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Frères de sac
Nouveau CD fraternel

Entretien avec Christophe et Jean-Loup Sacchettini

CMTRA : Vous allez prochainement présenter le premier album du groupe FdS. On peut noter que vous avez fait appel à plusieurs musiciens pour cet enregistrement. Ce disque est donc un travail légèrement différent de vos prestations scéniques où l'on vous retrouve généralement en duo. Quels ont été vos choix artistiques pour ce disque ?


Christophe Sacchettini : Le choix des morceaux d'abord ! Il est représentatif de ce que l'on fait en bal, puisqu'il s'agit d'un patchwork de danses standard (bourrées, cercle, valse, mazurka), de danses bretonnes (kost ar c'hoad, hanter dro, gavotte de l'Aven) et de compositions de Jean-Loup.

Quant aux invités, en dehors de l'amitié (et plus si affinités) qui nous lie à chacun d'eux, c'est le mariage de timbres qui a dirigé nos choix : rajouter des basses à cordes par-ci, un unisson harmonica ­ flûte à bec par-là, un chorus d'invités entrelacés, petit clin d'il à l'esprit MusTraDem Tout cela reste dans l'esprit du duo : minimaliste baroque !

Il y a aussi le choix du chant, puisque nous avons enregistré cette chanson de Kate Bush, Army dreamers - que nous ne jouons pas sur scène ou alors très tard entre amis - dont ne savons pas si elle figurera sur l'album puisque au jour d'aujourd'hui (décembre), l'auteur reste injoignable et l'autorisation impossible à obtenir

Votre répertoire est essentiellement axé sur la danse. Envisagez-vous de travailler en formule de concert ou votre musique s'adresse-t-elle avant tout à un public de bal ?


C.S. : Nous n'avons pas cherché de concert ; si on nous en propose, nous devrons faire la même opération que pour le disque : réduire des morceaux de 6 ou 7 minutes à 3 ou 4.

Les danseurs nous en ont été reconnaissants ! Notre confort, c'est « ce qui se danse peut s'écouter ». L'inverse n'est pas toujours vrai. Il y a encore 20 ans, les musiciens ne se posaient pas la question « bal ou concert ». Mais les uns et les autres sont devenus plus exigeants. C'est depuis que certains groupes iconoclastes ont introduit cette mode des morceaux d'un quart d'heure avec improvisations éthérées et rythmiques aléatoires que la confusion s'est installée !

D'ailleurs, les danseurs de cette génération sont tous à l'hôpital Blague à part, ça ne me dérangerait nullement de jouer nos petites notes devant un public assis, mais il me manquerait quelque chose. Jean-Loup Sacchettini : Pas de concert : pouvoir prendre possession du corps des gens, en bal, est tellement plus important et plus jouissif (et c'est déjà bien du travail !) que d'essayer de satisfaire d'abord leur intellect. Libérez le corps, vous libérerez les oreilles ; je ne pense pas que le travail puisse être efficace dans l'autre sens. Mais c'est en tout cas une question qui peut mener très loin ... à la liberté, peut-être ?

Vous êtes des habitués du bal. Que se passe-t-il dans les bals en Rhône-Alpes ?


C.S. : Il semble qu'il soit difficile de sortir du « bal standard » sans se heurter à un manque de formation sur le long terme. L'heure est plutôt à la recherche de passerelles avec un public « élargi ». C'est le cas à Grenoble et aussi à Lyon maintenant, avec la tentative courageuse du « bal du 22 », dont on ne voit pas bien pourquoi elle devrait s'arrêter en janvier après 4 soirées seulement. Il est urgent que d'autres financeurs viennent épauler le CMTRA dans son soutien financier, pour l'instant unique, au bal du 22.

J.L.S. : Le challenge est toujours de trouver l'équilibre entre la phase de bal réel et la phase d'animation/explication de certaines danses, afin d'avoir au final une soirée assez fluide et pas trop laborieuse. Globalement, je trouve que le répertoire de danse, chez le public en général, s'élargit. Et c'est très bien, même si on passe par une perte de finesse dans la danse ; la polyvalence me semble être un passage obligé pour la survie de certaines danses. J'espère que nous y contribuons : nous avons déjà dépoussiéré le « breton rhône-alpin » en général, la gavotte de l'Aven en particulier et allons bientôt nous attaquer à la dans leon, tout cela grâce au public grenoblois et bien sûr à Geneviève Chuzel, notre maîtresse de danse.

L'actualité très animée autour de la question du statut des intermittents du spectacle vous concerne directement. Quel est votre point de vue sur ce sujet ?


C.S. : En janvier il est probable que le gouvernement aura enfin forcé le MEDEF à négocier l'accord signé l'an dernier par les partenaires sociaux et que les annexes 8 et 10 (qui régissent au sein de l'UNEDIC l'assurance chômage liée à nos professions) auront été prorogées avec une date butoir pour que les choses avancent.

Néanmoins, c'est au politique qu'il faut continuer à poser la question de nos statuts. Le pire, c'est que ce n'est même plus le financement de la culture dans l'Europe de demain qui est en jeu : ce qui est aujourd'hui pour nous une sorte d'exception culturelle » risque de devenir la règle pour tous. Il faut accepter de reconnaître le travail précaire, quel qu'il soit et le financer comme tel. Les artistes cesseront du même coup de passer pour des rigolos ou des privilégiés aux yeux de la population.

Mais rien de tout cela n'est nouveau : voilà 30 ans que des économistes et des sociologues comme André Gorz ont prédit la disparition du plein emploi En tout cas, ce n'est pas au MEDEF de dicter la politique sociale, ni en France, ni ailleurs.

Quels sont les projets à venir du duo Sacchettini ?


C.S. : Jouer beaucoup mais pas trop pour ne pas se lasser. Et en Bretagne, si possible. Et que Kate Bush en personne m'appelle pour Noël, me supplie de reprendre « Army dreamers » sur l'album et nous commande les premières parties de sa prochaine tournée !

J.L.S. : Travailler encore, apprendre, apprendre, apprendre, toujours et avoir la chance de pouvoir trouver des professeurs, des sources de savoir

Propos recueillis par M.P.

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