La vie est l'art de la rencontre
5ème album de Jiripoca Band
A l'occasion de la sortie du
5ème album de Jiripoca
Band, José André Luiz de
Souza
CMTRA: Musiques africaine et brésiliennes,
latino-américaines, des
Caraïbes... Les influences et les
répertoires de Jiripoca Band semblent
multiples. Qu'est ce qui fait
la cohésion de ce groupe ?
J.A.L.D.S : « La vie est l'art de la rencontre
», comme l'a dit le grand poète
brésilien, Vinicius de Moraes. Les rencontres
humaines, artistiques, esthétiques,
culturelles sont le coeur même
du travail de Jiripoca Band.
La
recherche de points communs à différentes
cultures est la base de notre travail
de création, de liens artistiques au
sein du groupe et avec son public.
De la même manière que le métissage
humain. La base de notre travail reste
tout de même la musique brésilienne
et d'une façon plus large, les musiques
d'autres régions des Amériques : sud,
central, caraïbes et du nord ; car ces
musiques sont nées de fusions culturelles,
dans la douleur et dans la joie,
des émotions fortes qui fondent notre
identité et notre histoire.
Au Brésil, ce
sont les cultures d'origine africaine,
portugaise, amérindienne et européenne.
Dans d'autres pays des Amériques,
c'est l'influence espagnole,
anglaise, française, européenne... Un
mélange riche et très complexe qui a
donné naissance aux genres que nous
connaissons aujourd'hui comme :
samba, salsa, baião, tango, funk, reggae...
Vous sortez prochainement votre
5ème album. Que va t'on découvrir
à son écoute ?
Nous avons exploré d'autres horizons.
L'album s'intitule « Computambor »,
une fusion des mots portugais « computador
» (ordinateur) et « tambor »
(tambour). Le travail de création et de
réalisation a duré 2 ans environ.
Nous
sommes partis de boucles rythmiques,
des riffs de cuivres, de mélodies
simples, de textes et nous avons
mélangé tout cela avec des prises plus
« live ».
On découvrira donc une
musique à la fois fraîche, moderne et
vivante... pleine de respect pour les
traditions, tout en ayant un grand
regard tourné vers le futur.
Enregistre-on son 5ème album
comme son 1er ou son 2ème ?
Nous avons beaucoup de choses à
exprimer, encore quelques 300 compositions
qui n'attendent qu'à être réalisées
et dévoilées au public. Ceci est
la base de notre motivation.
Nous n'avons pas enregistré celui-ci
de la même façon, en effet, c'est notre
premier disque fait « maison ». Les
prises ont été faites, la plupart chez
André. Nous avons nommé notre
home studio « casa » (maison).
Nous
avons pris tout le temps nécessaire
pour réfléchir au résultat que nous
recherchions pour chaque titre. Ce qui
est très différent de quelques semaines
d'enregistrement d'affilé dans un studio
« traditionnel ».
On a aussi pu
enregistrer dans une ambiance maison,
avec les odeurs d'un repas et ses épices
qui mijotent, un enfant qui joue à côté
du mixage, les allées et venues des
amis...
Comment comptez vous valoriser cette sortie?
Dans nos prochains concerts : Ile
Barbe, le 23 juillet et Parc des Oiseaux
à Villard les Dombes les 2 et 3 août,
des titres de cet album seront déjà dans
le répertoire. Diffusion par les radios :
France Culture, Fréquence Jazz, FIP,
entre autres.
Rencontrez-vous des difficultés
particulières au niveau du marché
du disque ?
Les portes des majors sont fermées à
des groupes émergents et créateurs
comme le nôtre, qui sort des sentiers
battus et des styles conformistes. Nous
ne les intéressons pas. Demain nous
contournerons ce problème, car l'avenir
même du support matériel de la
musique (CD, DVD) est mis en question.
Dans peu de temps la plus grande
partie des productions sera distribuée
par Internet. D'ailleurs « Computambor
», face à cette problématique sortira
sûrement sur les plate-formes
numériques de téléchargement. Pour
notre groupe c'est une question de survie,
pour dépasser aussi le marché
français.
Que peut-on vous souhaiter pour
les mois prochains ? Un 6ème
album ?
En ce moment nous travaillons sur
plusieurs productions : André est en
train de finir son album solo, Célio travaille
aussi sur un album solo et a le
projet de partir vers la fin de l'année au
Brésil pour enregistrer un disque de
pure samba, et puis... quelques titres
pour le 6ème Jiripoca Band sont déjà
en phase de pré-production.
C'est sûr
que le coeur de Jiripoca Band, c'est la
création. Mais la veine majeure de
notre travail c'est la musique live, la
scène, le contact direct avec le public.
C'est notre environnement naturel.
Pour nous, c'est là que tout se passe :
ça nous stimule, nous pousse, nous
balance... Ca mijote ! On improvise et
on danse avec une pulsation envoûtante
qui évoque la vie .
C'est la scène qui nous envoûte. C'est
là que les mélodies s'enchevêtrent sur
les rythmes avec les plus profondes
émotions musicales. Une rencontre
qui peut se résumer à l'Art et l'amour,
les deux avec un « A» majuscule, qui
peuvent nous offrir le meilleur de
l'être humain.
Et je crois que c'est là
que nous trouvons la graine, l'arbre et
le fruit qui nous inspirent, au fond de
nos coeurs. C'est là que nous avons
envie de donner notre énergie pour
propager et partager notre musique.
Et
en paraphrasant une phrase d'une d'un
de nos morceaux : « On voudrait pouvoir
commencer cette histoire par la
fin pour éterniser le début ».
Propos recueillis par J.S.E
Contacts
André Luiz de Souza
116, grande rue de Saint
Clair - 69300 Caluire
tél. : 04 78 23 68 20
Email : [jiripoca@free.fr->jiripoca@free.fr] /
web :
[http://jiripoca.free.fr->http://jiripoca.free.fr]