Lettre d'information n°53. Printemps 2004 Duo Beltène
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CMTRA : Pouvez-vous me dire depuis combien de temps existe le duo ?
Josette Albaladéjo : Depuis mai 2001.
Et pourquoi ce nom?
J.A. : Nous avons commencé notre travail sur les musiques celtes. Dans le calendrier celtique, Beltène figurait comme l'une des quatre grandes fêtes saisonnières, celle du premier mai et signifie “sous les feux du soleil”, mai étant le début de notre collaboration, ce patronage nous semblait approprié !
Marie-Hélène Vuillermet : Le nom du groupe est celte mais notre programme ne se cantonne pas au celtique. Nous voulions produire un répertoire éclaté, reflet de différentes cultures : Yiddish, du nord, de l'est et d'Amérique du sud.
Vous avez une formation classique toutes les deux, comment en êtes-vous arrivées à la musique traditionnelle ?
J.A. : Pour ce qui est de mon parcours : apprentissage familial avec mon père, accordéoniste, le musette, les bals, les galas, l'accompagnement de chanteurs, puis des études classiques au conservatoire.
M.H.V : Pour ma part, études classiques au CNR, CNSM, Conservatoire supérieur de Genève avec toujours une envie d'éclectisme et d'ouverture. Nos chemins humains et musicaux se croisent avec Josette : la recherche de créativité, d'improvisation, de spontanéité, de “par cœur” nous font nous rencontrer tout naturellement sur la voie des musiques traditionnelles.
Toutes ces thématiques traditionnelles nous touchent, nous avions envie de les reprendre en les arrangeant, en y mettant le côté créatif qui nous faisait nous échapper du cadre du répertoire classique. Beaucoup d'écoutes, puis une énorme recherche de timbres : le chromatique et ses registres qui vous restituent un bourdon de cornemuse ou un son de fifre ou vous prend les tripes avec une valse yiddish.
L'instrumentarium s'est étoffé : whistle, petite clarinette, clarinette basse, percussions en tous genres puis cornemuse avec le choc des musiques modales et pour nous un nouvel univers fascinant, géographiquement et historiquement.
Depuis début 2003 vous avez élargi votre groupe, qui est le troisième instrumentiste ?
J.A : Il s'appelle Sébastien Banz il joue du cymbalum (instrument à cordes) et des percussions.
Qu'a t'il apporté à votre musique ?
JA : Une sonorité, un timbre qui invite aux voyages, que l'on a peu l'habitude d'entendre en France. L'instrument de Sébastien est d'origine hongroise. Il en construit actuellement un plus petit pour le celtique. Cet instrument aux origines fort lointaines est utilisé dans de nombreuses musiques traditionnelles.
Et avec lui quel répertoire jouez- vous ?
MHV : Le même répertoire avec de nouveaux arrangements : notre palette de timbres est ainsi très riche, nous utilisons aussi beaucoup d'effets contemporains, tout en ayant la volonté de garder le caractère premier, de le mettre en valeur sans perdre l'émotion et sans effets techniques gratuits.
Faites-vous de la musique à danser ?
MHV : La musique trad est souvent issue de la musique à danser, nous en respectons le caractère mais proposons une musique à écouter, version concert.
Comment le public reçoit-il ce mélange de musique, entre musique de l'est, celtique, brésilienne et tangos argentins ?
JA : Ce répertoire touche le public par la chaleur de la musique elle-même. Dans nos concerts nous l'invitons à un voyage avec une trame poétique, parfois un auteur récitant, Miguel Gonzales, se joint à nous. Tous peuvent y trouver leur compte. Nous avons également un spectacle jeune public. Parfois des gens disent « je préfère tel ou tel répertoir », mais ils ont une ouverture d'esprit prête à accueillir tout ce qu'on leur donne.
Jouez-vous vos compositions en spectacle ?
JA : Bien sûr, un bon accueil du public leur est réservé et nous souhaitons en inscrire plus à notre programme.
MHV : Chaque fois que nous découvrons un thème traditionnel porteur, nous écrivons une introduction, arrangeons, improvisons, finalement c'est aussi de la composition.
Le mot de la fin vous appartient alors allez-y !
L'important est de faire un pont entre tous les genres de musiques, sans cloisonnement, sans a priori. Que d'enrichissement pour un musicien de partir à la découverte de cultures et d'esthétiques tellement différentes ! Dans les années à venir, la musique traditionnelle a un rôle musical et social primordial à jouer : Bartok jouait l'ethnologue avant l'heure, chez Brahms et Beethoven, bien des mélodies et Landlers sont inspirés d'airs notés dans les tavernes de Grinzing au milieu du vignoble viennois. La musique traditionnelle nous a réservé un accueil très favorable.
Au mois d'octobre 2004 nous participerons aux épreuves finales d'un concours international en défendant la musique traditionnelle dans un milieu très classique. Nous nous produisons dans toute la France pour des lieux et des publics très différents. Tous les genres de musiques peuvent être respectés, pour peu qu'ils apportent bonheur et émotion au public.
Propos recueillis par F. R
Contact :
Marie-Hélène Vuillermet
Tél. : 04 78 81 74 06
Mél : [vuillermet.jg@wanadoo.fr->vuillermet.jg@wanadoo.fr]
Web : [http://perso.wanadoo.fr/beltene/
->http://perso.wanadoo.fr/beltene/]
Quelques dates :
11 mai à 20h30
Atrium de Tassin-la-Demi-Lune
19 juin
Chalmazel (42)