Musique hindoustanie avec Bari Siddiqui
Musique classique de l'Inde du nord présenté par Pascal Burianne
Une culture où, depuis des siècles, il se passe des événements de tous ordres. Au départ une origine divine, Shiva intervient, et donnent aux hommes la danse et la musique. Des textes, les Puranas indiquent la naissance de cette musique. Des hommes, comme le sage Bharata, en disent plus, codifient, fédèrent et instituent des bases théoriques d'où s'écoulent les techniques et les instruments. Quelques Gurus, grands musiciens et surtout chanteurs, (Tansen, Haridasa Swami, Narada.....) illustrent et marquent l'évolution de l'histoire de la musique classique de l'Inde du nord. Et pour enrichir le tout, les influences persanes et mogholes.
Ce qui m'étonne le plus, c'est la capacité de la musique classique de l'Inde a traverser le temps. Sa structure lui a permis de passer les millénaires, et cette musique parvient à nos oreilles comme contemporaine, dans le sens ou elle est une vraie musique vivante, se régénérant sans cesse, du fait de son aspect improvisé. Mais ne nous y trompons pas, l'improvisation est possible, car les règles et les théories sont strictes. C'est dans ce cadre parfaitement défini, que le musicien peut s'exprimer fondamentalement, les Ragas prennent vie et se développent par le biais des sentiments et de l'émotion de l'interprète.
L'environnement de la musique classique comporte quelques éléments importants :
* Les Ragas, un mot bien connu dès lors que l'on parle de musique indienne.
Un Raga est un système musical, comprenant un ensemble de sons correspondant à un climat émotionnel particulier, et dans lequel le musicien développe un thème sous forme d'improvisation. C'est l'expérience musicale d'un sentiment, d'une émotion que nous transmet l'interprète.
Ces Ragas sont liés à la théorie du temps, ce qui nous permet de découvrir des Ragas de la nuit ou du jour, des heures précises dans la journée, ou bien attribuées à une saison. En un mot le bon Rag au bon moment.
* Les Talas, ce sont des cycles de rythmes. Lorsque le musicien annonce le Raga qu'il va jouer, le Tala est indiqué par son nom et le nombre de temps qui le défini.
* L'art vocal, art premier de la musique classique de l'Inde.
On joue des instruments en pensant &laqno;chant». C'est essentiellement à travers la voix que cette musique a évolué et s'est développée. Les premiers instruments étaient plus rudimentaires, c'est seulement depuis quelques siècles qu'ils sont de si bonne facture, et permettent des interprétations des chants qui constituent l'essentiel du répertoire.
Qui dit chants, dit paroles. Le chant débute comme support de transmission des Vedas (livres des savoirs religieux et sociaux) avec une remarquable fidélité. Ce sont les débuts récitatifs chantés à un ton , puis deux, trois, une sorte de naissance du solfège, des premières techniques qui sont à l'origine du Dhrupad, du Khyal, du Thumri.
Parfois, c'est un chant sans parole, par exemple dans les premières parties du chant Dhrupad, le poème venant par la suite; on utilise alors des syllabes mnémotechniques comme dans le Tarana.
Le chant est l'instrument fondamental. La parole est musique. La voix est apte à moduler ces fameux Shrutis (intervalle) qui caractérise le chant et la musique indienne.
Aujourd'hui, le chant est toujours représenté et apprécié, La musique instrumentale s'est beaucoup développée. Le sitar popularisé par Villayat Khan ou Ravi Shankar.
D'autres Sarod (Amjad Ali Khan), Sarangi (Ram Narayan), Santour (Shiv Kumar Sharma) Rudra Veena, Bansuri et Shanaï pour les instruments à vent, Pakhawaj et Tabla pour les percussions. Tous ces instruments ont trouvés leur place de leader comme l'est la voix.
Bari Siddiqui
Bari Siddiqui (37 ans), débute la flûte à l'âge de 6 ans, sous la direction de son frère aîné. Il apprend aussi le chant, il suit l'enseignement de Late Piliot Aminur Rahman, un flûtiste virtuose, lui-même ami et disciple du célèbre Late Pannalal Gosh. Il poursuit son apprentissage, avec d'autres maîtres, et notamment avec les conseils des fameux Dagar Brothers.
Il travaille pour la radio et les films, et s'implique comme enseignant à son tour.
Son ostentatoire dextérité pour lier les notes est merveilleusement démontrée lors des concerts. Son endurance et son souffle, aident Bari Siddiqui, à ornementer son style de jeux très ingénieusement, tout comme un manipulateur des micro-tons.
Si je vous dis que les signes + et - indiquent un élèvement ou un abaissement d'un comma par rapport au diatonique naturel non tempéré... eh bien, à votre place je me rendrais au concert de Bari Siddiqui le samedi 13 novembre Salle Paul Garcin, c'est moins compliqué !!!
Les instruments
La Flûte de bambou jouée par Bari Siddiqui, est appelée ARHBANSHEE.
Dans la tradition, c'est un instrument de la musique folklorique, accordé sur un ton aigu. Le célèbre Late Pannalal Gosh lui a donné ses lettres de noblesse. La flûte folklorique est courte (30/45 cms), avec 6 trous pour 12 notes. La version classique, plus grande (60/75 cms) comporte 7 trous pour 12 notes, et la possibilité de jouer 5 octaves.
Le son en est plus grave, doux et mélodieux.
Les tablas, joués par Niti Ranjan Biswas sont une percussion composée de 2 timbales. Le Tabla en bois, frappé de la main droite, avec au centre de la peau, une pastille de farine et de poix qui assure la pureté de la note. Le Baya métallique, pour la main gauche, donne la cadence du rythme.
La tampura jouée par Farida Yasmin, est un luth à 4 cordes, qui sert de bourdon. Cet instrument n'a pas de rôle mélodique. Son nom vient de Tana, qui signifie &laqno;ton». C'est en effet l'instrument qui donne le ton.
Pascal Burianne, La Musique des Autres
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Le concert du Flûtiste Bari Siddiqui
est présenté dans le Festival Nocturnes Indiens
5 ème FESTIVAL NOCTURNES INDIENS
Du 10/11 au 28/11
Lyon, Villeurbanne, Bron, Grenoble vivront à l'heure asiatique.
Au programme des 5ème &laqno;Nocturnes Indiens» et
&laqno; Etoiles et Toiles D'Asie»,
une vingtaine de films (classiques, inédits, avant-premières),
spectacles, concerts, contes,
conférences, stages de découverte,
épices, initiation au massage, calligraphie, et des expositions.
Du Bangladesh au Japon
en passant par la chine, la Corée...
un rendez-vous incontournable pour tous les passionnés
ou curieux du continent asiatique.
Programme complet disponible dans
tous les lieux culturels dès la fin octobre
Contact :
La Musique des autres
Tél : 04 78 39 16 26
Nocturnes indiens
Tél : 04 72 91 43 73