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Formation diplômante à Lyon pour le diplôme d'État de professeur de mu

Entretien avec Jean-Charles François * CMTRA : Quelles sont les missions d'un CEFEDEM et depuis quand ?

Jean-Charles François : Nous existons depuis 1990, nous avons été avec le CEFEDEM de la région parisienne un des deux premiers centres dont la mission essentielle est la formation des professeurs de musique de l'enseignement spécialisé des écoles de musiques.

Nous avons mission de former au Diplôme d'État de professeur de musique. Nous proposons, dans ce cadre-là, un programme de formation initiale pour des gens qui ont un DEM ou une médaille d'or des conservatoires, et un baccalauréat, et qui font deux ans d'étude qui mènent au diplôme d'état. C'est une formule de formation diplômante que l'on obtient à 50% sur un contrôle continu et à 50% sur des épreuves finales.

Nous avons aussi une formule qui s'adresse à des professeurs déjà en activité depuis au moins 5 ans et qui font le même programme, mais étalé sur trois ans. Ces programmes sont organisés en proximité de leur lieu de travail. Actuellement, nous avons un programme de ce type entre Saint-Étienne et Clermont-Ferrand, et un programme à Valence qui concerne la Drôme et de l'Isère. Nous avons aussi mission depuis trois ans d'assurer la formation continue des professeurs des écoles de musiques sur Rhône-Alpes, qui est sous la responsabilité de Daniel Gilman.

D'autres part, le centre, depuis sa création est un lieu de réflexion, tout simplement parce que nous avons dû tout inventer du côté de la formation des professeurs, parce qu'il n'existait pas grand chose dans ce domaine, notamment, du côté des pratiques collectives qui nous semblent être la clé de l'avenir de l'enseignement spécialisé, la question étant de voir dans quelles mesures des pratiques collectives pourraient être le lieu privilégié de certains apprentissages. CMTRA : Dans l'enseignement spécialisé, c'est-à-dire l'enseignement dans les écoles de musiques et les conservatoires, depuis le milieu des années 80, le Ministère de la Culture a souhaité que soient présentes des disciplines musicales qui jusque-là étaient délaissées, les musiques anciennes, le jazz et les musiques traditionnelles et plus récemment sous une nouvelle appellation les musiques actuelles qui sont subdivisées en musique amplifiées, jazz, chanson et musiques traditionnelles. Qu'en est-il de la possibilité d'accéder à des diplômes d'État de professeur dans ces spécialités ?

J-C.F. : Depuis le début, nous avons accueilli des futurs professeurs dans le domaine de la musique ancienne, notamment flûte à bec et en clavecin. Depuis 1995, nous avons développé un programme de jazz qui accueille des étudiants de jazz dans une formule où il y a un tronc commun très important dans le domaine de la réflexion des pédagogie, et sur les pratiques musicales entre les étudiants classiques et les étudiants jazz, mais aussi avec des enseignements spécifiques au jazz dans le domaine de la musique d'ensemble et de la culture musicale. C'est ce modèle-là que nous essayons maintenant d'élargir aux musiques actuelles amplifiées, et aux musiques traditionnelles. Une formule comparable où il y aura un tronc commun très important où les étudiants travaillent ensemble autour d'une réflexion sur la pédagogie mais aussi sur des échanges autour de leur propres pratiques musicales, avec en même temps des moments importants pour que leur spécificité soit reconnue tant du point de vue de leur pratique musicale que de la culture musicale propre à leur pratique. CMTRA : Dans le réseau des CEFEDEM implantés dans les régions, le CEFEDEM Poitiers propose depuis 1999 un cursus de préparation au DE de musiques traditionnelles dans le domaine français. Comment va se positionner le CEFEDEM Lyon par rapport à cette formation préexistante ?

J-C.F. : Du fait que nous avons mission par rapport à la Direction de la Musique, de la Danse, du Théâtre et des Spectacles d'être le premier centre à développer un programme du côté des musiques actuelles, nous avons pensé qu'il y avait des problématiques très proches notamment du côté de la question de l'oralité, entre musiques actuelles et musiques traditionnelles.

Notre souhait est de ne pas développer les musiques actuelles sans développer parallèlement les musiques traditionnelles.

Dans ce contexte, il nous paraît évident qu'il y a des logiques mixtes entre les musiques actuelles et les musiques traditionnelles. Et dans ce sens, cela nous paraîtrait un peu artificiel de faire une séparation géographique entre des pratiques traditionnelles françaises et des pratiques traditionnelles du monde parce qu'au fond notre problème, ce sont des élèves réels qui sont répartis sur le territoire français dans son ensemble. CMTRA : Pour les formateurs enseignant de manière autodidacte les musiques traditionnelles, musiques du monde, intéressés par cette nouvelle possibilité d'accéder à un diplôme, qui souhaiteraient bénéficier d'une formation diplômante, mais qui ignorent tout du fonctionnement d'un CEFEDEM, en chiffre, cela se traduit comment, combien d'heures de cours, quelles sont la masse de travail et la disponibilité requise ?

J-C.F. : La formation initiale est pensée comme une formation a plein temps, il est vrai que la plus part de nos étudiants travaillent, il faut bien qu'ils vivent aussi. Ils travaillent très souvent en école de musique. La plupart n'ont pas plus d'un mi-temps, parce qu'ils ne s'en sortiraient pas. Mais, sans interdire aux étudiants de travailler, le programme du CEFEDEM est pensé comme un plein temps. Il s'agit de 1000 heures d'enseignements sur deux ans, ce qui revient à peu près à trois jours pleins, nos horaires étant 9h00-16h30 pour justement permettre aux étudiants de pouvoir travailler, et puis un quatrième jour, plus ou moins une demie journée, plus des activités dans les écoles de musiques ou sur le terrain. C'est un programme qui est décrit par les étudiants comme très intense. CMTRA : Quelle est la procédure d'admission à cette formation ?

J-C.F. : Il y a un dossier à constituer auprès du CEFEDEM, nous avons des formulaires à remplir. Il faut le baccalauréat et le DEM ou médaille d'or, mais il y a des processus spécifiques qui concernent ces nouvelles disciplines (pour les musiques actuelles il n'y a pas de DEM existant, en musiques traditionnelles, il y en a très peu).

Il est prévu des mécanismes d'équivalence sur dossier ou sur audition, ce n'est pas encore bien défini. En tous cas, il y a une commission d'équivalence nationale, et d'autre part, il y a une commission régionale vis-à-vis des gens qui n'auraient pas le bac mais qui pourraient justifier d'un certain nombre d'années d'expérience professionnel. Et puis, il y a des tests d'entrée qui comportent un commentaire d'écoute organisé par genre musicaux, ce ne sera pas la même épreuve pour tout le monde : il y aura une épreuve spécifique au jazz, aux musiques amplifiées, aux musiques traditionnelles. Il y a un commentaire de texte qui porte sur un sujet culturel ou sur l'éducation avec des questions spécifiques posées aux étudiants, pour valider leur capacité à comprendre des idées portant sur la vie culturelle ou l'éducation. Puis, il y a une audition instrumentale où ils doivent présenter trois pièces de styles différents.

Pour le "style" c'est au candidat de décider ce que cela veut dire, cela peut varier d'un genre à l'autre évidemment. Il y a normalement un déchiffrage, alors là, il faudra que l'on invente ce que c'est exactement dans le cadre de chaque genre musical, par exemple les gens de jazz doivent réaliser une grille et improviser dessus. Nous verrons quel en sera l'équivalent pour les musiques traditionnelles. Et enfin, un entretien avec le jury. Nous pensons avoir 30 places, mais toutes disciplines confondues.

Actuellement, nous avons 25 étudiants, nous allons porter le nombre d'étudiants par promotion à 30, et sans mettre de quotas par genre. CMTRA : Le recrutement est national, il n'y a pas d'obligation de résidence régionale ?

J-C.F. : Non, sauf que l'enseignement étant à plein temps, c'est tout de même très difficile de ne pas habiter la région Rhône-Alpes lorsque l'on suit la formation. CMTRA : Vous avez indiqué que le CEFEDEM Rhône-Alpes, au-delà de sa mission de formation et de préparation diplômante, a une autre mission de réflexion et de proposition, vous organisez des journées d'études prochainement, quel en est le contenu ?

J-C.F. : Cela se passera les 17-18-19 avril : l'objectif est de conduire une réflexion sur l'avenir de l'enseignement spécialisé de la musique, parce qu'il y a un certain nombre d'inquiétudes qui se font jour quant à l'avenir des écoles de musiques, notamment des petites écoles, plus que les grandes qui jouent un rôle particulier du côté du débouché professionnel des musiciens. Mais c'est plutôt pour les petites écoles municipales dans le cadre des pratiques amateurs que le financement devient difficile. Il y a aussi dans l'esprit de beaucoup de gens la nécessité de mieux reconnaître au sein de ces écoles des demandes particulières qui viennent diversifier l'offre, et qui s'expriment notamment du côté des musiques actuelles et des musiques traditionnelles.

Donc, pour nous, l'intégration de ces musiques dans le cadre du CEFEDEM ne pourra pas marcher si c'est seulement un appendice. Nous sommes obligés, dans cette perspective, de modifier complètement nos programmes de formations initiales pour mieux unifier le rôle particulier du professeur de musique.

Or, ce qui nous paraît être le problème n°1 à résoudre, c'est le fait que du côté des professeurs provenant des milieux classiques, on a affaire à des gens qui sont extrêmement spécialisés autour de leur instrument, et il y a de plus en plus de nécessité pour les écoles de musiques d'avoir des gens spécialisés autour de leur pratique bien sûr, mais en même temps capable d'encadrer des enseignements plus généralistes.

Notamment, ce qui nous paraît le plus important actuellement, ce sont les pratiques collectives. C'est pour cela qu'il est absolument essentiel que les professeurs de piano, de violon et autre, aient des capacités non-seulement à enseigner bien sûr leur propre instrument, mais aussi à encadrer des activités de pratiques collectives qui incluent d'autres instruments, d'autres pratiques musicales. D'où la nécessité pour ces futurs enseignants d'être très au courant des aspects culturels des pratiques musicales. C'est dans les domaines des musiques traditionnelles et des musiques actuelles que l'activité semble être la plus centrée autour des pratiques collectives, autour de l'élaboration plus collective des musiques ; il y aurait là un espace commun de réflexion, et surtout, ce qui est intéressant dans les musiques traditionnelles et les musiques actuelles, c'est la possibilité de ne pas séparer technique et cadre musical, et de ne pas séparer le cadre du groupe permettant d'envisager la pratique musicale dans une musique constituée globalement.

A partir de là, il y a évidemment des exigences de techniques instrumentales, des exigences de compréhension de ce que l'on fait du point de vue des concepts musicaux, mais ce qui est mis sur le devant de la scène et au départ, c'est une pratique musicale complètement constituée, à laquelle on a un accès presque immédiat.Pour ces journées, nous souhaitons qu'il y ait une rencontre réelle entre des élus, des directeurs d'actions culturelles des villes, des directeurs d'écoles de musiques, des professeurs. C'est pour nous très important que les professeurs puissent s'exprimer parce que souvent dans les colloques ils n'ont pas trop l'occasion de le faire, sauf exception bien sûr ; il y aura aussi des parents d'élèves et les institutionnels, et enfin nous avons réservé une catégorie pour les musiques traditionnelles et les musiques actuelles.

Nous sommes limités à 400 personnes, et donc nous procédons par invitation, mais cela ne doit pas empêcher les personnes intéressées de nous contacter. Dans la mesure des places disponibles, nous tiendrons compte des intérêts particuliers.* Jean-Charles François, directeur du Centre de Formation des Enseignants de la Musique de Rhône-Alpes. Propos recueillis par J.B. - Lundi 17 au mercredi 19 avril - Journées d'étude: "L'Avenir de l'Enseignement spécialisé de la Musique" Contact

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14, rue du Palais Grillet 69226 LYON Cedex 02

Tél : 04 78 38 40 00


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