Boutique Mon compte
page facebook du CMTRA page twitter du CMTRA page youtube du CMTRA
accueil > nos actions > lettres d'information > lettre d'information n°68 > lettres d'information > 17. Ça-i, collectif d'artistes Adhérer
menu
page facebook du CMTRA page twitter du CMTRA page youtube du CMTRA

17. Ça-i, collectif d'artistes

Entretien avec Jean Michel Fragey du Collectif Ça-i.

CMTRA : Pourquoi avoir créer le collectif Ça-I ?

Le choix d’utiliser le terme de collectif ne correspond pas à une mode mais bien à une réalité de fonctionnement. Le Collectif ça-i répond d’abord à la nécessité pour des artistes d’être acteurs de leur diffusion, ils ne « livrent » pas, clé en main, leurs créations à un diffuseur, ce sont eux les créateurs de la structure, ce qui leur donne libre choix des orientations à prendre. C’est sur ces bases que le collectif développe son projet artistique : partir de racines communes (ancrage territorial) pour aller vers des ramifications diverses (mutualisation des savoirs faire) afin de construire une identité artistique forte et pérenne.

Pour le collectif ça-i, nous distinguons deux zones distinctes correspondant à deux façons de se diffuser. Sur un plan national et international, diffuser ses œuvres, c’est avant tout faire connaître sa culture, l’amener à se frotter à d’autres cultures et arriver à trouver un sens commun entre la création proposée et la politique de programmation du lieu d’accueil. Sur l’échelle de son territoire (pour nous l’Aquitaine), c’est d’apporter un « devenir » à une tradition populaire, de s’oser à des expérimentations en collaboration avec nos partenaires institutionnels et enfin, d’être simplement un acteur du tissu culturel local, à échelle humaine, en s’écartant des logiques de rentabilité.

Quels sont vos modes d’organisation dans ce domaine ?

Nous pratiquons de plus en plus une politique complémentaire de résidence / diffusion. Nous entendons par là le fait de poser nos valises sur un territoire et d’étudier avec les acteurs locaux de quelle façon notre démarche peut être complémentaire et donc enrichir la culture du territoire que nous explorons. Nous le faisons par exemple avec la Familha Artús, d’abord sur l’Aquitaine avec l’OARA (office artistique de la région aquitaine) et musiques de nuits (chargé de la diffusion après la résidence), mais aussi en région PACAet en Bretagne (projet 2008/2009), où même en Autriche (résidence commencée, diffusion en 2008/2009). Il est évident que nous ne pouvons pas nous baser essentiellement sur ce système de diffusion, nous répondons aussi à des contraintes économiques, qui nous obligent à répondre à la demande sans forcément de stratégie de diffusion durable.

Mise à part ces actions isolées, nous avons récemment monté une Coordination Occitane Musicale avec 4 autres agences du sud de la France (Trois Quatre ! à Bordeaux, Org & Com à Toulouse, Sirventès à Aurillac et Mic Mac à Marseille). Ils nous semble essentiel de se fédérer entre professionnels du secteur. Nous avons la particularité de travailler sur un segment artistique bien précis (musiques occitanes). Cette coordination a pour objectif de rendre plus visible les groupes respectifs de chaque agence (plate-forme de communication Internet, stand commun dans les salons, attaché de presse mutualisé…), c’est aussi un outil de professionnalisation pour les jeunes artistes et d’interface auprès des instances régionales qui, elles aussi, travaillent de plus en plus en inter région.

Quelles difficultés rencontrez vous ?

A mon avis, les freins arrivent plus de la part des artistes que des programmateurs. Je veux dire par là que si le propos artistique est assumé sans complexe, dans ce cas le chargé de diffusion aura bien plus de facilité à le transmettre au programmateur et pourra ainsi passer à la deuxième étape : le sens commun. Nous avons nous-même observé cette tendance avec certains des groupes que nous diffusons. D’autres part, le fameux débat de la légitimité de la place des musiques traditionnelles au sein des musiques actuelles est stérile, nous sommes tous dans le même bateau et donc le même combat. Il est évident qu’un programmateur de SMAC ne sera pas intéressé par un bal gascon. Par contre, après un long travail de sensibilisation auprès de ce programmateur, et parce que vous avez une légitimité sur le plan local, le sens commun sera trouvé. Si tous les acteurs des musiques traditionnelles mènent ce travail auprès de leurs structures ou de leurs SMAC respectives, c’est autant de portes ouvertes pour les autres…

Propos recuellis par Jean Sébastien Esnault



logo CMTRA

46 cours du docteur Jean Damidot
69100 Villeurbanne

communication@cmtra.org
Tél : 04 78 70 81 75

mentions légales

46 cours du docteur Jean Damidot, 69100 Villeurbanne

communication@cmtra.org
Tél : 04 78 70 81 75