CMTRA : Un point sur la formation
actuelle du Bus Rouge ?
Après 5 ans de transformations et de
mutations, le Bus Rouge regroupe
depuis bientôt 3 ans dix musiciens, à
savoir deux cuivres, un picolo, deux
saxophones soprano, un saxophone
basse, une clarinette, un tambour occitan,
une caisse claire et un hautbois
du languedoc.
On s'est trouvé une fantastique
administratrice qui s'appelle Béa et qui
travaille pour le Bus Rouge depuis
quelques mois...
Aujourd'hui le Bus Rouge sort un
album...
Oui. C'est un projet assez conséquent
pour nous parce que nous sommes
d'abord un groupe acoustique dont le
terrain de jeu principal est la rue, les
espaces publics ou les lieux ouverts.
Là, on a dû s'enfermer dans un studio,
Le Cadran à Vénissieux. On a fait
cette expérience sonore, humaine et
électronique au mois d'avril. Le disque
a été enregistré par les bons soins de
Stéphane Pauze, une sacrée expérience.
Parmi nous, quelques uns
n'avaient jamais mis les pieds dans un
studio. C'est un travail qui ne ressemble
pas à la musique live du tout.
En plus du fait que l'on est très nombreux
, avec des instruments sonores
et des tessitures pas communes.
D'ailleurs, on a du isoler Louis qui
joue du hautbois du languedoc et du
graille. Il s'est retrouvé tout seul dans
une cabine ! Mais on était tous reliés
par des casques et des micros, on pouvait
quand même communiquer ! On
lui apportait des oranges...! C'était
important pour nous, au bout de ces
années de travail, d'expériences
humaines, musicales, artistiques, de
fixer tout ça sur un disque, et de vivre
cette aventure à ce moment précis
ensemble. Un peu comme une balise
pour marquer le temps, poser une
trace.
Et éventuellement de repartir sur
autre chose ?
Oui, ce disque génère de nouvelles
envies, c'est sûr. Mais cela ne vient pas
uniquement du passage en studio. Cet
été, on a eu des expériences de
concerts sonorisés, chose à laquelle on
est très peu habitués. Forcément, ça
nous a fait nous poser des questions
d'être redevables de la fée électricité
pour faire de la musique.
D' habitude, on s'en fout complètement,
on arrive là où on nous attend ou
pas, un marché, une salle, une rue,
dans des festivals et on joue , en
déambulatoire ou en statique. Avec le
studio et les scènes sonorisées de cet
été, on est rentré dans un système qui
ne nous est pas commun.
Du coup, on se pose des questions : est
ce que ça nous correspond ? Est ce que
ça nous intéresse de le faire? Qu'est-ce
que cela apporte à nos arrangements ?
etc... Bref, ça ouvre encore le champ
des possibles.
On sait qu'on est une formation acoustique
mais on a pu goûter à autre
chose. Certains d'entre nous ont ou ont
eu des formations amplifiées et plus
destinées à la scène. Mais dans le Bus
Rouge, on pratique l'acoustique, on
donne dans le bio, sans compteur
gégène... Au final, aux Mardis de Morgat
(Quai-Ouest Musique) on a joué
devant un paquet de gens , juchés sur
un beau plateau avec les lumières , les
micros, les enceintes qui crachent...et
ce fut extraordinaire !! Au Festival
Bouche à Oreille de Parthenay, c'était
sonorisé mais en plein jour; du coup,
on a utilisé un peu moins d'énergie.. les
lumières étaient assurées par le soleil,
mais la musique ne s'en est pas ressentie!
Toute à l'heure, tu parlais d'expérience
électronique, vous avez utilisé
des instruments électroniques ??
Non, pas du tout. J'aurai du dire
“électrique”, cela mène moins à la
confusion!! On a vraiment tenu sur cet
album, avec la complicité de Stéphane
Pauze , à rester fidèles au grain de nos
instruments. Une sorte de cahier des
charges . On ne joue pas sur des guitares
électriques, sur des amplis avec
des basses, une batterie. On a des instruments
à vents, à anches qui, associés,
donnent une tessiture assez particulière.
Ce n'est pas non plus l'instrumentarium
standard d'une fanfare, ni
d'un orchestre classique. On voulait
que ce soit restitué comme l'atmosphère
du groupe .
Quand va sortir cet album ?
On fête la sortie le 9 novembre, au
Croiseur de la Scène sur Saône.
Elle se fera dans le cadre du festival de
la Fédézik, une belle occas'de faire la
fête avec les gens avec lesquels on
travaille et d'inscrire un événement
dans notre fédération .
Des pistes cachées ?
A vous de le découvrir... si vous êtes
patients!
Des dates ?
On est en train de monter une petite
tournée régionale autour de la sortie de
ce disque parce qu'on a envie de l'amener
ailleurs qu'à Lyon. Aller à Clermont,
Bourg, Mâcon, le Puy. Pour
l'instant, c'est en cours donc pas encore
de dates précises.
On peut préciser que les souscriptions
pour l'album « Tsoing » sont toujours
ouvertes. Devenez co-producteur de
cet album, pour la modique somme de
15 Euros !
En quelques mots, tu peux décrire
votre style musical ?
On peut dire que c'est un groupe qui a
su monter un plancher abrasif pour
bourrées rock .. de la musique arrangée
à partir du terreau que sont les
thèmes trads que l'on retrouve sur
l'axe Clermont Ferrand /Sète , les
musiques traditionnelles du Languedoc
et du Massif Central , pour résumer
grossièrement. Le hautbois du
Languedoc est l'instrument autour
duquel gravite cette musique. C'est un
instrument à anche, assez puissant et
très particulier. Louis apporte cette
couleur singulière à notre musique.
Nous avons de magnifiques compositions
de Xavier Blanchot, Marion
Chomier , Yvan Dendievel et Jorge
Diaz , tous musiciens du groupe. Et
puis, ensemble on se marre bien à faire
des arrangements très... Bus Rouge!
Propos recueillis par Eve Grimbert