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Manissa Aït Oughlis

Entretien avec Manissa Aït Oughlis, chanteuse en langue berbère.







CMTRA : Manissa, pouvez-vous nous présenter votre parcours et les musiciens qui vous accompagnent ?

Manissa Aït Oughlis : Je participais à des scènes depuis quelques années et je chantais des chants populaires accompagnés de quelques-unes de mes compositions. Aujourd'hui, je travaille sur un spectacle, "Les racines du cÅ“ur", qui a été crée à partir de mon premier album du même titre, “Izuran wul" en berbère. Ce spectacle est animé par quatre musiciens qui jouent des percussions et des instruments à cordes. Nous avons voulu monter un spectacle d'amour, de fraternité et de paix sur des rythmes kabyles, orientaux et touaregs. Nous l'avons voulu comme une invitation à un voyage des montagnes du Djurdjura au Tassili n'Ajjer, qui serait en même temps une plongée dans la mémoire de l'Algérie. Vous avez commencé à écrire vos chansons pendant un moment difficile de l'Algérie en 1997. Les événements politiques vous ont-ils poussés à prendre la parole ?

Les mots sur le papier étaient le seul écho face à la douleur, à l'incompréhension et face aussi à l'impuissance; les mots sont comme un rempart contre la folie. Ce sont les drames et les souffrances humaines qui ont été le moteur de mes écrits et ce sont ceux de mon pays qui m'ont soufflé les premiers poèmes. Puis les thèmes se sont diversifiés et j'ai écrit sur la société, la femme, l'amour, l'exil, la vie... J'ai écrit des poèmes qui sont inspirés de mon existence, puis des mélodies se sont greffées sur ces mots. On ne sait rien tant qu'on ne l'a pas vécu, mais les maux de notre siècle doivent provoquer l'éveil de la raison, de la vigilance, et de notre humanité. Nous devons avancer grâce à l'amour que l'on a dans le cœur, il faut toucher le cœur des hommes. Vous chantez en tamazight, la langue berbère. Cette langue est-elle encore beaucoup utilisée par les communautés berbères ? Quel sens ce choix de la langue a-t'il dans votre travail d'écriture?

La langue est encore utilisée par les Berbères, avec des dialectes différents selon les régions du Maghreb. Le berbère est l'une des rares langues anciennes du bassin méditerranéen encore vivante; c'est une très vieille langue, millénaire, avec son alphabet, le “tifinar", dont les Touaregs ont conservé la meilleure tradition. La langue fait partie intégrante de la culture et la culture berbère fait partie de mon identité. J'appartiens à cette génération qui navigue entre les deux rives, dans le temps (tradition/modernité) et dans l'espace, et je m'exprime avec cette richesse culturelle plurielle qui est un outil formidable. Mais le véritable moteur de mes écrits vient du cÅ“ur, des drames de notre vieux monde, de ses joies et de ses espoirs aussi. Il y a un proverbe touareg qui dit : "la terre n'a qu'un soleil" ; aussi grandes que soient les différences entre les cultures, les sociétés, les individus, eh bien les choses fondamentales qui affectent la vie de chacun de nous sont les mêmes. Ce proverbe, je l'ai dessiné en “tifinar" sur l'amphore qui m'accompagne sur scène pour chanter la chanson "Acmux" et je le lis souvent au public. Vos concerts sont aussi des spectacles qui associent costumes, musique et danse, cherchez-vous à travers cela à restituer le cadre culturel dans lequel cette musique s'exprime ? Pouvez-vous nous décrire un peu vos représentations ?

C'est difficile de décrire ce spectacle qui s'inscrit dans un mouvement continu d'une scène à une autre. Le plus important pour moi, c'est qu'il puisse transmettre quelque chose et interpeller directement et intensément le public. J'essaie de révéler la beauté, la vie de ce pays. L'art est un moyen magnifique pour partager des émotions et le spectacle est bien modeste par rapport à toutes ses dimensions, à toute la grandeur de ce pays ! Il existe en effet, en Algérie, une richesse surprenante tant au niveau culturel, musical, géographique qu'humain. L'Algérie est un beau pays et c'est avec la chanson de Slimane Azem, un poète de la génération de mes parents, "Algérie, mon beau pays" que j'ai choisi d'ouvrir le spectacle. Nous portons notre pays dans notre cœur et un jour, nous reviendrons. Propos recueillis par P.B. Contact

Manissa Aït Oughlis

[wnissa@voila.fr->wnissa@voila.fr ] -

06 77 35 68 13 Disque

Izuran Wul, Les Racines du CÅ“ur Concert

11 janvier 2005 MJC Novel à Annecy


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