D'accord Léon
Entretien avec Isabelle Bazin et Clôde Seychal, qui forment le duo D'Accord Léon (accordéons diatoniques et voix)
CMTRA : Qu'est devenu D'Accord Léon depuis la sortie de l'album fin 2002 ?
Isabelle Bazin : Après avoir travaillé pour la danse pendant plus de deux ans, nous avons décidé de nous concentrer sur l'élaboration d'un concert. Nous avions envie de retrouver des sensations de notre démo de 2000, à travers des musiques et chants à écouter.
Clôde Seychal : Travailler sur le concert, c'est à la fois développer un langage musical à travers nos accordéons et nos voix, aller jouer dans d'autres lieux que ceux du bal, toucher un autre public et aussi chercher des couleurs différentes, se préoccuper du son.
I.B. : On a développé un jeu instrumental et vocal. Ce mariage de timbres nous semble intéressant. Je l'utilise pour ma part dans l'improvisation.
C.S. : En bal, le tempo, la rythmique priment. Pour le concert, nous avons vraiment travaillé l'accompagnement et le côté chanson française, chanson à texte...
I.B. : ...l'idée étant d'être toujours au service du chant, de la voix et des émotions de celle qui chante.
L'improvisation prend-elle une grande part dans votre musique ?
I.B. : Oui, assez importante. Les improvisations vocales ou instrumentales restent cependant très mélodiques, et respectent le caractère de chaque morceau, comme des variations autour d'un thème.
C.S. : C'est très écrit, même si nous nous laissons une marge de surprise en concert.
Comment vous répartissez-vous les rôles dans le jeu en concert ?
C.S. : Nous n'avons pas la même façon d'improviser, ni de composer, nous nous complètons bien. Le concert nous a vraiment permis de découvrir l'instrument autrement, de nous rendre compte de l'infinie possibilité de mariages quand on joue à deux. Les accordéons Bertrand Gaillard nous offrent de nombreuses possibilités au niveau des registres, des nuances, de l'expressivité, et nous essayons d'en user !
En quoi votre nouveau programme est-il lié à la musique trad ?
I.B. : Nos chansons sont reliées aux musiques trad directement par la danse, et indirectement par la culture musicale que nous avons glanée et qui nourrit nos compositions. On sent qu'il y a une inspiration, une couleur traditionnelles. En concert, on s'affirme plus qu'en bal en tant que chanteuses.
C.S. : Plus on développe la chanson, plus on progresse par rapport à la voix, plus on affine le timbre que chacune veut affirmer.
Pouvez-vous nous parler de votre "bal des enfants" ?
I.B. : L'idée est de proposer une heure et quart de danse conviviale pour le jeune public. On a concocté un programme de danses assez simples, sur une base de danses " folk ", expliquées de façon concise. Nous sollicitons les adultes pour qu'ils entraînent les enfants dans la danse.
C.S. : On ne voulait pas faire une "animation", mais un bal du même type que le bal adultes, un peu plus expliqué. C'est vraiment tout public. On invite les parents à participer avec leurs enfants, et en général ça se passe très bien. Ce ne sont pas des danses uniquement pour les tout petits. On ponctue notre bal de quelques chants où l'on invite les enfants à se rapprocher de nous, cela nous permet d'avoir un rapport plus intime avec eux.
I.B. : L'idée principale est que pour une fois, ce sont les parents qui s'adaptent à la danse des enfants. Nous avons joué ce bal dans des endroits très différents et avec des publics très divers : des mordus de folk et leurs enfants, ou bien des mamans qui arrivent voilées, hésitent à se lever et finalement se laissent prendre au jeu.
C.S. : Au niveau du répertoire, nous aimerions d'ici quelques mois faire un bal uniquement avec nos compositions, pensées pour un répertoire enfant. Au départ, on n'imaginait pas jouer autant ce bal. Nous avons appris à l'aimer avec les enfants.
I.B. : Il demande une énorme concentration : il faut assurer la musique tout en gérant le groupe.
C.S. : Le challenge c'est que les parents se soient levés au deuxième morceau. Après on relâche un peu la pression. Dans ce bal, il faut gagner les enfants.
I.B. : Et les parents !
C.S. : Ce qui est difficile, c'est que la danse touche au corps, à l'intime. Nous avons aussi appris à savoir dire les choses ; booster les gens tout en étant délicat, c'est subtil.
Quels sont vos projets ?
C.S. : Nous projetons de graver sur un disque notre programme de concert, dans les deux ans à venir.
I.B. : Etre toujours en quête d'autre chose, c'est ce qui nous fait avancer, mais c'est peut-être simplement pour nous approcher au mieux de notre petite musique intérieure, et de ce que nous sommes profondément, musiciennes et compositrices.
Propos recueillis par P.D.J.
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