Festival des hautes terres de St Flour

Ce festival consacré aux cultures de montagnes reçoit cette année les pays alpins. Les artistes de Savoie et Haute-Savoie, mais aussi des Hautes-Alpes, du Piémont et du Val d'Aoste y seront présents, côtoyant les meilleurs groupes du Massif-Central. Coup de projecteur sur cet événement qui promet d'être particulièrement vivifiant.

Entretien avec Josée Dubreuil, directrice artistique.

CMTRA : José Dubreuil, vous avez la responsabilité artistique du festival des Hautes Terres, quelle est la nature de cet événement ? José Dubreuil : Pour cette cinquième édition, la direction artistique a été confiée à l'AMTA, le Centre de Musiques Traditionnelles en Auvergne, et j'ai la responsabilité, pour mon plus grand plaisir, de ce véritable projet de territoire. Nous avons beaucoup de chance d'avoir, en Auvergne, ce festival, pour y mettre en œuvre nos idées, développées depuis la création de l'AMTA, en présentant la pluralité des expressions des musiques traditionnelles, en relation avec toutes les formes d'expressions artistiques : théâtre, ciné-concert, danse contemporaine, arts plastiques, contes, expositions... Quelle est la philosophie très particulière de ce festival ?

Cette superbe ville d'art et d'Histoire qu'est Saint-Flour, qui trône sur son promontoire rocheux à mille mètres d'altitude, se place en représentante du Massif Central et du monde de la montagne. Tous les ans est invité un territoire montagneux différent, qui partage un certain nombre de dénominateurs et de problématiques. Cette année nous accueillons les Alpes. Mais il n'y a pas que l'aspect artistique qui est concerné, nous abordons par exemple l'artisanat propre à ces territoires. Les différences et les ressemblances entre les territoires de montagne sont mises en évidence. C'est Fabienne Testu qui a la responsabilité de ce secteur. Dans l'immédiat, nous travaillons sur l'espace européen, mais on ira peut-être plus loin plus tard. La thématique des Alpes, cette année, est très généreuse, et nous recevons des représentants italiens, suisses, autrichiens, et d'Istrie au sein notamment du Grand Orchestre des Alpes programmé en ouverture du festival. Comment s'organisent ces trois jours ?

Pour tout voir, il faut rester les trois jours. Il y a cinq scènes en plein air, que nous avons baptisées par des noms de montagnes. Les ciné-concerts se tiennent au cinéma de Saint-Flour, et les spectacles qui mêlent théâtre, danse et poésie se déroulent dans le superbe théâtre de Saint-Flour. Pour ces deux lieux fermés, on demande un petit droit d'accès, mais c'est pour limiter le nombre de spectateurs à la jauge de sécurité. Et nous avons un grand chapiteau sur les Allées de Saint-Flour, qui peut accueillir deux mille personnes. Quel est le fil rouge artistique de cette programmation très riche ?

Nous nous sommes efforcés de présenter la palette si diverse des musiques traditionnelles. Notre objectif est que tout public intéressé aux musiques traditionnelles doit pouvoir y trouver son compte. On trouve des choses très liées à la danse, avec des groupes de bal qui ont une cadence à faire se lever les cul-de-jatte ! Nous avons dans un dancing qui tourne en permanence, jour et nuit, une succession de groupes spécialement choisis pour le plaisir de la danse, comme le Trio DCA, les Calucs, le Denécheau Jâse Musette, ou Fai Petar. Pour les gens intéressés par les rencontres musicales, par exemple entre musiques traditionnelles et rock, jazz, nous avons les meilleurs groupes du genre, Lou Dalfin, TRaucaterme, le Syndrome de l'Ardèche, La Forge... Les amateurs de chants seront comblés par Corou de Berra, le Chœur de la Haute-Loire et Laurent Cavalié et Bernard Combi qui présente une production très originale. Ce qui nous intéresse, c'est de présenter cette diversité des formes, comme peut le faire Jac Lavergne avec Entremodes, qui élargit le propos à l'actualité sociale. Comme nous sommes très attachés à la dimension soliste, le samedi soir nous avons donné rendez-vous à huit excellents musiciens pour une création « Les Sons du Caillou ». Sur un ton poético-humouristique largement inspiré de Vialatte, il nous sera conté par Pierre Fernandés, l'histoire des instruments et de l'art vocal traditionnel. Nous avons mis sur pied un espace jeune public, lieu sécurisé avec une foule de jeux traditionnels, qui nous sont proposés par la Médiathèque d'Aurillac. C'est un lieu ou les enfants sont les rois, avec une scène où se dérouleront des contes, avec Robert Amyot, des bals, avec Komred, et une animatrice danse qui va initier les enfants aux répertoires . Enfin, l'aspect spectaculaire de la danse n'a pas été oublié, avec la nouvelle création de la compagnie Artscénic, de Laurence Bourdin, qui rassemble l'ensemble de vielles Trio Hurdy Pop, Valérie Renaud à la voix et Vanessa Lextreyt à la danse hip-hop. Propos recueillis par J.B. Contact Festival des Hautes Terres,Saint-Flour, 1, 2 et 3 juillet 2005.

Site: www.saint-flour.fr