MUSIQUE DES
AÏSSAOUA DE
MEKNÈS
Arrakb Al
Aissaoui al
Ismaïli
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On connaît maintenant assez bien
les confréries Gnaoua, pour les
multiples recherches, emprunts et
métissages dont elles ont pu faire
l’objet en matière musicale. La
confrérie Aïssaoua est en revanche
moins connue de ce côté-ci de la
Méditerranée. Elle fait pourtant
partie des confréries les plus
populaires du Maroc et est
porteuse d’une tradition musicale
d’une très grande richesse. On
l’entend encore fréquemment au
Maroc lors d’éclatantes fêtes
religieuses, pèlerinages locaux,
mariages et autres moments
importants de la vie. De manière
quotidienne, elle irrigue
profondemment les musiques
populaires marocaines. Ce
deuxième disque publié par Dyade
A&D (après Afrah, musique du
Maroc oriental, VPC 17p.) est un
témoignage émouvant de cette
musique dynamique et vibrante,
dense et explosive, violemment
percussive, puissante à la limite du
supportable. On aime la sensation
qu’elle procure de pouvoir
continuer toujours, cette énergie
libératrice, fervente entretenue par
les bendirs, les ghayta, les
tambours et les trompettes. On
imagine facilement à l’écoute de
ces musiciens de Meknès, les
soulèvements des corps des
danseurs et les danses extatiques
qui l’accompagnent. Cela ne fait
aucun doute : tout cela mène à la
transe.
Dyade A&D, Cultures solidaires
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AL ANDALUS
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Présente sur la scène flamenco
régionale depuis plusieurs années, la
formation Al Andalus propose aux
amateurs un cd 10 titres intitulé
« Flamenco ».
L'ambiance y est celle d'une prise de
son collective.
Pas de chanteur star en tête à tête
avec son guitariste, mais plutôt des
palmas, des percussions, du chant et
même un violon offrant sa pointe
d'originalité.
Cet album s'inscrit dans une veine
plutôt camarguaise du flamenco,
avec un certain air de nostalgie et Al
andalus se fait à nouveau l'emblème
d'un flamenco de la rue, populaire et
festif, en réinterprétant dans la
foulée certains airs bien connus.
La sortie de ce cd s'accompagne de
celle d'un dvd issu d'un spectacle
d'Al Andalus.
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AVELSINN
Les routes de
l'immixil
C'est bel et bien à prendre la route
que nous invitent Nass Hassani et
Florian Genilleau dans ce premier
album du duo Avelsinn. Cet album
intitulé "Les routes de l'immixil"
s'ouvre ainsi sur la reprise d'un
thème de Jimmy Mc Carthy où la
harpe celtique combine subtilement
avec des rythmiques héritées du
chaâbi d'Alger et jouées à la
derbouka. Toute en délicatesse, on
glisse alors subtilement d'un univers
à l'autre, de traditionnels irlandais à
l'Arménie en passant par l'Ecosse et
la Galice, on apprécie tout
particulièrement la douceur qui
caractérise cette route des musiques
où on se laisse embarquer volontier.
On appréciera tout particulièrement
le travail sur le texte et l'écriture très
poétique de Nass Hassani sur A
Tanger ou sur le Porteur d'eau.
Bonne route !
CIE MONTANARO
Otramar
Miqueu Montanaro est un boulimique,
ses parcours musicaux, ses rencontres,
les créations qu’il propose au fil des
ans, demandent à l'auditeur une grande
disponibilité pour en suivre la profusion
et en apprécier la diversité.
Ce coffret de 7 CD, se présente
comme une somme représentative de
ces quinze dernières années. Une
somme en forme de bilan d' étape, et
certainement pas comme testament
phonographique, sept pierres pour
baliser un chemin déjà long, et dont l'
horizon semble inatteignable.
Que les vents d' Est soufflent sur les
adventures avec Alan Vitous, que le
trio revisite les Noëls provençaux dans
"Calenda" ou nous envoie une carte
postale sonore de la Provence imaginaire
chère à Giono, que le répertoire
Gharnaty s’enrichisse d’une Nouba de
la 25ème heures ou que la "suite
Colombiana" nous rappelle que la
Colombie est une autre patrie du
Tango, ce qui frappe le plus dans ce
voyage musical au long cours, c’est la
cohérence du propos et la générosité
du discours.
A déguster dans le désordre, pour se
remettre des excès divers des fÍtes de
fin d’année, comme une vendange tardive
retrouvée au fond de la hotte.
Nord-Sud NSCD1152
ANDRÉ MINVIELLE et
DIDIER PETIT
Naviguer, le
chantenbraille
Sur fond de folie ambiante plus ou
moins tempérée, André Minvielle et
Didier Petit font sonner, résonner et
rimer chants et voix diverses, bouteille,
vielle à roue, percussions et violoncelle.
Le voyageur embarque,
monte à califourchon sur les compères,
écoute le vent, se perd dans son
écho, retrouve le fil du texte, attrape au
vol la musicalité, plonge dans le paysage
sonore pour ressortir plus loin
au creux d’un vallon d’herbe douce et
fraîche en duo…
D’où que ça sourd
Ces coups lourds
Acoup sûr
Ces coutures
De velours
Sont les voeux
En veux tu
En voilà
De la voix
En des lieux
Où des voies
Ades dieux
Sont dédiés
Au dédé
Au didi
Sons dédiés
Au dédit
Orkhêstra International, IS240, 2006
LAO
KOUYATÉ
Pourquoi tout
ça ? (Sénégal)
Son nom de famille le présente : Lao
est issu d’une grande lignée de griots
d’Afrique de l’Ouest, maîtres dans
l’art du conte, de la chanson, de la
musique. Les racines plantées dans la
tradition, entraîné jeune à l’exercice
musical des mariages et des fêtes de
village, Lao kouyaté exprime aussi
une actualité, qui est parfois peu riante
: séparation, exil, guerre…
Alors oui, la nostalgie roule sous ses doigts, la
douleur, la joie, l’insouciance, l’amour
sortent de la kora en grappes rondes et
découpées, toujours pures et rebondissantes,
accompagnées de la voix grave
de l’artiste-griot. Sobres et subtils, la
kora et la voix s’allient naturellement
dans ce paisible disque dans le pur
style sénégalo-malien, engagé et engageant
: Pourquoi tout ça ?
TENORE DE ONIFERI,
SAN GAVINO
E Prite Tottu
Custu
De part sa virtuosité et sa maturité, cet
ensemble est considéré comme l’un
des plus intéressants choeurs ATenore
de Sadaigne. Cette tradition de chant
polyphonique est souvent considérée
comme l’expression des bergers des
régions montagneuses du centre nord
de l’île, la Barbagia.
Mais ce groupe actuel originaire de
San Gavino a intégré à ses répertoires
de chants sacrés et de poésies traditionnelles
des thèmes plus modernes,
comme des satires de l’actualité politique
et de la vie sociale. Effectivement,
l’enregistrement vaut le détour,
il offre un bel exemple d’engagement
dans le chant et de virtuosité. La polyphonie
sarde s’exprime ici dans une
toute sa nudité, sa force et sa singularité.
Les basses atteignent d’étranges
profondeurs et se glissent à des
endroits où la voix n’est plus que
vibration. A la voix soliste, qui porte
l’expression poétique du chant,
répond un petit choeur de trois personnes
dont le chant est fait de superpositions
d’onomatopées et de rythmiques
complexes. Cette musique
épaisse et virile semble bien rythmée
par le souffle des hommes. La fascination
pour les polyphonies vocales
n’est pas prête de s’arrêter là.
Felmay 2006
SHELTA
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Qu’on se le dise : le Shelta premier est
arrivé ! Entraînés aux cessions et
concerts à force de sillonner les routes
des festivals, les cinq musiciens ont
donc fait le pas en enregistrant cette
année dix titres de musique irlandaise
bien de là-bas. Mais plus besoin
aujourd’hui de faire nécessairement
des kilomètres pour humer la Guiness
et la houle de la Mer d’Irlande : ici
même dans nos contrées lyonnaise,
stéphanoise ou auvergnate résonne le
bodhran, siffloutent les whistle, grince
le violon, banjote le banjo, soupire
l’accordéon. Les mélodies s’enchaînent
avec entrain et nostalgie, variant
plaisirs et tempo. Et si d’aventure le
besoin se fait de sentir la vibration de
l’irish spirit sans que vous n’ayez de
pub au coin de la rue, alors l’alternative
est toute trouvée : Shelta est là !
Production Shelta
Fabriqué par Volcan Distribution
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En vente à la [boutique->http://www.cmtra.org/boutique/]
TOAD
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A l'écoute des premières notes, euh
pardon… des premiers sons du CD de
Toad, on s'imagine assez mal sur un
parquet de bal, demander à sa cavalière
d'un soir « Alors, tu danses ? »
Et pourtant, les trois compères nous
transportent bel et bien dans un univers
qui fait indéniablement bouger
les corps. Des bourrées à danser version
trad' (Soeff) aux scottishs (Out
of the Blue) où la tourne pourrait aisément
virer en pogo version Sex pistols
à certains moments, la musique de
Toad remplit son danseur d'une énergie
intense, puissante et surprend son
auditeur par un son qui semble arriver
tout droit d'une autre planète.
Loin du grand formatage de certaines
musiques et à des années lumière du
très uniformisé son « dolbisurroundM6popSTaraCHITsmashin
»,
Toad fait de la dissonance, du frottement
et du grincement son terrain de
jeu musical. Du trad' saturé dira-t-on
par ci, du trad' tout court aussi finalement
tant la distorsion, pour ne citer
qu'elle, s'impose avec évidence… Les
compères de Toad sont de cette génération
de musiciens aux oreilles larges
qui s'attachent à travailler la musique
comme une matière à expérimenter, à
façonner, à modeler. Et cela fait du
bien aux oreilles... Au moins autant
que de se dire que la musique n'est pas
(encore ?) totalement lissée, toilettée,
aseptisée, …
Rendez-vous sur la Planète
Toad. D'urgence !
En vente à la [boutique->http://www.cmtra.org/boutique/]
[http://www.cheztoad.fr->http://www.cheztoad.fr]
PLEIN CHANT
Gérard Pierron
Gérard Pierron, est d’abord connu
pour avoir exhumé et ré- interprété
l’oeuvre de Gaston Couté, poète
ouvrier de la fin du 19ème siècle.
Aujourd’hui il nous livre Plein chant,
une anthologie de 28 poèmes auxquels
il donne à leur tour une seconde vie
musicale. Ce très beau coffret naît en
fait de la rencontre de trois univers,
celui de la poésie populaire actuelle ou
plus ancienne, celui de la chanson
d’interprète et enfin celui de la nouvelle
scène musicale « néo-folk ».
Pierron a en effet choisi de s’entourer
des instrumentistes de deux des plus
grands groupes de création d’inspiration
traditionnelle de la région : Djal et
Kordévan. Du texte aux arrangements,
et jusqu’aux très belles illustrations
d’Ernest Pignon-Ernest, tout est soigné
et de grande qualité.