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Jardins nomades

Entretien avec Béla Pàri CMTRA : Béla Pàri, tu vas présenter le spectacle Les gens d'Est, avec l'ensemble “Tambura Orkestar” le 16 mai aux Jardins Nomades, à Grenoble. C'est la première fois que tu vas présenter ce groupe en France. Qui sont ces musiciens ?

Béla Pàri : Ce sont des musiciens qui vivent en Hongrie. Cet ensemble a déjà fait pas mal de tournées en Hongrie, Serbie, Croatie, Autriche, Italie, Allemagne, Belgique, Suisse et en France (Wattrelos, Strasbourg et Paris) !

Ce groupe existe depuis de nombreuses années, et c'est le hasard qui nous a fait nous rencontrer cet été, en Hongrie. Ils jouaient dans un restaurant, la musique était fantastique de vitalité, d'énergie, et l'ambiance était très enthousiaste. J'avais mon tambura dans ma voiture. J'ai couru le chercher, nous avons joué ensemble, nous avons beaucoup parlé, et nous nous sommes promis de rejouer ensemble. Je suis rentré en France, et j'ai beaucoup pensé à cette rencontre.

Je suis retourné en Hongrie cet hiver, nous avons rejoué ensemble, et là, devant la qualité musicale de cet ensemble, j'ai décidé de trouver une occasion de les inviter à jouer en France.



Quelles sont les particularités de cet ensemble ?

Principalement l'utilisation d'un instrument particulier, la tambura. Nos ancêtres ont beaucoup voyagé. À l'origine, nous venons du sud de l'Oural, et j'imagine que la tambura vient de là-bas. Cet instrument a évolué depuis. C'est un tout petit instrument à cordes métalliques, un petit luth très aigu. Il y a également une contrebasse, une tambura bratsch, une bassprim, et moi à la tambura à huit cordes, et à l'accordéon.







Quelle est la technique de jeu de la tambura ?

Le trémolo, ça “trémole” tout le temps, à toute vitesse. Les morceaux commencent vite, et finissent encore plus vite. C'est impressionnant. La contrebasse est également particulière ?

Oui, c'est une contrebasse-tambura. Dans la famille de la tambura, il y a sept instruments, le plus aigu, en La et en Mi, le “prime”, en La et en Mi, le “bassprime”, le cello, le contra ou bratsch, et le tambura contrebasse. Ma première découverte avec cet instrument s'est faite en rencontrant le groupe de Monsieur Janika Balàzs, qui venait de Novi Sad, en Voïvodine, actuellement en Serbie. Ce monsieur était de très petite taille, mais pesait cent-cinquante kilos, et quand il jouait de ce petit instrument, à une allure extraordinaire, on n'en revenait pas. C'était un des plus grands tamburistes de l'époque, qui m'a fait aimer ces musiques et cet instrument. Depuis ce temps, j'en joue moi-même. Et c'est avec cet instrument que je suis venu en France pour la première fois, en 1983 à la Féria de Dax. Quels sont les répertoires de Tambura Orkestar ?

C'est très varié. Ils jouent des musiques traditionnelles hongroises, tziganes, yiddish, serbes, croates, macédoniennes, russes, des valses allemandes. Ils jouent toutes les musiques des Carpates et des Balkans, ils ont un répertoire immense. Et ce sont des musiciens d'oreille, avec une fabuleuse mémoire. Ils jouent tout ce qu'ils entendent, tout simplement. Suivant le pays, le public, le cadre, ils puisent dans leur répertoire. Ils sont originaires de Mohàcs, ville au bord du Danube, très proche de la Croatie, et ils écoutent les radios serbes et croates, qui passent sans arrêt des musiques traditionnelles, c'est une de leurs sources pour les répertoires.

Ce qui les intéresse, c'est la musique, pas les frontières. Il faut toujours plus de musique dans les moments difficiles, pour apaiser les tragédies. Dans ces pays-là, la vie est beaucoup plus difficile qu'ici en France, mais la musique y est beaucoup plus vivante, c'est une nourriture quotidienne. Propos recueillis par J.B. Contact

Béla Pari

[belapari@wanadoo.fr ->belapari@wanadoo.fr] Jardins Nomades Samedi 15 et dimanche 16 mai, Musée dauphinois à Grenoble Samedi 15:

Nadir Ipek (Turquie)

Shams (Afghanistan)

Raga de l'Inde (Inde du nord)

Khaled Ben Yahia solo (Tunisie) Dimanche 16:

Raga de l'Inde (Inde du nord)

Khaled Ben Yahia trio (Tunisie) Tambura Orkestar (Hongrie)

Obsession (France) Renseignements 04 76 51 12 92 www.38rugissants.com


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