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J'aime la Galette

Siblar e cantar en vesubia
ZéphirinCastellon Livre-CD

Sonneur de cloches, joueur de fifre, chanteur et auteur de chansons, Zéphirin Castellon est une figure importante de la musique traditionnelle des Alpes-Maritimes. L’inventivité, l’engagement musical et l’entrain de ce musicien ménétrier a marqué de nombreuses personnes, plusieurs éditions audiovisuelles ou discographiques lui ont été consacrées au cours de sa vie. Cet ouvrage en forme d’hommage est la réédition d’un disque réalisé en 1992 par Patrick Vaillant. L’ouvrage s’est enrichi cette fois-ci de photographies de Daniel Fresquet et de textes inédits.
Toujours prêt à donner le rythme sur un coin de table ou à faire chanter tout un village, Zéphirin Castellon semble avoir incarné les musiques du monde provençal (dont les témoignages sonores vivants sont finalement assez peu nombreux) par son enracinement local, son inscription dans une tradition musicale emblématique d’un lieu (la Vésubie) et sa pratique publique de la musique, parfois dans des contextes très ritualisés (carnavals, …)
Ce disque donne à entendre de nombreux témoignages musicaux pris sur le vif; chants « à la tierce » en occitan et français, farandoles aux fifres et tambourins et volées de cloches que Zéphirin faisait résonner comme personne.

96 pages, 32 photographies
CD 26 titres. 18 €
Commande : adem06@adem06.com



Po Cheri

Romano Drom Hongrie / Label Daqui 332030

Voici un disque tout en générosité et rondeur. Entre compositions personnelles et morceaux traditionnels, ballades mélancoliques et grands moments festifs, la musique de Romano Drom respire le plaisir du jeu et la joie de vivre. Elle chante les désillusions, l’amour et le désir ardent, les moments de profonde amertume avec force et dépouillement. Le groupe s’inspire des traditions musicales des Olahs, tsiganes de Hongrie, connus notamment pour leur art vocal et leur virtuosité à faire danser sur un déferlement d’onomatopées. Si Antal Kovacs, le chanteur et compositeur du groupe, s’inspire beaucoup de collectages, la musique du groupe se caractérise aussi par une ouverture musicale certaine, de la musique des Balkans à celle de Roumanie en passant par la rumba catalane ou la musique arabe. Une nouvelle heureuse découverte de Daqui, le label des nuits atypiques. Un beau disque pour passer l’été.

Approchez pour entendre

Julien Barbances

Julien Barbances prouve une fois de plus –sans doute n’en a-t-il guère besoin- que puiser dans la tradition et dans les sources emmène bien souvent l’audacieux sur un formidable terrain de jeu en le menant vers une expression libre et moderne.
N’hésitant pas à mélanger les genres avec une aisance technique certaine, ce poly-instrumentiste (musette, percussion, violon) nous invite à entrer dans cet album avec un groove percussif qui annonce tout de suite la couleur d’un album libre et personnel. On tombe sous le charme au premier son de musette du Centre...
Cet amoureux des recueils (Millien, etc…), réinvente à l’envie plusieurs bourrées et autres traditionnels d’une empreinte pleine d’audace et d’originalité (La Bouréio d’Auvergne). Côté composition, notre sonneur n’est pas en reste notamment dans Scottisch transe (16) où on sent –justement- la transe poindre le bout de son nez. Deux compères, P.Bouffart et G.Jolivet, viennent parsemer avec justesse quelques pièces de leurs grains aisément reconnaissables notamment dans Bourrées d’Abyssinie (19). On n’en demandait pas tant… !
Si la curiosité ne vous fait pas défaut, approchez donc, pour entendre… On ne rencontre pas tous les jours d’aussi audacieux sonneurs.

AEPEM 07-01

Flamenco Barocco

M. Loopuyt, C. Latzarus, L. Clemente Musique du Monde.

Flamenco Barocco fait cohabiter les sonates de l’éblouissant claveciniste Domenico Scarlatti avec l’univers flamenco. Ce projet, qui peut paraître fantaisiste, relève d’un réel travail de recherche et d’une volonté presque philosophique de vouloir rapprocher les lointains. Il s’agit en effet de réunir musique savante et musique populaire, musique ancienne et musique actuelle, musique napolitaine et musique andalouse… La construction même du CD est très surprenante, les sonates et les morceaux plus flamenco alternent, se juxtaposent sans transitions. Les personnes à l’origine de ce projet sont l’incarnation de cette volonté de rapprochement de plusieurs univers. Marc Loopuyt, guitariste flamenco et oudiste, rencontre Catherine Latzarus, claveciniste spécialiste de musique ancienne, et Laura Clemente, danseuse flamenca qui assure dans ce CD le jeu des castagnettes et des palmas. La musique qui émane de cette collaboration est énergique et troublante : totalement inclassable et pourtant presque familière.

Pop Songo

Bebey Prince Bissongo Originaire du Burkina, Bebey Prince Bissongo n’en est pas moins un étonnant voyageur qui n’hésite pas à s’emparer de traditions et de styles différents pour produire sa propre musique. Très inspiré des rythmes du Faso, de la musique d’ethnies proches (Peulh ou Bissas) autant que de blues ou de hard rock, Bebey Prince mêle dans Pop Songo des thèmes et sons traditionnels à des sonorités amplifiées dans une musique de fusion des genres dont on se doute qu’elle met facilement les corps en mouvement.
Les chœurs aux timbres afro qui accompagnent la toute aussi étonnante voix de Bebey apportent une indéniable énergie aux titres de cet album quand la basse et la guitare peuvent parfois tirer vers un funk où le groove devient priorité. Dans cet environnement musical extrêmement riche, les percussions traditionnelles viennent s’ajouter à des riffs de cuivre qui maintiennent du début à la fin de cet album une intensité certaine qu’un bon nombre de breaks, de « plans » et autres ruptures ne font que renforcer. On ne peut également passer sous silence la special touch’ du violon du regretté Jean-Pierre Catoul qui nous gratifie d’envolées improvisées, de sonorités déjantées au service d’une musique où on ne l’attendait pas.

BPBissongo0001/1

Rissala

Naziha Azzouz &Adel Salameh Le célèbre oudiste et compositeur palestinien Adel Salameh reste fidèle à sa volonté d’explorer les musiques du Maghreb et du Moyen-Orient, et de faire ressortir leur unité dans des compositions personnelles et originales. Il poursuit sa superbe collaboration avec la chanteuse algérienne Naziha Azzouz, avec ce quatrième album, Rissala. Cet album intensifie les rencontres, en faisant dialoguer le violon du marocain Mohamed Zeftari, le riqq de l’égyptien Adel Shams El Din, et l’accordéon du tunisien Ali Mnejja. Cet album a été réalisé en hommage au grand compositeur Egyptien, Mohamed Abdel Wahab, qui a énormément influencé Adel Salameh dans sa carrière de compositeur et d’interprète. Avec Rissala, Adel Salameh nous transmet un message très poétique en nous montrant , une fois de plus, comment croiser différentes cultures pour donner naissance à la beauté et à la mélancolie.


"Ma version des faits"

Klezmer Goy’s Band (KGB) Quatre garçons dans le vent de l’histoire, juive de préférence, et une violoniste toute en harmonie (Josiane Brachet), une joyeuse bande de « goy’s » (non-juifs), nous embarque dans une promenade nostalgique et mélancolique mais non dénuée d’arrangements originaux et eurythmiques dignes des plus grands interprètes de musique Klezmer.

Cet ensemble grenoblois formé de joyeux drilles en 1996, signe là son premier album d’une facture singulière et l’on se demande encore pourquoi ne l’ont-il pas commis plus tôt ! Leurs parcours et leurs rencontres artistiques à travers voyages et filatures diverses influencent la re-visitation des standards Klezmer en y mêlant avec bonheur de nouvelles sonorités inhabituelles dans ce genre musical. Ainsi du Oud (luth – instrument oriental) qui illumine le sixième titre (Et dodim khala) et des percussions de Frédéric Jourdan qui parcourent une grande partie de cet album avec ravissement, bonheur et finesse. Oser mélanger des sonorités purement slaves à celles issues de traditions musicales Gnawa ou Shaabi, voilà qui ne manque pas d’audace. L’entreprise était d’autant plus périlleuse, elle s’avère à l’écoute comme une évidence. L’interprétation aux clarinettes – instruments de prédilection de la musique klezmer - par Hervé Bouchardy est tour à tour sombre et lumineuse, délicate, enjouée, charmeuse, virevoltante et par la fraîcheur de son swing souvent dansante. Le reste de l’équipe n’est pas en mal à suivre cette aventure, Gilles Vuillemier à la contrebasse et au oud et Frédéric Vérité aux guitares, sont tous deux particulièrement inspirés par cette musique dont on dit souvent qu’elle évoque « l’âme russe » dans ses profondeurs languissantes. Une musique qui ne renie rien à la tradition et qui se révèle ici d’une étonnante modernité.


La tradition lozérienne d'accordéon

Jean Pons, accordéoniste de l’Aubrac Atlas sonore en Languedoc-Roussillon n°4

On le sait, l’accordéon a provoqué de profondes mutations musicales à son arrivée dans les campagnes après la seconde guerre mondiale. Considéré comme un instrument hégémonique et prédateur par les tenants de la « tradition » et par les chantres de l’authenticité, il a longtemps été perçu comme le principal artisan de la disparition de la cabrette. Ce qu’on sait moins, c’est que les deux instruments ont aussi cohabité longtemps, et que l’accordéon, qui aurait dû faire définitivement disparaître la cabrette, est devenu paradoxalement son principal défenseur. Le couple accordéoncabrette fut sauvé par la dynamique du bal et la création d’un nouveau répertoire, le néo-folklore aubracien. Jean Pons et Joseph Ruols, infatigables et joyeux musiciens de bal, furent collectés par de nombreux revivalistes tout au long de la décennie 70. Cet enregistrement stéréo, l’un des seuls documents ayant pu être exploité pour une édition, est présenté par un petit historique fort bien mené d’André Ricros. De la cabrette, de l’accordéon, des mélodies bien enlevées ; un atlas pour les aficionados !!!


Chin Na Na Poun

P.Vaillant/ D. Malavergne/ M.Théron Label Daqui

ref : 332031
Trois musiciens de grande classe se sont réunis pour mettre en musique les textes de Victor Gélu, poète occitan du Marseille du début 19ème siècle qui, avec de savoureuses satires et de violents réquisitoires, attaquait de front riches et puissants, tout en chantant la vie et ses excès avec une expressivité toute méditerranéenne. Gélu s’exprime dans la langue du petit peuple de Marseille, un provençal marseillais, matiné de francismes, d’italianismes, de reliquats de grec et d’arabe. Attention, son univers baroque et cruel ne joue pas dans la demi-mesure. Contre les tristes sirs et les nantis; l’insulte bien balançée, la provocation et l’autodérision. Contre les rabats-joie et les donneurs de leçons; l’ode aux batards, à la dépense sans freins et à la vraie vie. Contre l’urbanisation triomphante qui bouleverse la ville à l’époque ; l’ombre des ormes du cours, propice à la drague et aux petites embrouilles. Qu’il est doux en ces temps de disette et de sarkozisme rampant, de réécouter les professions de foi de Victor Gélu :

Qu’es pas feniant, qu’es pas gromand (Celui qui n’est pas fainéant, qui n’est pas gourmand)

Qu’untron de Dieu lo cure ! (Qu’il se fasse récurer par le tonnerre de Dieu)


Manu Théron s’illustre dans un registre inattendu, très à son aise dans ce personnage tout en gouaille. D. Malavergne et Patrick Vaillant rivalisent d’ingéniosité et de raffinement, qui de subtiles giboulées de cordes pour l’un, en suaves coups de trombone pour l’autre, viennent donner corps à ces textes jubilatoires. Osca lo china na poun !


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