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CELTIFOLIES... CELTICOMANIA ! du 02/11 au 06/11 - LYON (69)

Entretien avec Bruno Le Rouzic Vous avez déjà, sans le savoir, entendu Bruno Le Rouzic et sa cornemuse. Il a participé à une cohorte de projets, de CD, de bandes sonores auxquels personne ne peut échapper. Il est à Lyon le 6 novembre, dans le cadre du festival Celtifolies. CMTRA : Bruno Le Rouzic, tu joueras à Lyon en tant que soliste mais, ces dernières années, ton moyen d'expression musicale le plus fréquent est plutôt ta participation à une série impressionnante de groupes et a une multitude de collaborations avec des artistes très divers. Comment se sont passées ces années 90 pour ta cornemuse et pour toi ?

Bruno Le Rouzic : Ces dernières années, j'ai répondu présent à un grand nombre d'invitations. La première tendance, chronologiquement, a été "gentillette", avec beaucoup de créations sur la base de musiques "celtiques", comme on dit maintenant, avec des dimensions mythiques et romantiques et les choses ont évolué en tresse, en entrelacs, entre mes projets personnels et les invitations qui m'ont été faites.

En fonction de l'intérêt que je portais aux projets proposés, j'ai répondu présent à plupart des groupes qui m'ont appelé et j'ai évolué entre ces propositions et l'idée de soliste de cornemuse écossaise et bretonne que je défend, pour une musique plus dure, plus archaïque. C'est bien la demande qui a conduit mes activités, plus que ma volonté. Le travail en groupe amène l'échange, l'aventure, le travail avec l'autre, qui est très enrichissant. CMTRA : Avec qui as-tu travaillé, et travailles-tu en ce moment ?

B.L.R. : Dans le désordre, il y a eu l'époque Soldat Louis, puis I Muvrini, et maintenant Manau, et entre temps Gildas Arzel, chanteur, qui faisait partie autrefois du groupe Canada, avec qui je travaille toujours, notamment pour son prochain album, Roch Voisine, Gotainer, Marc Ogeret, Excalibur également en ce moment, et j'en oublie certainement.

Souvent, la raison principale qui fait qu'on m'appelle, c'est quand un projet a été conçu avec une idée de cornemuse. Soit les idées sont précises, comme pour la musique d'Astérix, ou Jean-Jacques Goldman m'avait appelé en me demandant une partie précise que je lui avais déjà écrite, ou bien on me demande d'écrire quelque chose en fonctions des rythmes et des harmonies du morceau, et là, je développe le côté créatif de l'instrument qui est souvent mal connu des autres musiciens. CMTRA : Dans ces contextes musicaux très divers, utilises-tu ton instrument, la grande cornemuse écossaise et bretonne en l'état, où bien a-tu été amené à apporter des modifications à l'instrument lui-même ?

B.L.R. : Il y a une influence réciproque entre l'instrument et l'environnement musical. L'instrument traditionnel, très riche en lui-même, est limité dans ses possibilités d'adaptation. J'en ai fait construire spécialement deux modèles différents, qui m'offrent beaucoup plus de facilités pour répondre à ce qui m'est demandé.

Ces instruments sont très proches du modèle traditionnel et c'est une gageure à mon sens de les avoir fait fabriquer, et ce qui est étonnant, c'est que je m'aperçois que les modifications que j'ai demandées ont existé autrefois, avant la standardisation. La cornemuse écossaise et bretonne étant "traditionnellement" en Sib, j'avais difficilement accès aux répertoires dans d'autres tonalités lorsque ça m'était demandé. La première fois, c'est d'ailleurs avec Catherine Lara. Je devais jouer une pièce en Do. C'était impossible. J'ai donc demandé à un luthier ce qui était possible de faire, et en tâtonnant, il a réussi à construire un instrument en Do.

Par la suite il m'a fabriqué un autre instrument en tonalité de La, avec des clés pour être beaucoup plus complet. On s'est maintenu dans ces regitres, au-dessus et en dessous du Sib, parce que si on voulait continuer à explorer les tonalité, il était obligé de beaucoup trop transformer la fabrication de l'instrument, ce qui changeait considérablement le son et n'avait plus d'intérêt. CMTRA : Le fait qu'un soliste en cornemuse écossaise et bretonne soit invité par des artistes dont les carrières ne sont pas marquées au départ par la musique traditionnelle au sens large, mais plutôt par la chanson, par les formes de musique populaire contemporaine, ne signifie-t-il pas que ces sonorités "traditionnelles" sont en train de prendre plus de place dans l'oreille du grand public ?

B.L.R. : Quand j'ai commencé cette aventure, ça a fait rire beaucoup de monde, notamment les musiciens traditionnels d'ailleurs, mais j'ai toujours été convaincu qu'on ne pouvait pas séparer les choses, que des rencontres étaient inévitables, c'est une chose que je ressentais. Et aujourd'hui beaucoup d'artistes demandent cet instrument parce qu'il a une richesse de sonorité incomparable. En plus il y a une histoire de mode, le côté légendaire, mythique, ça apporte une évocation imagée pour certains, mais cet instrument est légitimé, il conquiert ses lettres de noblesse vis-à-vis de beaucoup de monde, et ça serait fort dommage de se le refuser. CMTRA : A la vue des bacs de CD de musiques celtiques qui débordent, et du succès populaire phénoménal d'une manifestation comme le Festival de Lorient, où le public se compte par centaine de milliers de personnes, il est indéniable que l'on assiste à une explosion celtophile, résultat d'une histoire de plusieurs dizaines d'années. Comment vis-tu cette présence de plus en plus affirmée, dans les musiques populaires, des musiques racinées, et notamment des musiques celtiques ?

B.L.R. : Cela me réjouit et je m'en méfie à la fois. Une explosion est toujours propice à ce qu'on entende un peu n'importe quoi. Comme il y a une demande, un effet de mode, beaucoup de gens peuvent se ruer sans savoir quoi est quoi. Il y a des choses de qualité, mais aussi un peu de tout et n'importe quoi sous l'étiquette. Il y a ce côté dommageable de mode, mais en même temps cela permet à beaucoup de musiciens de se faire entendre, qui n'auraient pas eu cette occasion sans la mode. La frontière serait très arbitraire et quasiment impossible à tracer entre tout ça.

Une chose est certaine, en insistant un peu trop sur cette mode, on risque de lasser du monde, des gens vont se détourner, et les plus intéressés chercheront peut-être les choses les plus vraies. Mais en tout cas j'ai bien peur que ça fasse trop, que ça sature. Beaucoup de groupes en seront responsables eux-mêmes, parce que les majors, les grande maisons de disques sont en train d'inonder les bacs, les rayons de CD de musiques celtiques, de compils qui souvent ne riment pas à grand chose. Mais ce sont bien les groupes qui donnent leur autorisation, très contents de gagner plus d'argent en ayant un morceau sur ces compils, et qui vont peut-être se faire du tort eux-mêmes. Tout ça est un peu lourd en ce moment. CMTRA : Au-delà de ce phénomène de consommation on note quand-même une implication personnelle, individuelle beaucoup plus profonde de la part de tous les gens qui, comme dans les ateliers du CMTRA, et partout en Europe, font la démarche d'apprendre les instruments, sans d'ailleurs bien en mesurer les difficultés au départ? Toi-même, tu as une activité d'enseignement de la cornemuse écossaise et bretonne, de manière surprenante, en Italie. Quel est ton sentiment par rapport à ce phénomène ?

B.L.R. : Je ne pratique plus l'enseignement qu'en Italie. En Bretagne, il y a un très grand nombre de personnes qualifiées pour ce travail, et je n'ai plus le temps. En Italie, les élèves avec qui je travaille, bien que vivant dans un pays où le contexte, les modèles sont très difficilement trouvables, sont très motivés, très investis, peut-être plus qu'en Bretagne, où toutes les sources sont à portée d'oreille. Mes amis italiens travaillent énormément, en gardant la joie de vivre qui leur est propre et qui est fort appréciable.

Dans beaucoup de pays ou je joue, je trouve des gens qui sont passionnés de cornemuse, qui ont acheté des disques, des instruments. La cornemuse écossaise est un instrument mythique, qui fait rêver énormément. En Italie, j'ai rencontré ces gens, il y a douze ans, qui m'ont demandé de les aider. Ils ont créé une école qui fonctionne au-delà des modes, ils travaillent énormément, et certains sont à un très très haut niveau, mais avec une façon d'apprendre qui reste très conviviale. CMTRA : Comment vois-tu les dix prochaines années ?

B.L.R : J'aurais du mal à répondre, je ne voudrais pas me prendre pour Paco Rabane. Ca m'étonnerai fort que la mode celtique continue pendant si longtemps. Toute chose qui grandie, une fois atteint un certain stade, un certain paroxysme, doit avoir une évolution naturelle, j'aime bien les idées neuves. Il n'y a qu'à attendre, je ne suis pas devin, quoique j'aime la fin du mot. Propos recueillis par J.B. Concerts - 02/11 - à 19h00, soirée de lancement dans un pub, "Coup de coeur" Celtifolies - 03/11 - Rail Théâtre, à 19h00, Pevar Den (Bretagne), fest-noz en partenariat avec les Bretons de Lyon - 04/11 - Rail Théâtre, à 20h00, Celtic Hangover (Irlande) Folk-Rock - 05/11 - Rail Théâtre, à 20h00, Bates Motel (Cornouailles) Rock celtique. - 06/11 - Rail Théâtre, à 18h00, Pato'May (Bretagne) hard-rock celtique à 20h30, Bruno Le Rouzic (Bretagne) cornemuse à 22h00, The Picts (Écosse) Tradi-folk-rock à 00h30, Soirée Fest-noz en partenariat avec les Bretons de Lyon Contact :

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