Boutique Mon compte
page facebook du CMTRA page twitter du CMTRA page youtube du CMTRA
accueil > nos actions > lettres d'information > lettre d'information n°35. a... > lettres d'information > musiques du monde à l'amphithéâtre de l'op... Adhérer
menu
page facebook du CMTRA page twitter du CMTRA page youtube du CMTRA

Musiques du monde à l'amphithéâtre de l'Opéra de Lyon

Rencontre avec François Postaire CMTRA : François Postaire, vous êtes directeur de l'Amphithéâtre de l'Opéra de Lyon, qui propose dans une salle jusque-là méconnue, une programmation très riche. Quels en sont les objectifs ?

François Postaire : L'objectif auquel je me suis attaché, c'est avant tout "l'ouverture" de ce qui est historiquement, un pilier de l'évolution de la musique dite classique européenne, "l'Opéra". Ouvrir ce genre vocal lyrique à d'autres sources, à d'autres courants, à d'autres sensibilités parce que je pense qu'il est temps, pour plusieurs raisons.

Malgré tous les efforts qui sont faits, et ils sont nombreux, par notre maison, par les pouvoirs publics, je fais allusion à l'opération "Lycéens à l'Opéra", toutes les opérations d'animation et de promotion d'art lyrique vers les comités d'entreprises, toutes les opérations de contacts, que nous organisons dans le cadre de nos activités afin de familiariser les gens aux spectacles, des découvertes encore nombreuses cette année, il faut bien dire que l'Opéra reste encore assez difficile d'accès.

Cette maison, dans toute son histoire récente, a largement favorisé la création. On a été une des toutes premières depuis 1969 en France, et on nous a largement emboîté le pas depuis. Mais, avec cette volonté de modernité étriquée dans le lyrique, je pense qu'il est temps à la fin de ce siècle, d'essayer d'expérimenter d'autres voies qui montrent que la musique n'est pas aussi cloisonnée qu'elle n'y paraît, et que l'Opéra peut aussi se tourner vers d'autres mondes. CMTRA : Dans le cadre de l'amphithéâtre de l'Opéra, vous proposez plus de 200 événements au cours de la saison 1999/2000, quelles sont les couleurs musicales choisies ?

F.P. : Plus de 200 événements pour montrer la diversité, le foisonnement, et puis vraiment créer la rencontre, la surprise, l'étonnement, à la fois au niveau de différents genres musicaux, mais aussi différents modes d'expression. On fera confiance à des gens très expérimentés, à des artistes de l'Opéra, mais aussi à de très jeunes musiciens qui sortent des écoles ou de différents cursus de formation, à qui on permettra, dans les concerts dits "les concerts du comptoir", d'avoir des fenêtres d'expression et de rencontrer le public.

Pour inscrire cette diversité, on a une salle de 200 places, l'amphithéâtre, d'un niveau extrêmement convivial et chaleureux avec une proximité et une intimité très intéressantes. On a l'impression d'être avec les interprètes. On va bien sûr reprendre ce que l'on pratique depuis toujours, les récitals piano-chant, en essayant par exemple de faire des passerelles avec des arts plastiques, en établissant des projets avec les écoles comme l'ENSATT (École Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre).

On aura bien sûr des concerts de musique de chambre avec les musiciens de l'orchestre de l'Opéra et on aura aussi un tas de nouveautés dont une partie est un peu liée aux caractéristiques de l'Opéra, soit plus d'une cinquantaine de rendez-vous, de rencontres que nous établissons avec les maîtres d'oeuvres, les intervenants de l'Opéra. C'est une série que l'on a intitulée "découverte" qui permet aux spectateurs béotiens de se familiariser avec le monde lyrique. Des artistes ou spécialistes, chacun dans leur art, danseurs, chanteurs, choristes, musiciens seront présents pour expliquer un peu le fonctionnement de leur pratique. Pour le reste de nos activités, je vous ai parlé des "concerts du comptoir" avec la rencontre de jeunes artistes. J'ai demandé aux principales institutions locales de m'aider dans cette démarche, au CNSM, au CNR, à l'ENM de Villeurbanne, et l'appui dans cette série d'un jeune pianiste Sylvain Jaudon, qui va proposer quelques séances où il nous offrira une espèce de panorama de l'utilisation du piano sous différents thèmes.

Ces concerts ont lieu à 12h30, j'ai aussi eu la volonté de proposer que la musique soit présente dans notre rythme quotidien. D'où la formule qui consiste à avoir ces petits concerts de 30 mn maximum, comme une pause musicale, un plaisir de midi, après lequel les spectateurs pourront, à l'arrière du bar de l'amphithéâtre, se restaurer avec une collation. Le coût de la place a été fixé à 20 Frs.

A part ces "concerts du comptoir", nous avons trois grandes séries complémentaires dans l'amphithéâtre de l'Opéra, la première : une série de spectacles réalisés avec l'ENSATT, qui propose d'appréhender le monde de l'opéra par le biais de la comédie, l'art dramatique et de proposer une lecture les sujets de l'opéra, ou de ses thématiques à travers un montage littéraire établi par les jeunes comédiens.

En une heure, un public n'ayant pas l'habitude de l'Opéra peut se familiariser pour peut-être y entrer plus facilement, ou tout simplement trouver le plaisir des mots. Le deuxième est une série sur le jazz. Huit concerts de jazz seront présentés, ce sont tous des interprètes francophones, groupes en recherche dans des genres assez différents.

Ces concerts seront donné le samedi soir à 21h30, en forme club de jazz, c'est à dire avec un bar ouvert à l'arrière de l'amphithéâtre. Et puis celle qui nous intéresse tous, qui nous passionne, la série des musiques du monde, que nous avons établi avec le CMTRA, grâce à ses conseils et qui nous permet d'appréhender le domaine des musiques traditionnelles absent jusqu'alors dans nos programmes.

Je suis heureux de faire cette série, et de me rendre compte moi-même, car je ne le savais pas, qu'il y a dans le tissu local de la région, des groupes, des personnalités assez étonnantes, des pratiques de grande qualité de musique traditionnelle dans toutes les communautés installées. C'est donc une grande découverte. CMTRA : Quelques mots pour décrire la salle de l'amphithéâtre, qui est pour le public "musique du monde" encore inconnue jusque-là ?

F.P. : La salle de l'amphithéâtre est très mal connue par le public de l'Opéra ! C'est une donnée étonnante. Les abonnés qui fréquentent l'Opéra d'une façon traditionnelle ne connaîssent pas la salle de l'amphithéâtre. Il y a plusieurs raisons : d'une part, ils viennent d'abord parce qu'ils ne sont déterminés à voir que de l'opéra, tout ce qui est autre n'a pas d'égard à leurs yeux, et d'autre part, il n'y avait pas encore de réelle politique, pour l'amphithéâtre, pour installer une programmation.

Avec cette programmation, les choses, je l'espère, vont changer. La salle de l'amphithéâtre est un lieu qui est situé en léger sous-sol par rapport au niveau de la rue, elle est en demi-cercle, banquettes à dossiers, avec un petit volume qui fait 200 places, et qui permet d'aborder de façon très privilégiée toutes les formes d'expressions, puisque l'on y a même fait des expositions d'art plastique. C'est un lieu intime, tout noir, qui favorise la concentration, le rêve et qui permet d'être en contact d'une manière étonnante avec les interprètes. CMTRA : Il y a une différence symbolique par rapport à une salle d'opéra habituelle, les sièges ne sont pas individuels et numérotés !

F.P. : Oui, c'est une notion que Jean Nouvel, l'architecte, a introduite parce que dans son esprit, si on reprend les schémas d'intentions de son projet, il entendait bien que cette salle puisse devenir un lieu novateur, un lieu convivial, un lieu de rencontres, et la forme de banquettes à dossiers non numérotées était une évidence dans cet esprit-là, dans la volonté d'en finir un peu avec cette notion très ancienne de la salle à l'italienne avec ses rituels, avec ses images un peu surannées, et qui n'avait plus lieu d'être dans le contexte de l'époque. CMTRA : L'Opéra a une nouvelle politique tarifaire tout à fait volontaire ?

F.P. : Pour être en concordance avec les idées énoncées au départ, la volonté d'ouverture, la volonté de faire partager au plus grand nombre cette petite aventure et rendre ce bâtiment accessible, la première question est celle du prix ! Dans cette volonté, la direction de l'Opéra décide de jouer le jeu et de baisser le prix des places d'un tiers, nous passons ainsi de 95 Frs à 60 Frs maximum.

Que vous veniez voir du jazz, de la musique traditionnelle, du récital chant, piano ou autres choses, à part les concerts du comptoir dont j'ai parlé qui sont à 20 Frs, toutes les places des spectacles de l'amphithéâtre de l'opéra sont à 60 Frs, avec une tarification spécifique encore réduite pour les gens qui auraient la volonté de se saisir de ce que l'on a appelé un parcours libre, c'est à dire de prendre au minimum trois spectacles au cours de l'année, dans ce cas le coût des places est ramené à 50 Frs. CMTRA : Quelques mots sur l'acoustique ?

F.P. : C'est quand même une notion importante, parce que dans certaines salles d'opéra l'acoustique est réalisée en fonction des meilleures places. Les formes de salles à l'italienne, avec leurs balcons suspendus ne permettent pas toujours d'avoir une acoustique égale.

Dans ce lieu, autant pour les yeux que pour le son, tout le monde est à la fête. Cela vient essentiellement de son contexte, le volume est assez faible, elle fait 7,5 mètres de haut, 15 mètres de profondeur, en demi-cercle et avec des matériaux réfléchissants, sans velours, sans moquette, un contexte idéal pour faire de la musique. On peut très largement y pratiquer ces formes intimes, à nu, sans aucun artifice et c'est cela qui est intéressant car on rentre vraiment au coeur des choses. Propos recueillis par J.B. Contact :

Opéra national de Lyon - Place de la Comédie - 69001 LYON

rens: 04 72 00 45 45


logo CMTRA

46 cours du docteur Jean Damidot
69100 Villeurbanne

communication@cmtra.org
Tél : 04 78 70 81 75

mentions légales

46 cours du docteur Jean Damidot, 69100 Villeurbanne

communication@cmtra.org
Tél : 04 78 70 81 75