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Celtique 99, Festival celtique de Chambéry/Aix-Les-Bains - 17/25 août

Entretien avec Melaine Favennec, Diaouled Ar Menez Diaouled Ar Menez naît à l'automne 1971 à Carhaix, de la rencontre de Jean-Yves Le Corre, accordéoniste, de Bruno Le Manac'h, guitariste et de Philippe Le Balp, flûtiste et sonneur de biniou et bombarde - par ailleurs, compère occasionnel du sonneur Per Guillou.

Diaouled Ar Menez, l'un des fers de lance du premier revival breton et du succès du nouveau type de festoù-noz urbains qui ne s'est pas encore démenti à ce jour, s'est enrichi de plusieurs individualités remarquables : Patrig Sicard, Melaine Favennec, Philippe Le Strat, Michel Sohier, Tangi Le Doré (depuis 1973 et toujours présent au sein de la formation), Patrig Molard, Jacky Molard, Gaby Kerdoncuff, Jean-Louis Le Vallégant, Dominique Molard, Laurent Bigot, Pierre Crépillon, Bruno Petit, Patrick Lancien, Gérard Delahaye, Didier Coutellec, François Tusques, Gwenael Le Doré, Bernard Chevalier, Yann-Fanch Le Merdy, Soïg Siberil, Roger Bleuzen, Antonin Volson, Ronan Le Corre, Glenn Le Merdy. De 1982 à nos jours, le groupe, tout étonné et tout heureux d'être toujours présent dans le coeur des foules à chaque espace de cinq ans, fait de la célébration de ses anniversaires, 10 ans, 15 ans, 20 ans, 25 ans, tous fêtés à Spézet, des moments magiques et mémorables.

C'est avec Melaine Favennec, compagnon des toutes premières heures et artisan d'une carrière solo d'auteur-compositeur depuis, que Diaouled ar Menez préfigurera son prochain anniversaire de 30 ans pour notre plus grand plaisir au Festival Celtique de Chambéry-Aix-Les-Bains. Melaine Favennec : Tout au long de chacun de mes albums, on retrouve toujours une mélodie qui témoigne un attachement à la culture bretonne. Je crois aussi que mes nouvelles chansons s'inscrivent dans une tradition de terrain qui est celle de la Bretagne.

La chose la plus importante pour moi dans une chanson, c'est la mélodie, celle qui s'harmonise avec le texte. On commence à toucher cela lorsqu'on reconnaît son propre phrasé, sa propre respiration. Il y a aussi bien sûr une autre mélodie, celle qui fait danser, et on peut dire qu'il y a un type de mélodie pour chaque danse, et que la langue bretonne joue aussi un grand rôle pour la sauvegarde de ce style. Alors, jouer du violon avec Diaouled ar Menez me permet de garder un contact fort avec le public dans un rapport presque de corps à corps, de musiciens à danseurs. C'est un rapport qui me fait énormément plaisir comme celui que j'éprouve en donnant un spectacle. Le fest-noz et la scène m'équilibrent.

En tant que poète, je dirais que c'est un privilège de pouvoir offrir au public des chansons, et en même temps de participer à la danse collective. Il m'a quand même fallu une bonne trentaine d'années pour acquérir cela. Maintenant, comment cela a évolué : Diaouled ar Menez est un groupe particulier dans le sens où il fait une musique plus populaire que traditionnelle. Il y a des musiciens en Bretagne qui sont plus proches véritablement de la tradition. Il y a eu un grand développement autant pour les musiciens eux-mêmes que pour les structures mises en place : on peut avoir maintenant des informations extrêmement pointues sur la musique en Bretagne.

Diaouled ar Menez est plutôt un groupe de musiques à danser qui joue de la musique populaire. La danse en Bretagne, le fest-noz est devenu très populaire. A tous moments de l'année, les festoù-noz accueillent en soirée entre 500 et 1000 personnes en moyenne. Quand ce sont des mini festivals, il y a 1000 voir 3000 personnes, rien que pour la danse. Cela prouve une certaine popularité, vécue par des gens qui ne sont pas obligatoirement "branchés" sur la tradition, mais qui en tous cas réclament le fest-noz comme un mode de vie. L'évolution est en ce sens beaucoup plus que musicale, elle est sociale, culturelle.

La culture en Bretagne devient plus populaire, dans le sens majoritaire : autant la gavotte a été minoritaire, autant elle me semble maintenant majoritaire en Bretagne. On observe en cette fin de siècle une grande émancipation de ces musiques-là. Plus précisément entre 95 et maintenant on peut dire qu'il y a eu une très grosse poussée de la musique celtique qui rassemble toutes les musiques : écossaise, galloise irlandaise, bretonne. C'est peut-être à travers ce qu'à fait Dan ar Braz, avec l'héritage des celtes. Cela permet aussi de faire revivre ce qu'Alan Stivell à pu faire, c'est un peu la même famille.

Je crois que la notion de musique celtique aura permis de toucher un plus grand nombre de public, mais en tous les cas, cela devient intéressant quand les musiques sont irlandaise, bretonne, galloise, écossaise, parce qu'autrement que représente vraiment "la musique celtique" ? je ne vois pas bien ce que cela peut être... par extension, on pourrait aussi bien introduire toutes les musiques modales et pourquoi pas la bourrée auvergnate. Après tout, je me sens aussi tout à fait en symbiose avec cette musique-là... CMTRA : On constate qu'il y a autour de l'idée générale de "musique celtique", une porte grande ouverte pour des générations très jeunes maintenant, et qui se lancent avec enthousiasme dans cette découverte. On le voit très bien en Rhône-Alpes, avec une multiplication de festivals et de concerts sur ces thématiques. Quel sentiment cela provoque chez toi ?

M.F. : C'est un sentiment extrêmement positif. On se rend compte que la musique que nous avons défendu, que beaucoup d'autres ont défendu, parce qu'on l'aime et qu'on a résisté, on l'a maintenue alors qu'elle était vouée d'une certaine manière à la disparition, et qu'on a eu vraiment raison de le faire. Car même si les jeunes bénéficient de technologies, de choses extraordinaires qui leur permettent d'aller vite dans plusieurs domaines, ces musiques leur permettent de se rencontrer, et j'irais même jusqu'à dire de se toucher... cela paraît fou, mais il suffit de danser une polka pour prendre quelqu'un part la taille, il suffit de danser une gavotte pour donner la main à droite, à gauche, et d'appartenir à une chaîne comme cela, même si c'est un village fictif, le village d'un soir... Les jeunes en ont terriblement besoin et c'est un langage retrouvé grâce à la musique.

En ce moment, il y a des danses que l'on peut vivre presque de l'intérieur en bougeant seul, et là ce qui est fabuleux, c'est de bouger avec les autres. Il ne faut pas oublier que lorsqu'on est jeune, ce n'est pas facile d'exister, pas facile de savoir qui on est dans une société, qui ramène les jeunes à leur propre vide. Alors, je crois que cette musique-là rempli un rôle en transportant l'humanité dans sa pratique. On sent bien que c'est une musique d'homme et de femmes, ce n'est pas une musique qui a été parachutée. Elle vient de quelque part, dans le sens du "temps" plus que celui du "terrain".

Pour en revenir aux jeunes, je trouve cela fabuleux car on aurait pu dire "c'est foutu", mais je pense que la question de modernité est à revoir complètement, car ce qui est moderne n'est pas obligatoirement ce qui est neuf. Il y a des choses très anciennes qui peuvent être complètement modernes : les mythes grecs par exemple ont quelque chose à voir avec la psychanalyse... La tradition est parfois très moderne. Propos recueillis par J.B. Contact :

Diaouled Ar Menez

Tél : 02 98 82 05 12 / 06 80 08 49 22 Festival "Celtique 99"

Chambéry, Espace Malraux Tél : 04 79 85 55 43 Aix-Les-Bains Tél : 04 79 88 09 99


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