Cabaret Mobile
Festival itinérant en Drôme Provençale

Entretien avec Sara Mallet, membre de la Bizz'art Nomade, association drômoise à l'initiative du Cabaret Mobile... CMTRA : Qu'est-ce que la Bizz'art ?

Sara Mallet : La Bizz'art est une association d'une dizaine d'années. Au départ c'était un regroupement d'artistes plasticiens et d'artistes peintres. Petit à petit elle s'est tournée vers la musique. Depuis 91, l'association organise des festivals en Drôme, investissant des lieux exceptionnels (usines désaffectées, châteaux en ruines...) et les transformant sur un thème. Le Cabaret Mobile, lui, a commencé l'année dernière, lorsque l'on a décidé de partir avec des roulottes et des chevaux plutôt que de s'installer dans un lieu fixe. Cela permettait d'aller vers les gens, de s'adresser à une population qui ne va pas forcément se déplacer dans les villes environnantes pour aller voir des spectacles. Le Cabaret Mobile se déroule en Drôme provençale, sur trois cantons, Dieulefit, Marsanne et Montélimar.

L'objectif de ce festival est d'intervenir dans plusieurs villages en renouant avec cette idée que les artistes peuvent aller vers leur public. Nous proposons des spectacles conviviaux, de taille humaine pour qu'il y ait un échange entre les artistes et le public et que les gens puissent être acteurs de l'événement. On essaye donc d'aller dans les petits villages où il y a rarement des manifestations culturelles. Certains sont assez importants comme la Bégude de Mazenc et d'autres tout petits comme Portes en Valdaine qui a à peine 250 habitants.

En général on s'installe sur les places de village mais c'est vrai que nous apprécions aussi d'être au vert, en pleine campagne, au milieu des arbres, au bord de la rivière. Parfois nous nous mettons au pied d'une église... On aime bien les lieux extraordinaires. Les artistes eux aussi sont dépaysés. On a des soirées ciné plein air où tout le monde est assis par terre dans la forêt avec un écran tendu entre deux arbres... Comment est composée l'équipe ?

Au début il y avait un noyau de personnes du même âge et maintenant ça s'est vraiment ouvert à des gens de tout âge, et ça se reflète bien dans la programmation. Il y a des artistes, des paysans, des techniciens, des gens qui n'ont rien à voir avec le monde artistique mais qui ont envie que ça bouge un peu chez eux. Notre désir est de fonctionner vraiment en groupe, avec les vingt-cinq personnes qui forment le noyau. Nous essayons de toucher tout le monde, de mélanger les publics, c'est pour ça que notre programmation est variée : le vendredi soir, nous proposons des choses assez calmes, de la chanson, du théâtre, des films pour que tout le monde puisse venir, le samedi soir des manifestations plus festives (les Cabarets) et le dimanche une programmation plus familiale (les Guinguettes). Sur combien de temps se déroule le festival ?

Nous partons un mois, du 23 mai au 24 juin avec sept étapes dans sept communes. Bonlieu, Porte en Valdaine, Roynac, Pont-de-barret, La Bégude de Mazenc, La Roche-Saint-Secret et Dieulefit. Cette année nous avons choisi de vraiment prendre le temps afin de savourer l'itinérance et de rencontrer les habitants des villages traversés. Nous commençons à travailler dès maintenant avec les gens et les associations de ces villages, par le biais d'ateliers gratuits par exemple, avec les écoles de musiques pour qu'elles préparent des interventions pendant les scènes ouvertes. Ça permet d'impliquer tout le monde et de pouvoir intégrer une programmation amateur avec des temps d'expression pour tous. Comment est née l'idée de faire un festival itinérant, avec des roulottes ?

Elle vient en partie de questions éthiques et environnementales. Nous voulions prendre le temps du voyage, défendre un art de vivre, un art de consommer et de ne pas consommer et puis une roulotte, c'est un lieu de vie donc ça permet de s'installer. Et il y a un visuel qui réveille beaucoup d'imaginaire...

Cette année nous allons avoir deux roulottes supplémentaires : une roulotte cuisine et une roulotte radio parce que nous avons un accord avec des radios locales qui vont nous laisser des temps d'antenne et des plateaux de direct avec les artistes et le public. Peux-tu nous parler un peu de la programmation ?

A chaque halte, la programmation est différente parce que les gens reviennent souvent. Elle est pluridisciplinaire. Elle intègre musique, danse, théâtre, cirque et des projections vidéo. Côté musique c'est plutôt musiques du monde. Nous prévoyons des soirées thématiques où tout ces arts viendront se côtoyer : Cabaret Tzigane, Cabaret Oriental, Jour de Cirque, Nuit brésilienne...

Pour clôturer l'aventure, il y aura trois jours de rencontre autour des peuples oubliés, avec une grande fête où seront invités des artistes dont la culture est menacée. A cette occasion pourront se rencontrer Sivan Perwer, un grand chanteur kurde, le Basque Firmin Muguruza, les Fabulous Trobadors, Bonga Angola, des Tchétchènes, et il y aura aussi des espaces de rencontres culinaires, des projections de films documentaires, et des expositions qui viendront enrichir cet événement. Propos recueillis par Y.E. Contact

Association Bizz'art Nomade

La ferme des Dames 26160 Salettes

Tél. 04 75 90 45 71

[bizzart@club-internet.fr->bizzart@club-internet.fr] Cabaret Mobile du 23 mai au 24 juinen Drôme Provençale