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Encore une valse
Le nouveau CD de Nord/Sud

Entretien avec Jean-Pierre Yvert et Jacques Mayoud CMTRA : Jean-Pierre Yvert, Jacques Mayoud, vous allez présenter au public en janvier un nouveau CD qui s'intitule Encore une valse, qui est une nouvelle étape de votre collaboration. Qu'est-ce qui caractérise ce nouveau travail dans lequel on peut repérer un enrichissement de l'instrumentation avec des apports de piano, de saxophone, d'accordéon et bien d'autres choses ?

Jean-Pierre Yvert : Effectivement, la première caractéristique est d'avoir invité des musiciens avec qui nous avons des liens forts et particuliers comme Christofer Bjurström, pianiste suédois, intéressé par les musiques de son pays comme moi-même je le suis et Stéphane Méjean, que l'on ne présente plus dans la région et avec qui nous avons beaucoup d'affinités. Mais pour ma part, la caractéristique la plus évidente réside dans le retour de l'accordéon et du violon par rapport au premier disque de Nord/Sud. « Fragments de route » était surtout le mariage d'instruments qui nous ont frappé au cur, la flûte harmonique et la sanza.

Aujourd'hui ces deux instruments sont passés dans notre instrumentarium de tous les jours et reprennent donc leur place normale. Et de ce fait, l'accordéon et le violon reprennent aussi la place qui leur est due. Jacques Mayoud, on entend dans ce nouveau CD plusieurs chansons que tu interprètes avec des textes traditionnels : d'où vient cette envie ?

Jacques Mayoud : Je n'ai jamais cessé de chanter, mais, comme de nombreux musiciens, j'ai des terrains différents suivant les spectacles. Avec Jean-Pierre et Nord/Sud, c'était effectivement au départ une recherche et un mélange plutôt au niveau instrumental, mais par ailleurs j'ai continué à chanter du traditionnel et mes compositions pour les adultes et pour le jeune public.

Donc la chanson est toujours présente. De ce fait, la voix est souvent présente avec Nord/Sud et notamment sur du traditionnel. Les deux chansons de ce disque sont des chansons que l'on joue depuis pas mal de temps en concert ou dans le spectacle Fragments de Routes. Quelle est la place du piano dans ce travail ?

J.M. : Le pianiste Christofer Bjurström intervient sur la plupart des titres de cet album. Il s'agit d'un réel travail de trio que nous avons fait, plus qu'un travail de duo par rapport au premier album. D'ailleurs en 2002, nous tournerons sous forme de trio Nord/Sud. Au départ c'était une aventure un peu risquée car nous avions peu d'expérience de travail avec cet instrument-là. On retrouve le piano plutôt dans les musiques celtiques, irlandaises, écossaises : ces musiques ont plus l'expérience de la place du piano, notamment par rapport aux musiques de danse. Mais tout s'est très bien passé avec Christofer, car nous avions des points communs avec ses racines suédoises et c'est un pianiste de jazz très mélodiste.

Notre rapport à la mélodie l'a touché et a fait que l'on s'est senti bien avec lui. En plus, nous sommes à peu près sur la même longueur d'ondes. Il peut être à des moments très minimaliste, mélodiste et à des moments partir sur une rythmique très jazz, ou bien être en même temps improvisateur. Donc nous nous sommes fait plaisir dans le fait de mettre des chorus dans de nombreux morceaux aussi bien que de pouvoir avoir le piano qui effleure une mélodie. Il a une palette très large et ça, c'était nécessaire par rapport à l'optique dans laquelle nous travaillons Jean-Pierre et moi. Ceci est plus qu'une collaboration momentanée pour un disque, cela va déboucher sur un travail de scène avec Christofer.

J.-P.Y. : Nous affirmons toujours que les collages ne nous plaisent pas, les choses parallèles qui ne se rencontrent jamais ce n'est pas très intéressant. Le miracle avec Christofer, c'est que chacun avance vers l'autre en respectant les esthétiques de ses comparses et c'est vraiment cela qui est intéressant. Donc pas de collage, mais plutôt de la fusion.

J.M. : L'aspect purement relationnel et humain est important, comme pour beaucoup de musiciens. Mais par rapport à l'idée de mélange et de rencontre, il ne peut pas y avoir pour moi de rencontre musicale artistique si déjà au niveau de l'état d'esprit, du ressenti et de la manière de voir les choses, il n'y a pas de rencontre au niveau humain. Ce qui est le cas avec Christofer qui a d'abord été un ami avant d'être un collaborateur. Jean-Pierre, dans ce CD, j'ai été frappé par l'abondance de mélodies très construites, très fortes. Est-ce une envie lointaine ou est-ce venu comme ça ?

J.-P.Y. : Là encore, je crois que c'est un retour, car pendant pas mal de temps nous avons travaillé sur des polyrythmies et des choses qui nous tenaient à cur à ce moment-là, mais du coup on avait mis un peu de côté l'aspect « mélodie » qui est vraiment notre passé et qui fait partie de notre pratique des musiques traditionnelles depuis déjà longtemps. Et là, on avait vraiment envie d'exprimer cela. En même temps, cet album est un retour à nos pratiques de musiciens traditionnels et un élargissement notamment vers des directions comme l'improvisation sur des grilles de jazz.

J.M. : La mélodie est très présente dans les polskas suédoises. Jean-Pierre et moi, comme beaucoup, nous avons tous les deux un fond de compositions de mazurkas, de valses, des choses que l'on joue en bal ou que l'on joue en petit comité et où c'est avant tout le thème, la mélodie qui prime et non pas forcément le traitement du groupe, l'arrangement ou la nouveauté. C'est peut-être effectivement comme nous le faisions plus souvent, il y a dix ou quinze ans, en se disant qu'on joue simplement ensemble un thème que l'on aime bien. On essaie forcément de trouver quelque chose qui soit varié, mais la première chose, c'est de faire vivre ces mélodies-là et que se soit dansant s'il s'agit de danses. C'est pour cela qu'il y a beaucoup de trois temps dans cet album, d'où le titre « Encore une valse ». Il est vrai que lorsque j'ai fait cette valse-là, pour lui trouver un titre, je me suis dit : « Il y a déjà des milliers de valses, pourquoi en faire une de plus ? » Mais on ne sait pas, cela vient comme ça Et là effectivement, entre les polskas, les valses et les mazurkas, il y a beaucoup de mouvements à trois temps dans ce CD, et c'est bon !

J.-P.Y. : Aujourd'hui, je suis assez frappé par l'aspect de « non-mélodie » des groupes actuels. Ce n'est pas que la mélodie soit absente, mais elle est souvent noyée dans une espèce de brume. Notre CD est peut-être à contre courant de ce qui se fait actuellement dans la musique traditionnelle, car d'une part, je crois que l'on a bien réussi ce mariage piano/sax/instruments traditionnels qui n'est pas facile, d'autre part la notion d'improvisation n'est pas du tout dans l'esprit des musiques traditionnelles. Mais en même temps, il y a ce retour vers une pratique forte de la mélodie, de la danse et ce sont des aspects auxquels nous tenons vraiment. Depuis quelques années, nous assistons à une floraison de productions et de projets discographiques initiés par de jeunes équipes de musiciens mais aussi par des équipes qui ont un peu plus d'expériences. Et si on observe la nature même des projets qui aboutissent dans la région Rhône-Alpes au point de vue de l'économie, on constate que très peu d'entre eux sont réellement soutenus par une distribution nationale. Dans quelles conditions économiques votre projet s'est-il construit ?

J.-P.Y. : Pour le premier disque de Nord/Sud, nous nous étions adressés à Gilles Fruchaux de Buda Musique à Paris, qui a bien aimé notre démarche. Gilles nous a dit OK pour la fabrication et la diffusion du deuxième. Nous avons cherché la production par nous-mêmes. Mais nous sommes avant tout musiciens et pas agents de production et comme beaucoup, nous avons du mal à tout faire. Donc cela s'est fait comme ça et nous ne nous sommes pas sentis encouragé par ce que l'on sait de la région Rhône-Alpes elle-même et nous nous sommes dit : « Est-ce que cela vaut la peine de passer de l'énergie si nous avons peu de chance d'être entendus ? » Au cours des nombreuses années d'expérience que vous avez et l'un et l'autre ensemble ou bien dans des projets propres, vous avez été amenés assez fréquemment à vous produire hors des frontières françaises. Là aussi il y a une économie assez délicate puisque jouer à l'étranger génère des frais, mais d'un autre côté il y a certainement de nombreuses occasions d'être invité à l'étranger pour des questions de qualité musicale indéniable et de curiosité de la part des organisateurs. Comment cela s'organise-t-il ?

J.-P.Y. : C'est à chaque fois différent, mais en tout cas, le dénominateur commun est le système D. Pour Nord/Sud, cela ne passe jamais par des organismes officiels français qui pourraient nous soutenir. Nous ne sommes pas répertoriés, nous ne sommes pas catalogués comme représentatifs. La musique traditionnelle est effectivement sous représentée dans ce genre d'organisme. Soit les concerts sur place paient les frais de déplacement, soit ce sont des individus, dans le pays étranger, qui sont intéressés par nos musiques et qui trouvent les moyens sur place de nous faire venir. Mais ce n'est jamais une aide qui part de la France. Il y a de nombreuses régions, au sens administratif, comme Poitou-Charentes, Languedoc-Roussillon, Normandie et PACA qui ont une action forte de soutien au spectacle vivant, toute esthétique et discipline confondue. Il semblerait qu'en région Rhône-Alpes on puisse avoir un espoir que cela se débloque mais pour le moment rien n'est fait. Comment imaginez-vous ce genre d'aide ?

J.M. : Nous sommes nous-mêmes sans racines régionales, nous ne sommes pas reliés culturellement à une région d'origine, c'est-à-dire que nous ne jouons pas une musique berrichone, normande ou béarnaise qui pourrait donc être associée directement à une région administrative Mais par contre nous sommes de cur, de vie et d'appartenance culturelle à la région Rhône-Alpes. En ce qui me concerne, lorsque je suis à l'étranger, je suis complètement heureux de dire que je viens de la région lyonnaise, que j'habite Rhône-Alpes où il se passe beaucoup de choses et je serais tout à fait ravi que tout cela soit en adéquation avec mon métier. Quand je suis en Chine, en Suède ou en Angleterre avec Nord/Sud, le fait de pouvoir apparaître comme appartenant à une région française spécifique est effectivement très important, surtout quand on joue des musiques traditionnelles.

On nous demande toujours de quelle région nous venons, si nous faisons la musique de celle-ci etc. Évidemment, je cite la région lyonnaise, mais je serais d'autant plus ravi de le faire s'il y avait une aide, un encouragement ou une participation de la Région Rhône-Alpes pour faire entendre à l'étranger une musique élaborée dans notre région. Propos recueillis par J.B. 26 janvier, 20 h 30, spectacle Fragments de routes

au Centre Culturel Le Sou à La Talaudière (42) 2 février, 20 h 30, bal folk avec D'accord Léon et Nord/Sud

à Chonas-L'Amballan (38), 10 km au sud de Vienne, à la salle intercommunale de Chonas-Saint-Prim 2 et 3 février,

stage d'accordéon diatonique avec Jean-Pierre Yvert, et violon avec Jacques Mayoud à Chonas-L'Amballan (38) 9 mars, 20 h 30, soirée blues à La Note Bleue à Chonas-L'Amballan (38), 10 km au sud de Vienne Contact

Association La Note Bleue

Tél. & fax : 04 74 15 96 87

[jacques.mayoud@wanadoo.fr->jacques.mayoud@wanadoo.fr] / [jpyvert@wanadoo.fr->jpyvert@wanadoo.fr]


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