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Lettre d'information n°51. Automne 2003 Paille en queue d'or
Trophée de musique réunionnaise

Entretien avec Josette Cazal, à l'occasion de la troisième édition du " Paille-en-queue d'or" 2003. CMTRA : Madame Josette Cazal, vous êtes la présidente du Collectif des associations Réunionnaises Rhône-Alpes qui réunit différentes associations du département, dont la vôtre ESPOIRéunionnais. Quelles sont les raisons qui ont amené à la création de ce collectif ?

Josette Cazal : Nous étions plusieurs associations à vouloir la même chose. Nos besoins, tels que disposer d'un endroit pour nous retrouver et accueillir des Réunionnais et des personnes de cultures différentes, d'un secrétariat, de matériel informatique, etc. se faisaient ressentir.

Ainsi, nous adhérions tous quasiment aux mêmes aspirations. C'est alors qu'en 1996, grâce à une étendue (si je puis dire) de la politique culturelle du département de la Réunion, la création de collectifs en faveur des Réunionnais résidant en métropole est suggérée. Différentes associations ont vu d'un très bon œil la mise en place d'une telle structure que le Conseil Général s'est donc proposé de financer.

A noter que nous avons par le biais de ce collectif, des avantages et des inconvénients. En effet, il regroupe plusieurs présidents, et tous pensent être là dans le seul but de présider, alors qu'il s'agit avant tout d'un collectif. De plus, il ne nous faut pas oublier notre propre association et veiller à sa continuation. Cela représente pour nous un double bénévolat pas toujours facile à gérer, car nous ne pouvons pas être partout. La musique a une place importante dans la communauté réunionnaise qui est bien représentée en Rhône-Alpes (40 000 personnes). Bon nombre de manifestations sont proposées dans la région. Pour autant, la culture réunionnaise est encore peu connue et entendue. Comment l'expliquez-vous ?

Je n'engage que moi dans cette explication. Je pense qu'on a coutume de dire que le Réunionnais est très hospitalier, ce qui est vrai ; très ouvert, ça l'est moins. Je crois qu'il tend à rester dans le milieu réunionnais. Parmi les chanteurs qui viennent en métropole, nombreux sont ceux qui, aujourd'hui encore, ne connaissent pas le même succès que Danyel Waro dans les grandes salles, au même titre que les chanteurs métropolitains. Si bien que les soirées organisées ayant pour invités des artistes réunionnais, s'inscrivent dans le cadre des soirées dansantes.

Une des explications est peut-être le manque de dynamisme du Réunionnais à faire les démarches. En effet, des villes telles que Lyon ou Paris offrent beaucoup pour la musique (tous genres confondus) en ce qui concerne les salles, les stages, etc. Mais là, je crois que le Réunionnais ne prend pas sa place, ce qui fait que sa musique est peu connue.

L'autre raison, a mon avis, est que le Réunionnais, dans ses chansons, exprime encore trop peu la joie. Il est vrai qu'entre "c'est bon pour le moral" des Antillais et "moin lé malheureux" des Réunionnais le choix est vite fait. Pour moi, la musique est quelque chose que l'on partage, car autrement, elle n'existerait pas. A partir de cet instant, on se doit de regarder ce que l'on partage. Je pense que peu de gens ont envie de partager la souffrance des autres. Il faut croire que la musique réunionnaise connaît le même itinéraire que le blues à ses débuts. Peut-être que si nos chansons étaient un peu plus joyeuses, elles attireraient davantage de personnes ! L'une des initiatives du collectif dans le domaine artistique se traduit par la mise en place du trophée le "paille-en-queue d'or". Il est donc créé en 1998 à Lyon à l'occasion du 150ème anniversaire de l'abolition de l'esclavage. Mais pourquoi ce nom ?

Oiseau rare, le paille-en-queue est un oiseau fétiche qui vit à l'île de la Réunion. Il est libre, il vole très haut, et tous, nous aspirons à ce que la musique réunionnaise puisse s'envoler aussi haut que lui. Alors, qui d'autre que le paille-en-queue pourrait emporter nos mélodies ! Je crois que c'est pour cela qu'on l'a choisi. Peut-on voir la mise en place de ce concours comme un tremplin pour la diffusion et le développement de la musique dans le Rhône et sur le reste du territoire ?

Oui, parce qu'autrement nous n'aurions pas la volonté de le faire. C'est une façon de se faire connaître. En ce qui nous concerne, dans nos diffusions, nous cherchons à aller vers les métropolitains et les autres communautés, et cela ne peut-être qu'un tremplin. Nous pouvons le constater au travers de l'accueil que les autres associations métropolitaines font au "paille-en-queue d'or". Il est également bon de souligner que l'on a besoin d'eux pour soutenir les Réunionnais en les accueillant, les parrainant, etc. Une manifestation de cette envergure demande des moyens financiers importants.

Outre le Conseil Général de la Réunion, y-a-t-il d'autres partenaires financiers ?
Oui. Il y a la Commune de Vaulx-en-Velin dans le cadre de la Politique de la ville et le Conseil Général du Rhône. Il faut savoir que ces aides nous permettent entre autres de loger les différents groupes finalistes mais également les membres du jury dont certains viennent spécialement de la Réunion. Elle couvre aussi la location d'un matériel d'enregistrement qui nous permettra de sortir un album live. En bonus, pour le grand gagnant de la soirée, un single, qui sera par la suite disponible à la vente. Depuis sa création le concours a-t-il connu des modifications ?

La première édition était une édition de lancement où tous les groupes ont reçu un trophée. Au départ, elle n'était ouverte qu'aux groupes de Rhône-Alpes qui ont ensuite été rejoints par un groupe de la Creuse et de Marseille. Chacun devait présenter trois chansons, ce qui faisaient beaucoup face au nombre de participants. A partir de là, on s'est rendu compte qu'il y avait beaucoup de groupes de musique en Rhône-Alpes.

Ce constat a ainsi permis de répondre à la question de l'importance de la musique pour les Réunionnais. Je pense que ça veut tout dire. Face à ce succès et à la qualité musicale proposée, l'édition suivante est marquée par la présence d'un jury. Les groupes entrent donc en compétition et concourent dans l'une des catégories musicales imposées. Pour cette troisième édition, une présélection a été mise en place. Pourquoi et comment s'est-elle déroulée ?

Pour l'édition 2003, une présélection sur tout le territoire a été organisée pour faire face au grand nombre de groupes qui se présentent. C'est le CARR* qui a assuré cette première étape. Quant à la sélection elle-même, elle a été faite par un collectif qui n'a retenu pour cette année que des créations. Ne sont concernés que les groupes qui ont rempli le bulletin de participation et qui nous ont fait parvenir un enregistrement. Par contre, ceux qui ont déjà sorti un CD ne peuvent en aucun cas participer.

D'ailleurs, il y a un groupe qui attend la fin du concours pour sortir son album. La musique réunionnaise est très riche et variée. Quelles sont les catégories musicales auxquelles les groupes peuvent prétendre concourir ?

Dès la deuxième édition du "paille-en-queue d'or", nous avons trouvé nécessaire de définir des catégories musicales dans lesquelles les artistes pourraient se présenter. Aujourd'hui, quatre catégories en ressortent : les chanteurs individuels, le maloya traditionnelle, la maloya électrique et le folklore. Y a-t-il des groupes qui viennent de la Réunion pour participer à ce concours ?

Non. Pour le moment, ce concours ne s'adresse qu'aux artistes résidant en métropole. L'une des raisons est purement financière. L'autre est que les groupes de la Réunion ont davantage de possibilités et de moyens à leur disposition. Ainsi, ils acquièrent une notoriété à la Réunion et peuvent s'exporter en métropole sans grande difficulté. Contrairement à eux, leur compatriotes de la métropole ne connaissent pas le même succès. Qui sont les finalistes ?

Face aux critères de présélection de plus en plus exigeants, pour cette édition 2003, seuls 9 groupes ont été retenus pour la finale : Tropicale réunionnaise (Isère), Case en paille (Strasbourg), Flamboyant (Villefontaine), Raspail (Vaulx-en-Velin), Terlaba (Paris), Fransoa (Bourg-en-Bresse), Salangane (Villeurbanne), Couleur Maloya (Marseille) et Révélation (Alsace). Chaque édition du "Paille-en-queue d'or" accueille un jury composé de professionnels de la métropole et de la Réunion. Ils viennent juger et récompenser le travail des différents groupes. Pouvez-vous nous les présenter ?

Le jury se compose de 9 membres qui se divisent en trois classes : parmi eux, on notera la présence d'Henry Claude et Marie-Armande Moutou, les parrains pour la Réunion, Grégory Ramos d'Inter Services Migrants pour la métropole. La troisième classe quant à elle sera représentée par des Réunionnais résidant en métropole. Quels sont les critères d'évaluation ?

Les membres du collectif ont leurs propres critères mais lors de la soirée, ce sont celles établies par le jury qui rentrent en ligne de compte : le côté créatif, la qualité musicale, la présence sur scène. Ce que l'on va surtout rechercher c'est la notion d'unité. Une soirée d'animation clôturera cette édition. Comment va t-elle se dérouler ?

Elle se déroulera en 2 parties. Les finalistes présenteront leurs 2 créations. Seront également invités des groupes folkloriques de la région et c'est durant leur passage que les membres du jury pourront délibérer. A noter que les parrains de la soirée chanteront eux aussi. Concernant les finalistes, chacun d'eux recevra une médaille.

Comme chaque année, un trophée récompensera la chanson (qu'elle soit interprétée par un groupe ou un chanteur) qui aura le mieux réussi à traduire ce qu'est la culture réunionnaise, à capter le public et obtenir le plus de points auprès du jury. * CARR : Collectif d'Associations Réunionnaises de Rhône-Alpes. Propos recueillis par C.M. |||| Contact

Josette Cazal: 06 12 48 95 19


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