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Mazalda







Entretien avec Lucas Spirli (accordéon), Adrien Spirli (tuba) et Stéphane Cézard (mandoline, guitare), trois membres du sextet Mazalda, à l'occasion de la sortie prochaine de leur premier album.





Quelle est l'histoire de Mazalda ? Est-ce qu'il y a une envie de départ qui a donné naissance au groupe ?

L.S. : Au départ, nous avons été quelques-uns à nous retrouver autour d'un répertoire de valses. Plusieurs d'entre-nous participaient à un autre groupe, Musicabrass, pour lequel nous faisions des remplacements. Du coup on s'est retrouvé, Julien, Adrien, Gilles et moi et on a eu envie de continuer à jouer ensemble. Par ailleurs, avec Stéphane on voulait faire un groupe autour du répertoire musette. Plus tard, on a réuni ces deux envies de groupes. S.C. : Au début c'est la relation avec des danseurs qui nous intéressait. On parlait de jouer devant des gens debout, dans des lieux de vie, des bars à la campagne, où plusieurs générations se croisent et où les gens peuvent danser.Il y avait cette envie de jouer des valses, de Gus Viseur, de Jo Privas, de Murena... L.S. : On avait envie de retrouver ces ambiances-là. Après, ça c'est ouvert sur des musiques d'autres pays. On a découvert beaucoup de morceaux par la collection de disques 78 tours de Mathieu , qui commençait à taquiner le gramophone. Il nous faisait écouter des disques et quand un morceau nous plaisait, on le reprenait. A.S. : Il y a aussi eu la rencontre avec le jongleur Manolo. On jouait sous chapiteau avec lui, dans un esprit très festif et avec un autre rapport au public. On a monté un répertoire de compositions pour cette occasion et on s'est retrouvé à jouer en fanfare sous le chapiteau. Du coup les deux formes se sont mélangées et fondues l'une dans l'autre. Quel était votre environnement musical, votre cadre d'apprentissage ?

L.S. : Quand on était petit on avait un autre groupe qui s'appelait Sébastopol. On était six aussi et quatre musiciens de Mazalda étaient déjà là : Adrien, Stéphane, Mathieu et moi. Ces quatre-là, on joue ensemble depuis très longtemps, depuis l'adolescence. On a construit ensemble une manière de travailler, d'envisager les morceaux. Plus tard on a rencontré Gilles et Julien. S.C. : On s'est toujours servi de l'improvisation comme une pratique et un moyen de trouver des arrangements musicaux. Aujourd'hui, la plupart de nos morceaux sont assez écrits, mais on garde une marge d'improvisation quand on travaille et aussi pendant les bals. Par exemple, on ne fait jamais d'ordre de morceaux, on les choisit sur le moment, selon l'ambiance qui se crée avec le public. L.S. : Dans chaque morceau il y a une rythmique, une harmonie et une mélodie qui sont là et à partir desquelles on travaille, mais après, on peut les faire évoluer comme on veut, y compris d'un concert à l'autre. Quand un morceau commence, on se dit juste le nom du morceau, on ne sait pas qui va commencer. Celui qui veut prendre la parole il peut commencer par une impro tout de suite, jouer le thème ou l'harmonie et après on se retrouve. A.S. : On utilise beaucoup de codes, de signes pendant les bals. Des codes musicaux ou visuels que l'on utilise à tour de rôle. L.S. : Moi j'aime bien quand il y a de la prise de risque dans la musique, ça donne des choses vraiment intéressantes. Quand on prend le risque d'aller dans une direction, sans savoir ce que ça peut donner, on découvre toujours de nouvelles choses, même en concert. Et puis ça donne beaucoup de fraîcheur à des morceaux qu'on a joués beaucoup de fois. Ça c'est possible à partir du moment où il y a une base commune, un langage commun, non ?

A.S. : Oui, il y a une habitude de jouer ensemble, un langage commun. Et d'ailleurs, quand ça ne marche pas, c'est qu'il y a de la fatigue. C'est quand on est épuisé et plus sur la même longueur d'onde. L.S. : Il y a surtout une écoute commune. Une manière d'écouter ce que fait le mec qui est à côté, même si toi tu ne ferais jamais un truc comme ça. Et puis il faut une certaine ouverture pour entendre ce que les cinq autres proposent. A.S. : Il y a un principe d'écoute et de réaction entre rythmique et solistes. C'est surtout dans le milieu jazz qu'on trouve ça. Les surprises se font dans une autre couleur musicale, mais ça apporte un truc assez particulier. S.C. : Je trouve que ça tient beaucoup au contexte. Parfois on s'est retrouvé à jouer en acoustique, dans des lieux avec beaucoup d'écoute où on se met à jouer d'une manière plus épurée, plus douce. Dans d'autres contextes, on est obligé de jouer très fort lorsque les gens dansent, et ça fait un autre son. On a plusieurs formes de jeu comme ça, un éventail assez large et la possibilité de s'adapter vite au contexte. A.S. : Avec l'expérience, on apprend à distinguer les ambiances et à connaître les publics. Quand on joue dans une maison de retraite, on ne joue pas de la même manière que dans un bar ou devant des enfants. La base est toujours la même, mais les versions changent toujours d'un contexte à l'autre. Vous donnez beaucoup d'importance au contexte, à la réaction du public ?

L.S. : Le fait qu'on ait plein de morceaux, environ une cinquantaine, que l'on ne fasse pas de liste, et qu'il y ait une liberté d'interprétation, ça fait qu'on est obligé de s'intéresser à ce qu'il se passe autour de nous pour que la musique prenne une consistance dans le moment où l'on joue. Il faut que l'on trouve une direction. S.C. : Des fois, tu as besoin de chercher d'avantage en toi-même que dans le contexte. Quand le contexte n'est pas très favorable, il faut vraiment que ta proposition soit forte. A.S. : On s'appuie beaucoup sur l'énergie du public. Il y a beaucoup d'échange d'énergie entre lui et nous. On peut jouer très longtemps grâce à ça. Si on ne joue pas très longtemps c'est que voilà, on fait notre proposition, on est là, mais quand on joue quatre heures, quatre heures et demie c'est vrai que c'est qu'on prend beaucoup au public et qu'on lui donne beaucoup aussi. Pourquoi avez-vous choisi de vous ouvrir à d'autres répertoires, à des musiques de différents pays, de différentes traditions musicales ?

L.S. : Moi je trouve que ça s'est fait naturellement. Pour ma part c'est les musiques que j'écoute le plus. Je me fournis dans le rayon musiques du monde à la bibliothèque. On s'intéresse à toutes les musiques qui se passent ailleurs. S.C. : Ce qui se passe c'est que chacun, individuellement, a amené des morceaux de différents pays. Par exemple quelqu'un a amené un chôro brésilien et puis quand on en a fait un, qu'on a essayé de comprendre le style, de s'en imprégner, on a envie d'en faire d'autres. Après il y a eu les musiques rébétiques dont on a aujourd'hui cinq morceaux. Lucas a proposé un morceau du Rajasthan, joué par des fanfares, on a beaucoup de chansons italiennes de Julien, que sa grand-mère lui a apprises. Mais c'est simple, ce sont des morceaux que l'on aime bien et que l'on a envie de jouer. L.S. : Stéphane, récemment, a amené un morceau chinois et ça nous a apporté un truc super parce qu'il y a toujours des contextes où ce morceau-là peut amener quelque chose, même à côté d'une valse musette. L'important c'est comment on se l'approprie, c'est pas parce que tu vas jouer les notes du thème d'un morceau chinois que ça va sonner chinois. Sur quoi vous appuyez-vous principalement, d'un point de vue musical ?

S.C. : On part souvent du thème mélodique et de l'harmonie s'il y en a une. Après il y a la rythmique, sur laquelle on travaille. On part du morceau puis on le fait évoluer. A.S. : Il y a des grooves qui sont tellement difficiles à choper... Alors des fois on trouve d'autres manières de les faire. Notre manière à nous. L.S. : Il y a des groupes qui reprennent des musiques traditionnelles et qui cherchent très précisément à refaire, à s'approcher au plus près de ce qu'ils entendent, de respecter les ornements etc...Nous c'est pas vraiment ça qu'on fait. On part de musiques que l'on aime, on cherche à se les approprier mais pas à les reproduire. Du coup il y aura quand même l'ambiance d'un morceau chinois mais on se permet des arrangements vraiment libres, de les déformer. Au début on n'était pas vraiment conscient des danses que nos musiques pouvaient engendrer et après, on a joué dans certains lieux où il s'est passé un truc vachement fort parce qu'on s'est rendu compte que ça pouvait vraiment faire danser les gens, ils sont à fond dedans et ça c'est devenu un truc super important. Ça nous apporte vraiment beaucoup musicalement que les gens dansent. Quand tu fais une valse et que tu regardes un couple qui danse devant toi, ça influence beaucoup ta manière de jouer. A.S. : Je me souviens d'un bal où et il y avait un couple de français qui dansait un genre de tango, même sur les morceaux brésiliens. Du coup notre morceau brésilien est devenu la musique de leur danse. Ils se le sont appropriés à leur manière. C.S. : C'est vrai qu'on ne choisit pas les morceaux en fonction de la manière dont ils se dansent. Mais c'est intéressant parce que les gens réussissent à danser. L.S. : Je trouve que la danse ne tient pas toujours à la manière de danser mais au contexte, à l'ambiance, si les gens sont bien ensemble et sont bien avec nous, ça peut fonctionner. Il y a beaucoup de concerts où on a envie de danser mais où le contexte n'a pas été pensé pour ça. A.S. : Il faut un contexte pour que les gens se lâchent, lâchent toutes les barrières. On parle un peu du CD que vous venez d'enregistrer ? Comment a-t-il été pensé et construit ? Qu'est-ce que ça vous a apporté de passer en studio ?

C.S. : On s'est longtemps posé la question de l'enregistrement. On était assez divisé par rapport à ça. Mais il y avait besoin d'un support pour aller jouer dans des lieux même si on a fonctionné longtemps sans avoir de bon enregistrement. A.S. : On est en train de se structurer un peu plus, on essaye de développer l'association qu'on a montée. Il y a une personne qui travaille pour nous et il fallait qu'elle ait les outils pour travailler. Le point de départ était celui-là. Mais on ne savait pas forcément quelle forme donner à cet enregistrement, s'il fallait une prise en live ou en studio, dans quelles conditions, avec qui... Petit à petit, ça s'est transformé. On était parti sur un six ou sept titres puis on est arrivé à en garder treize parce que les conditions ont fait qu'on se sentait bien, qu'on a pris plaisir à le faire. L.S. : Cette souplesse de départ et le cadre dans lequel ça s'est passé, nous ont beaucoup aidés parce que dans ce contexte, sans public, on a pu travailler autre chose, il a fallu chercher des choses beaucoup plus efficaces. A.S. : Il y avait une direction complètement différente qui a changé une phase de Mazalda. Maintenant on se retrouve avec cette dimension-là en plus, c'est agréable de trouver des surprises dans un groupe avec lequel on joue depuis longtemps. C.S. : Il y a beaucoup d'ambiances différentes dans ce disque, dans les morceaux en eux-mêmes, dans les choix de mixage...

Et vous avez quand même réfléchi à un fil, à une cohérence ? C.S. : Au départ non, mais après avoir écouté la matière, on a trouvé une direction. Elle n'est pas antérieure à l'enregistrement. Elle n'a pas été pensée. On a enregistré plein de morceaux après on a choisi ceux que l'on voulait garder et on a commencé à penser à l'ordre, à la cohérence... L.S. : Il y a un morceau que l'on voulait absolument mettre et qu'on a dû abandonner parce qu'on n'a pas réussi à le jouer en studio. Ça ne fonctionnait pas en enregistrement. Il y a des valses qu'on n'arrivait pas à interpréter. Quand on n'a pas l'expérience et qu'il faut passer d'une ambiance à l'autre, c'est pas évident. On s'est rendu compte qu'il fallait lâcher pas mal de choses, être plus simple, plus épuré. On a cherché l'essentiel dans chaque morceau. En concert, il peut y avoir plus de pics et de creux, des morceaux qui durent une demi-heure, des enchaînements... Alors que dans le disque, c'est plus condensé. Propos recueillis par Y.E. Retrouvez Mazalda dans les lettres [n°60->article156], [n°51->article333], [n°50->article350] Mazalda :

Gilles Poizat : bugle, trompette, voix

Julien Lesuisse : saxophone, voix

Stéphane Cézard : guitare, mandoline

Adrien Spirli : tuba, voix

Mathieu Ogier : percussions

Lucas Spirli : accordéon, cloches, voix Prochains bals : -21, 23 juin : Berre l'étang -24, 25juin : Salon de Provence -12 juillet : place Voltaire, dans le cadre de La Guill'en fête -14 juillet : Ozon -15 juillet : Annonay -29 juillet : Chatillon sur Loire -24 aout : Ajaccio -26, 27 aout : Nantes Sortie possible du disque : 15 juillet Contact : Isabelle Fresson 06 88 16 95 76

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