Thierry Reocreux

Jean-Marc Simon CD "L'effusion" disponible dans le catalogue du CMTRA Contact :

TIS Productions 51, rue Saint-Michel 69007 Lyon

Tél. : 04 78 69 13 73 Merci à Camille Patinaud


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