La Chanterelle
La gourmandise de la danse
Entretien avec Dinah Gelinier, Olga Azocar, Alain et Martine Millot, danseurs au sein de l'association La Chanterelle.
CMTRA : Vous faites partie de l'association La Chanterelle, quel est votre rôle dans l'association ?
La Chanterelle : Nous sommes tous danseurs, avant tout, et nous assurons l'animation de l'association, avec Marc et Chantal Vilotitch. Nous sommes venus à la danse traditionnelle un peu par hasard. Nous venons de familles dans lesquelles on danse depuis toujours, pas forcément des danses traditionnelles.
Quelles sont les activités actuelles de l'association ?
Nous avons 4 ou 5 stages par an, de danse mais aussi de chant à danser. Nos instructeurs sont de bons pédagogues et ont aussi une compétence au niveau de l'histoire de la danse. La qualité de l'enseignement nous intéresse plus que la quantité des répertoires.
Les stages s'adressent à tous ceux qui aiment danser et/ou ont envie d'apprendre à bien danser, dans une ambiance détendue et avec de la musique vivante. Un stage par an s'adresse aux débutants.
Nous avons un atelier régulier avec Geneviève Chuzel (danse) et Thomas Restoin (accordéon) un samedi par mois, qui s'est voulu ouvert à tout public, sur tous types de répertoires. L'objectif est de prendre du plaisir en dansant bien.
Par ailleurs, il y a La Chanterelle "danses écossaises", qui est devenu un groupe autonome, avec un atelier régulier et des stages.
Nous organisons un bal folk par an, surtout pour nous faire connaître. Cette année, nous le ferons avec le groupe de Brignais, dont plusieurs membres participent à l'atelier du samedi.
Quand vous dites tous types de répertoires, de quels répertoires s'agit-il ?
Ce sont à la fois les danses par couple, en rond, à figures, avec une variété des formes, mais aussi une variété des époques, avec les danses Renaissance et les contredanses anglaises (XVII ou XVIIIème s.) ; des danses régionales : bourrée (Auvergne et Berry), rondeau, danses bretonnes ; danses de l'Est, danses portugaises, catalanes, etc.
Nous sommes dans une recherche de musiciens qui font de la musique à danser.
Nous souhaitons que danseurs et musiciens se sentent bien ensemble.
Quel est le public de ces activités ?
Nous avons entre 110 et 130 adhérents de tout âge (avec un groupe de 25 personnes que l'on voit régulièrement), en général de la région, mais certains stages attirent des gens de beaucoup plus loin. Les stages sont gratuits jusqu'à 16 ans pour sensibiliser les jeunes.
Nous visons un public le plus large possible souhaitant approfondir la pratique de la danse traditionnelle, sans complexe et dans la bonne humeur. La Chanterelle est célèbre pour ses pauses gourmandes !
Il n'existe pas de Diplôme d'Etat en danse traditionnelle. Comment se fait la reconnaissance en tant que "pédagogue confirmé" ?
Nous travaillons avec les enfants de JM Guilcher, Yvon, Mône et Naïk Raviart. Ce sont nos modèles, au niveau de la qualité du geste, de la précision. Ils ont une réflexion au niveau de la pédagogie, et le souci de garder toujours un rapport à la musique.
Notre choix est de travailler avec des "valeurs sûres". La Chanterelle est très liée à l'Atelier de la Danse Populaire, une grande partie de nos instructeurs en sont issus. A nos yeux, la pertinence du diplôme en danse n'est pas évidente.
On peut constater en ce moment un engouement du public pour la salsa ou le tango par exemple, comment vous situez-vous par rapport à cela ?
Les gens qui dansent à La Chanterelle apprennent aussi parallèlement d'autres danses, tango, danses brésiliennes, ou danse classique.
Mais il se passe pour nous quelque chose de différent dans les danses que nous pratiquons, que nous ne pensons pas retrouver dans les autres. Nous sommes très tournés vers la contredanse, pratiquée en France, Angleterre, Ecosse et Irlande. Elles sont pour nous le moteur de La Chanterelle, ce sont des danses très sociales et fédératrices.
Qu'en est-il des lieux où l'on peut pratiquer ces répertoires ?
L'offre de stages est importante, ainsi que les bals folk, même si toutes les danses n'y sont pas présentes faute d'"initiation" pendant le bal.
L'important, c'est qu'on ne danse pas pour un public et qu'on n'a rien à exprimer : l'objectif est de bien danser avec les autres. Il n'y a pas d'idée de performance ni de message à transmettre, tout est dans le pur plaisir de la danse avec les autres.
Propos recueillis par P.D.J.
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