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Au Fil de l'Air
Chansons d'ailleurs pour écoliers d'ici

Entretiens Françoise Cartade * CMTRA : On connaît la manifestation d'été "Les Temps Chauds" dans le département de l'Ain, et plus précisément autour de Chatillon-Sur/Chalaronne. Pendant le reste de l'année, l'organisation "Les Temps Chauds" ne reste pas inactive, car vous avez depuis plusieurs années mis en place une opération tout à fait originale qui s'appelle "Au Fil de l'Air". Quelle en est la philosophie, quels en sont les objectifs ?

Françoise Cartade : Cette opération a un sous titre qui à mon avis est déjà bien révélateur de l'esprit de ce chantier musical, puisque l'on dit toujours "Au Fil de l'Air, Chansons d'ailleurs pour les Écoliers d'ici".

C'est vrai qu'à travers ce festival, les écoliers font connaissance de musiques que j'appelle des musiques vivantes de paysages. Un spectacle, c'est bien mais je pense que c'est insuffisant. Pour mieux connaître les bagages de ces artistes qui passent par chez nous, il faut se donner le temps de la rencontre. Se connaître, non pas à travers les biographies et les partitions, mais en jouant ensemble.

Nous sollicitons donc des artistes compositeur-chanteur-musicien pour qu'ils viennent un jour à l'école en voyageur modeste, humble, livrer une chanson qu'ils ont composé pour l'occasion. Cette chanson est destinée à être interprétée par des enfants qui ont entre 7 et 11 ans. Il est bien évident que cette livraison provoque un grand partage et de grandes émotions entre celui qui apporte la chanson et ceux qui la reçoivent. CMTRA : Est-ce que l'on peut avoir une idée des cultures et des artistes qui ont déjà participé, et qui ont déjà été représentés dans la première édition ?

F.C. : Nous avons accueilli des tziganes du nord-est de la Hongrie, d'un village qui s'appelle Nirvachsvari, et qui sont venus eux aussi transmettre deux airs tziganes. Nous avons accueilli Mohamed Mahdi, Algérien, Stefano Trenca de Naples, Lucillia Galeazzi et Antonio Placer, Italiens. Sur le chantier actuel, nous avons travaillé deux créations avec Buhran Oçal, artiste turc, Michael Mac Donell, artiste irlandais, Balkanes qui sont des Bulgares résidentes à Lyon, Yannis Karis, artiste grec, René Lacaille, artiste de la Réunion, Musapha Halata, Algérien et Kabile. Nous avons parfois des expériences bilingues, par exemple des expériences franco-italiennes. J'ai moi-même travaillé avec Lucillia Galeazzi sur une musique qu'elle a composée sur laquelle j'ai eu pour mission d'écrire les paroles, d'inventer une histoire, en sachant que Lucillia Galeazzi interviendrait sur les refrains qu'elle écrit en italien. CMTRA : Comment se déroule le travail au cours de l'année ?

F.C. : Il y a cet instant de livraison qui est très important parce que je crois vraiment qu'à ce moment-là, les enfants savent tous qu'ils vont recevoir une chanson, mais ils voient bien que derrière cette chanson, il y a un être vivant qui a une histoire, une culture, des traditions à partager, que les compositeurs viennent de quelque part.

Ce temps-là est très important parce que les mômes prennent cela très au sérieux, et comprennent vraiment que cette affaire-là est vivante et chargée de sens. Ce temps déclenche le reste, et lorsque les enfants retrouvent leur musicien intervenant en milieu scolaire, ils comprennent bien qu'ils sont chargés d'une mission vivante et c'est complètement renversant de les voir s'appliquer à intégrer cette chanson dans leur corps et leur coeur pour pouvoir un jour en effet la rendre à celui qui l'a composée.

Celui qui l'a composée leur rend visite au moins une fois pour voir un peu où en est l'avancement de l'interprétation. Cette visite intermédiaire avant l'enregistrement permet de garder le contact humain, et de toujours se dire, on travaille sur une chanson qui a été fait par un bonhomme ou une bonne femme qui finalement nous ressemble tout en étant différent. Tout cela a bien sûr un aboutissement retrouver, le compositeur, très souvent avec le musicien qu'il a choisi, pour l'arrangement de la chanson au studio d'enregistrement. C'est un temps très important parce que c'est l'accouchement, et les mômes vont au studio un peu comme s'ils allaient au "temple" !

Ensuite, le CD ne suffisant pas, et bien nous réunissons tous les protagonistes du chantier sur un spectacle vivant, une histoire qui intègre les différentes compositions. Nous tentons de réunir, lors de ce spectacle de clôture, les enfants, pour l'opération ils sont 500 cette année, les compositeurs et leurs musiciens accompagnateurs. C'est réalisable en fonction des disponibilités des uns et des autres et en fonction bien sûr des budgets qui nous sont proposés pour ce chantier. CMTRA : Vous venez de parler de 500 enfants, cela concerne combien d'établissements scolaires ?

F.C. : Il y a à la fois des enfants du milieu urbain et du milieu rural. En milieu rural, on travaille avec l'école de Chatillon-S/Chalaronne qui a six classes. Il y a l'école de Vonnas qui a une classe participant à ce projet avec l'école de Baneins qui a aussi une classe participante. Ensuite, côté ville, à Bourg-en-Bresse, quatre écoles participent au projet "Au Fil de l'Air", dont un collège pour la première fois cette année, et en périphérie de Bourg-en-Bresse, l'école de Saint-Denis-les-Bourg.

C'est une opération qui va en grandissant, on a maintenant les instituteurs d'autres écoles qui souhaitent à leur tour pouvoir intégrer cette aventure. CMTRA : Le prochain grand rendez-vous pour la manifestation publique se déroule où et quand ?

F.C. : Deux représentations sont prévues les 29 et 30 juin 2000. Le 29 juin à la campagne à Chatillon-S/Chalaronne et le 30 juin à Bourg-en-Bresse. C'est une volonté d'installer une transversale ville-campagne et d'avoir comme cela une circulation et des échanges d'école à école. Je suis en train d'instruire un projet de place artistique, transplanté dans le sud de l'Italie avec les Napolitains qui ont créé une tarentelle spéciale pour ce projet.

On a donc proposé à deux classes de la ville et de la campagne de travailler une semaine durant vraiment sur le terrain à la découverte des chansons populaires d'Italie du sud. Ces deux classes seront intégrees à une création qui se fera là-bas. * Françoise Cartade, "Fabriquante de curiosités", dirige l'organisation "Les Temps Chauds" dans le département de l'Ain. Propos recueillis par J.B. - Francis Aucher * "Au Fil de l'Air", chansons d'ailleurs pour écoliers d'ici Francis Aucher : J'axe mon travail sur trois choses essentielles : l'écoute, sur laquelle je mets toujours l'attention de l'autre, C'est-à-dire l'enfant par rapport à un autre, l'enfant par rapport au groupe. C'est très important parce que tout ce qui est problème de voix est lié à un problème d'écoute. Cette notion de l'autre est en lien avec le projet parce qu'elle est dans l'apprentissage d'une chanson étrangère avec bien sûr la venue d'un artiste, avec une langue, une sonorité et une culture différentes.

Il y a un lien aussi avec le rythme. On travaille beaucoup par rapport aux rythmes nouveaux, par exemple avec Balkanes et de nouveaux rythmes comme 7/16 ; 8/16 ; 10/16, que l'on travaille surtout avec la participation physique du corps axée sur la vitalité. Enfin, on travaille aussi sur l'émotion, comment interpréter un chant par rapport à une émotion, c'est très important pour les enfants. C'est cela mon rôle de pédagogue, mais ce rôle est aussi de s'adapter aux enfants par une pédagogie ludique, et ne pas me contenter d'être un technicien de la musique. CMTRA : Le travail se déroule sur combien de temps ?

F.A. : Mon travail c'est une heure de classe par semaine. Ensuite c'est en fonction de la difficulté de la chanson. Il y a des chansons qui vont être apprises en trois ou quatre semaines, d'autres en trois ou quatre mois. CMTRA : Chacune des chansons du projet est un texte dans une langue étrangère différente, c'est quand même tout à fait étonnant ! Comment transmettre les sonorités de langues très variées, surtout le bulgare ? Quels moyens utilises-tu pour que les enfants se souviennent de textes qui sont longs et difficiles phonétiquement ?

F.A. : D'abord, ce qui est très important c'est la rencontre avec le musicien où l'artiste. Les enfants vont entendre pour la première fois le chant. Une fois que cette rencontre a eu lieu, mon travail est beaucoup plus facile, parce qu'il y a un enchaînement à tout cela, et les enfants ont envie d'apprendre la chanson, ils sont très motivés.

Je pense que le projet sans les artistes serait beaucoup plus difficile à réaliser. Alors, pour leur apprendre la chanson, je procède toujours d'une manière ludique. Par exemple, sur un couplet de quatre phrases, chaque enfant va piocher une phrase qu'il va essayer d'apprendre par choeur, même s'il ne la dit pas très bien, moi je la chante et eux essayent de savoir comment on peut la lire. Et puis après, chaque enfant va essayer de rencontrer un autre enfant qui a choisi la même phrase que lui. Il y a plein de jeu comme cela qui fait que l'on rentre dans le langage, dans la sonorité du langage, tout en restant ludique.

On va donc travailler sur un couplet en faisant tel type de jeu, et pour un autre couplet, on va mettre en place un autre jeu. Et, petit à petit la chanson s'apprend. L'essentiel dans cette histoire est de ne pas user la chanson, de ne pas l'apprendre comme un texte par choeur. CMTRA : Tu interviens dans une grande partie des répertoires, je crois qu'il y a deux intervenants, tu es un de ces deux intervenants. Cette année, c'est la deuxième édition de cette opération, que retires-tu personnellement de ta première expérience ?

F.A. : C'est d'abord la découverte des musiques traditionnelles. J'ai fait le conservatoire, et j'ai appris, un peu comme tous les élèves du conservatoire, la technique, le solfège... et puis la découverte de musiciens traditionnels a été pour moi un choc parce que j'ai vu des musiciens improviser complètement, même pour l'enregistrement du disque. C'est-à-dire que les musiciens arrivaient avec des idées, mais sans avoir écrit au préalable, tout se passait avec les enfants par l'improvisation. J'ai donc découvert ce qu'était la musique traditionnelle à ce niveau-là. CMTRA : Que te reste-il de toutes ces langues car il y a quand même une musique spéciale à chaque langue, et il doit y avoir quelque chose qui se passe dans la mémoire de l'intervenant qui manipule toutes ces sonorités ?

F.A. : Il y a eu effectivement beaucoup de langues différentes, le bulgare, le tzigane, le polonais... et pour moi, c'est un peu comme les enfants, et je leur disais bien que je découvrais comme eux une culture, une langue, et que finalement on allait essayer ensemble de chanter la chanson.

Au niveau de ma mémoire, cela se passait très bien. C'est-à-dire que j'ai chanté des choses que je ne savais même pas être capable de chanter. Que ce soit la chanson bulgare qui fait quand même deux pages, je l'assimilais complètement, et j'étais surpris de pouvoir chanter des chansons étrangères avec autant de facilité.

Par rapport à l'expérience avec les enfants, j'ai deux anecdotes qui sont très significatives : la première a eu lieu l'année dernière avec un musicien turc. Il y avait un enfant qui éprouvait des sentiments racistes vis-à-vis de ce musicien et il me disait : "De toutes façons, je n'aime pas la musique arabe". Il associait en plus la Turquie au monde arabe par méconnaissance géographique et culturelle. Quand ce musicien est venu dans la classe, cet enfant lui a tourné le dos pendant une heure. Il a refusé de le rencontrer. Alors, avec l'instituteur, nous avons laissé faire, on a appris la chanson la semaine d'après et l'autre semaine. Au bout d'un mois, cet enfant a levé la main et m'a dit : "Tu sais Francis, et bien cette chanson finalement je l'aime bien". Je lui ai dit "ah oui", et il l'a chanté de lui même avec tout le monde. Cette chanson fera partie du deuxième disque, et j'avais besoin d'un soliste, donc j'ai demandé qui voulait la chanter en soliste, cet enfant a levé la main. Comme il a très bien chanté, je l'ai mis en soliste pour le disque. C'est quelque chose de formidable !

Enfin l'autre histoire : les enfants savent lorsque quelqu'un chante très bien, comme ils savent que nous avons cette notion de qualité par rapport à ce disque. Quand je demande des solistes, ils doivent être "au top". C'est-à-dire la chanson par choeur, pas d'hésitation, belle voix... Et donc, pour le premier disque, il y avait une gamine de 9 ans, assez forte qui était traîtée de grosse, c'était un peu la pestiférée de la classe, et quand j'ai demandé de chanter à un moment donné, (c'était une partie pas très facile), elle s'est mise à chanter avec une voix incroyable, même moi, je ne l'avais jamais entendue seule. Dans le groupe cela a été une révélation, les enfants étaient étonnés. Depuis ce jour-là, on ne l'appelle plus la grosse, et les enfants la respectent. Et comme je le disais tout à l'heure la notion de l'autre existe dans ce projet qui est complètement en rapport avec les enfants.

Alors, la réalisation d'un disque est importante, mais il y a aussi tout le travail des spectacles vivants. Un spectacle avec des conditions professionnelles : un sonorisateur, un régisseur lumières et Françoise Cartade pour la mise en espace. C'est un vrai spectacle de qualité qui se passe avec les musiciens. C'est à dire que l'on essaye, suivant le budget de faire venir les musiciens qui sont dans le projet, et ce spectacle est important pour les enfants parce qu'ils sont mis en valeur sur scène. * Francis Aucher, musicien, enseignant, intervient auprès des enfants pour l'opération "Au Fil de l'Air". Propos recuillis par J.B. ---------- Milena Roudeva * "Au Fil de l'Air", chansons d'ailleurs pour écoliers d'ici CMTRA : Milena Roudeva, tu participes en temps qu'artiste au projet "Au Fil de l'Air", et Françoise Cartade t'a commandé une chanson en bulgare pour les enfants des écoles primaires. Par ailleurs, tu es membre du groupe Balkanes qui travaille sur le répertoire bulgare et plus largement les Balkans. Comment as-tu vécu ce moment d'écriture pour des enfants qui sont relativement jeunes, 6-7 ou 8 ans ?

Milena Roudeva : Ce n'est pas facile d'écrire de la musique pour des enfants. Il y a trop de gens qui oublient qu'ils ont été eux-mêmes enfants et, précisément, il faut faire appel à ce qui est tapi en nous pour être en mesure de créer une musique pouvant être comprise et interprétée par des enfants. C'était ma première rencontre musicale avec des enfants, et j'ai dû réveiller cette part d'enfance en moi.

C'est très gratifiant parce que cela suscite des sensations nouvelles. Il faut être attentif, bien sûr, aux capacités que les enfants ont de mémoriser et de chanter, surtout lorsqu'il s'agit d'airs bulgares, dont les rythmes sont si particuliers et si étrangers à la culture musicale d'ici. Plus généralement, il est fort enrichissant qu'ils soient confrontés à des rythmes venus d'ailleurs et, pour cette raison, je leur ai proposé trois rythmes différents dans la chanson que j'ai composée pour eux : 10/16, 7/16 et 8/16 .

Or, les enfants se sont remarquablement bien adaptés, ils ont facilement surmonté les difficultés liées à l'interprétation. Les enfants ont une grande souplesse d'adaptation, et leurs possibilités d'apprentissage sont bien supérieures à celle des adultes. Il faut encore préciser que la première rencontre avec les enfants s'est faite avec le groupe "Balkanes" : nous sommes allées dans leurs classes pour les sensibiliser aux chants polyphoniques bulgares, et aussi leur présenter la chanson qu'ils auraient à apprendre. Ils ont vraiment apprécié et, une fois les premières appréhensions surmontées, tout s'est très bien déroulé, en particulier lors de la deuxième rencontre. Il était curieux et fort plaisant d'entendre des sons bulgares dans la bouche de ces enfants qui ignoraient tout de cette langue et de cette musique il y a quelques semaines encore... CMTRA : Entre le français et le bulgare, il y a des sons qui existent dans une langue et qui n'existent pas dans l'autre, comment se passe cet apprentissage ?

M.R. : Il a bien sûr fallu commencer par un travail de préparation, pour qu'ils acquièrent une plus grande aisance et puissent se familiariser avec des sons étranges, particuliers, tels que "sv" (et pas "zv"!) ou bien le "eu" aspiré... CMTRA : De quoi parle cette chanson ?

M.R. : C'est l'histoire de mon chat. C'est un chat qui est très marrant, qui passe son temps à dormir, à manger, à jouer, et parfois il fait aussi des bêtises : il se couche sans se laver, il se cache sous la couverture, bien camouflé. Et justement, comme c'est un enfant qui raconte l'histoire, on se rend compte qu'il ressemble beaucoup au chat. Un jour, ce chat, qui fait sans arrêt des bêtises, saute du balcon, s'accroche à des épines, et il rentre chez lui sans ses moustaches, c'est très triste, il pleure, il gémit...

Quand j'ai raconté cette histoire pour la première fois, un enfant a commencé à pleurer avec de vraies larmes, parce que pour lui c'est vraiment trop cruel un chat qui n'a pas de moustaches. J'ai été de obligée de le rassurer, de lui dire que ses moustaches allaient repousser et qu'il allait redevenir comme avant. CMTRA : Le choix que tu as fait a été de raconter une histoire qui puisse entrer dans l'univers du merveilleux , pour une pensée d'enfant !

M.R. : Oui, justement parce que l'enfant peut s'identifier au chat et à son univers : quand le chat fait des bêtises, l'enfant est rassuré, il se dit qu'il peut lui aussi en faire...dans le monde des chats seulement... CMTRA : En tant qu'artiste, compositrice, qu'est-ce que tu retires de cette expérience ?

M.R. : Cela m'a avant tout rappelé qu'il ne faut pas négliger cette part d'enfance qui est en nous, car elle peut devenir le gage d'un renouvellement de l'inspiration. C'est pourquoi j'ai été très intéressée par ce travail. J'ai d'ailleurs commencé un autre projet du même type. D'autre part, il est passionnant de faire découvrir des musiques nouvelles aux enfants et de contribuer, pourquoi pas, à susciter des vocations de musicien. * Milena Roudeva, chanteuse du groupe Balkanes, et ici compositrice d'une chanson dans l'opération "Au Fil de l'Air". Propos recueillis par J.B. Contact

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