EDITO
Cette 16e saison du Centre des Musiques Traditionnelles
Rhône-Alpes sera probablement la dernière à s’ouvrir sous
cette dénomination. En effet, une nouvelle agence régionale
verra le jour dans quelques mois et regroupera les agences
régionales existantes :ARSEC, AMDRA et CMTRA. Cette
restructuration voulue par les collectivités de tutelles a pour
vocation de créer un pôle important de développement pour
le spectacle vivant en s’assurant d’une nécessaire
«transversalité» des disciplines artistiques et de
rationalisation de l’offre, des services et des ressources à son
endroit.
Un département spécifique dédié aux musiques et danses
traditionnelles sera créé, un grand nombre de missions et
services du CMTRA sera intégré et plus particulièrement
ceux relevant de la mise en réseau, de l’information, des
ressources, de la documentation, de la recherche et du
collectage.
Les secteurs qui ne trouveraient pas naturellement leur place
dans cette nouvelle configuration, du fait notamment de leur
caractère d’« opérateur » sur le terrain, ainsi des ateliers
d’enseignement ou des actions de diffusion artistique,
devront être relayés par d’autres opérateurs/partenaires du
réseau ou à défaut par la création d’une structure associative
nouvelle dès la fin de l’été 2008.
Vous aurez dans les mois qui viennent, vous, adhérents,
membres et acteurs du réseau des musiques traditionnelles
à vous prononcer et donner votre sentiment sur ce nouveau
paysage régional. Notre détermination vigilante a toujours
consisté ces deux dernières années à assurer le maintien de
nos missions et leur développement. La garantie récente
apportée par les tutelles à ce sujet permet d’envisager un
avenir plus constructif, même si nous en aurions souhaité
un autre.
En attendant, nous vous invitons à découvrir ce nouveau
numéro de la lettre du CMTRA, qui fait la part belle au
traitement des archives sonores incitant à la réflexion sur la
notion même des sources, de leur mode de conservation,
valorisation et appropriation. Elles interrogent plus
particulièrement la manière dont elles irriguent la création
contemporaine dans notre esthétique à travers les outils de
mémoires qu’elles constituent et de la charge à la fois
émotive, poétique et politique qu’elles véhiculent : notions
d’appartenances, de filiations, d’identités, de transmissions,
d’apprentissages, de métissages, de régionalismes… Un
ensemble de constructions rêvées ou fantasmées à partir
duquel nous pouvons imaginer un patrimoine commun.
D’autres invitations vous appellent à découvrir la richesse
de ce secteur des musiques traditionnelles constamment dans
la recherche et l’innovation, en le reconnaissant dans sa
diversité : ainsi de la création d’un spectacle autour du thème
de la soie (p.3) mais aussi de portraits d’artistes issus de
traditions extra–européennes tels que Sarah Ahmed et ses
chants du Somaliland (p.8), El Hadj N’Diaye et son blues
wolof du Sénégal (p.20) ou encore Vaity, maîtresse du bèlè
martiniquais (p.8).
Deux rendez-vous importants vous attendent également :
Musiques du monde, musiques traditionnelles : Quel service
public de l’enseignement ? une deuxième journée relative à
la question de l’enseignement des musiques traditionnelles
au sein des établissements publics d’enseignement.
Organisée par le Conseil Régional le 13 Octobre, elle sera
consacrée à la question sur la structuration régionale de
l’offre de formation et son inscription dans les schémas
territoriaux des enseignements artistiques, ainsi que de la
formation des enseignants en musique traditionnelle.
Second rendez-vous, la convocation de l’ensemble du réseau
national -les 16,17 et 18 Novembre- à Nantes pour les
Assises Nationales des musiques et danses traditionnelles.
Comme je vous invitais à le faire lors du dernier éditorial,
des forums et des blogs sont en ligne pour recueillir vos
points de vue et contributions diverses. Ces assises se veulent
une ouverture sur les mutations profondes que connaît
actuellement notre secteur. La participation de chacun à ce
débat sera la preuve de sa vitalité et la mobilisation de tous
sera un gage de sa nécessaire évolution.
Bonne rentrée à tous.
Robert CARO
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