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Vach' inton (.g)
La mélodie de la vache folle

A l'occasion de la sortie de leur premier album, rencontre avec le groupe Vach'inton (.g)... CMTRA : Est-ce que le bal folk en studio, c'est pas un peu chiant ?

Jérémie Mignotte : C'est sûr qu'il y a moins de monde... Après, je pense qu'on travaille suffisamment la musique pour que ça puisse se jouer en studio et s'écouter en CD à la maison... Nous essayons, en plus de faire du bal folk, de faire de la musique, donc de suffisamment soigner les arrangements, les compositions et les improvisations vertigineuses...

Yves Perrin : On a écouté ce disque dans plein de cadres différents pour tester le son et recueillir quelques avis. Et une copine qui vient nous voir très régulièrement me disait : « Dis donc, c'est vachement riche, je ne savais pas que vous faisiez tout ça ! ». Je trouve ça assez instructif, ça me pousse à inviter les danseurs à écouter aussi la musique, parce que nous, mine de rien, même si des fois on nous reproche le contraire, on essaye de faire attention aux danseurs quand on compose une musique, de faire qu'elle soit dansable, que les appuis soient bons... Et je pense que ça peut être intéressant que les danseurs (certains le font) se préoccupent aussi d'écouter, je crois que tout le monde y gagnerait.

J.M. : En dansant, on ne chope peut-être pas tout ce qui se passe dans la musique au moment où elle est jouée, justement parce qu'on danse, on entend la patte générale. Le disque est sans doute une façon d'écouter de manière plus approfondie, de découvrir des choses dans le détail. Qui Vach'inton(.g) surprend-il le plus, le public traditionnel des bals folks ou les gens qui ne connaissent pas du tout le bal folk ?

Y.P. : Moi je dirais les deux autant.

J.M. : Bonne question ! Je pense qu'on surprend le public folk par la manière dont on traite cette musique, nos compositions qui intègrent des improvisations, des passages un peu free, des trucs qui peuvent surprendre pour ces musiques-là... Mais comme ça reste des danses folks relativement codées, ce public peut toujours danser dessus, tout en entendant d'autres choses. Quant aux gens qui ne connaissent pas du tout le folk, ils peuvent être amenés à le découvrir avec nous parce que, justement, c'est une approche peut être plus “actuelle” de cette musique. Ceux qui auraient beaucoup d'a priori sur le folk ou le trad se disent qu'on peut aussi faire ça avec cette musique-là.

Des gens qui ne vont jamais au bal folk et des fois viennent nous voir, en bal ou en bar, s'y retrouvent aussi... Ce n'est pas très étonnant parce que les groupes d'aujourd'hui viennent de plusieurs horizons, on a fait du jazz, du trad, et même un tout petit peu d'études classiques, donc forcément, tout ça mélangé se retrouve dans notre musique et plusieurs oreilles peuvent venir y puiser à foison. D'ailleurs, parfois, certains ne dansent pas du tout folk dessus, des gens se lâchent et dansent tout autrement. Et ce qui est génial, c'est quand des danseurs folks inventent, se laissent aller sur nos musiques, partent de la danse trad et la font évoluer, un peu comme nous on essaye de faire évoluer la musique trad, modestement... Et dans cette catégorie-là, il y a des fidèles ?

J.M. : Oui, il y a des fidèles, pour le courant rhônalpin en général dont on parle de plus en plus, comme quoi il y a une “couleur” de bal folk : Dédale, Pain d'Epice, Vach'inton(.g), Djal... qui fait que c'est un bal résolument différent de tout ce qui est traditionnel. D'ailleurs on le voit dans le bal du 3, la dernière fois, c'était un mardi soir, il devait y avoir 250 personnes, c'était pas qu'un public de bal folk, il y en avait plein qui ne savaient pas danser mais qui sont amenés à cette musique par ce courant-là et qui découvrent. Ils viennent des facs, de je ne sais pas où, peut être un public un peu plus jeune aussi...

Y.P. : Quand on était allé jouer à Pavie, dans le Sud Ouest, avec Djal, j'ai vu des danseurs créatifs par rapport à la musique. Ce qui prouve que ce n'est pas qu'un truc limité à Rhône-Alpes. Du coup, la créativité que peuvent déployer certains danseurs rentre-t-elle en interaction avec votre musique ?

Y.P. : C'est clair !... Je ne sais pas si on s'inspire directement de ça, car c'est quand même assez rare, trop rare, mais par contre c'est évident que quand les gens s'éclatent en bas, et bien nous on joue mieux...

J.M. : Parfois, j'aime bien faire un chorus en regardant les danseurs et même un couple en particulier, les suivre et puiser l'inspiration dans leur danse.

Sébastien Tron : Ce rapport création-tradition n'est pas seulement lié au milieu folk. J'accompagne aussi de la danse africaine et il y a le même genre de questionnement, que ce soit au niveau de la musique elle-même ou de la danse. Les jeunes en Afrique ont des acquis, mais ils font évoluer les choses, ils avancent. Ceux qui veulent absolument voir le côté traditionnel oublient un peu que ce n'est pas un musée...

Beaucoup de blancs se mettent des barrières à apprendre des règles et à ne pas en sortir, et au niveau de la danse, de la musique et de leur enseignement, c'est souvent figé, alors qu'eux, c'est les bases et après digestion, on en sort. Peut-on parler d'une transmission orale entre des groupes de votre génération et ceux qui vous ont précédés dans cette voie du “nouveau bal folk” ?

J.M. : Avec des groupes comme Dédale par exemple, je ne sais pas si c'est vraiment de la “transmission orale”. C'est plutôt sur le fond, l'état d'esprit de ce qu'ils ont fait, il y a dix ou quinze ans maintenant, nous a ouvert les portes. On s'inscrit sans doute dans cette lignée-là... Tous les groupes dont on parle, c'est plutôt écrit, arrangé et pensé sur le papier. Enfin... moitié-moitié, écrit/oral, mais il y a une plus grande part d'écrit qu'avant. Nous on travaille plus sur partition par exemple, c'est pas tout à l'oral. La parenté se fait plus dans la manière d'harmoniser, de rythmer que dans les mélodies en elles-mêmes ?

J.M. : Non, les deux. Je pense que les mélodies aussi marquent une différence. Lucile Brisset : Mais c'est aussi beaucoup dans l'arrangement.

Y.P. : Moi je pense que c'est vraiment un ensemble, un esprit. Quand j'entend des musiciens “vraiment trad”, je perçois un esprit, une façon de jouer... Et quand j'entends Vach'inton(.g) ou Dédale c'est pas la même chose, même si la finalité de faire danser est la même. Et dans le choix des danses ?

J.M : Dans Vach'inton(.g) il y a des danses relativement simples mais assez variées. Il peut y avoir des danses de Bretagne, des jigs tendance irlandaises pour des cercles, mais comme ici en Rhône-Alpes on n'a pas une danse forte, comme par exemple la bourrée dans le Centre ou l'Andro en Bretagne, on fait un grand panel de toutes les danses folk et on les met à notre sauce.

L.B. : Et en cela finalement on s'inscrit dans une certaine tradition... Si Dédale avait fait des rigodons, je pense qu'on en ferait. On ne les fait pas, parce qu'on ne fait que ce qui se fait, ce que les autres ont fait avant.

J.M. : Le choix de Vach'inton(.g), ce n'est pas directement par rapport à la danse au départ, c'est plus par rapport à la musique. Maintenant, si ça peut influer sur la danse, ce sera très bien, mais les danses sont relativement simples et basiques, c'est les danses de bases du folk, après c'est toute la musique qui est dessus qui est complexe. Et sur ce disque qu'on attend depuis un moment, qu'est-ce qu'on va y trouver alors ?

S.T. : Ça fait effectivement deux ans que les souscriptions ont été lancées, mais l'enregistrement a été retardé par le changement de vielliste, puisque j'ai pris la suite de Yann Gourdon, puis de Thierry Nouat. Pour ce disque, la volonté était de mettre sur support le travail qui a été fait pendant les trois années passées. Du coup ce sont un peu les “standards “ de Vach'inton(.g) qui sont sur ce CD-là ! Il y a des morceaux qui sonnent plutôt trad et qui partent en vrille à la moitié du titre, avec pas mal d'improvisations, des morceaux qui sont d'emblée plus contemporains, d'autres qui sont plus évolutifs dans l'écriture, et puis il y a aussi quelques surprises sur le disque...

J.M : On va faire une sortie officielle le 14 mai à la MJC d'Oullins en coproduction avec le Trad' des Rades et Radio Sol FM où on donnera le disque aux souscripteurs qui l'attendent depuis longtemps maintenant... On avait très envie de faire une sortie chez nous à Lyon avec notre public et nos souscripteurs. Vous avez fait des concessions au “commercial” de manière à pouvoir passer en radio ?

S.T. : Non, et d'ailleurs, c'est pas simple de trouver la distribution adéquate !

L.B : On n'est pas vraiment allé dans le sens d'un disque commercial.

J.M. : On a enregistré notre musique telle qu'on la joue depuis le début sans se soucier du reste.

S.T : Et nous sommes finalement sur le label Nord Sud, distribué par Codaex qui, ma foi, est assez hétéroclite. Un mot sur la politique ultra progressiste du gouvernement notamment en matière culturelle ?

J.M. : Juste un petit mot pour dire qu'on est très sensibles à ce qui se passe de manière générale depuis deux ans, dont le péril de la démocratie, si elle existe encore dans ce pays, et sur toute la casse sociale organisée par ce gouvernement et plus précisément, pour nous artistes, techniciens intermittents du spectacle qui n'en n'avons peut-être plus pour longtemps. Et qu'au-delà de ça, du statut et de nos petites allocations, il est grand temps de se demander quelle société on veut pour demain !

Y.P : Et on espère qu'il y aura une réaction à la dictature des marchés et au meilleur des mondes qui est en train de s'installer tranquillement en France et ailleurs. Propos recueillis par R.P. Contact

[http://vachinton.free.fr->http://vachinton.free.fr]

[vachinton@free.fr->vachinton@free.fr]

Sabine Li : 04 78 39 58 82 / 06 75 53 45 68 Album

Vach'inton(.g)

La mélodie de la vache folk

(Production ESB - Label Nord/Sud - Codaex distribution, réf. NSCD 1124) Vach'inton(.g) en concert

14 mai Sortie du disque

à la MJC d'Oullins (69), 04 juin

Adaep Grenoble (38), 26/27 juin

Festival du fifre de Gascogne, 13/14 juillet

Festival de St Chartier (scènes ouvertes, stands...), 14/15 juillet

Grand bal des danses du monde à Gennetinnes (bals et ateliers danse avec Laure Meuris), 13 novembre

Nuit du folk au Prisme à Seyssin


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