25. Kaloomé
CMTRA : Caroline, en tant que
manager et chargée de la réalisation
artistique de Kaloomé, comment
décrirais-tu ce groupe ?
On ne peut pas parler de Kaloomé sans
présenter individuellement les musiciens.
Ce groupe est vraiment un
mélange de personnalités et de couleurs
musicales.
Antoine « Tato » Garcia, un guitariste
gitan renommé de Perpignan, est à
l’origine de Kaloomé. Il vit au rythme
de la rumba catalane, sur laquelle s’appuie
la majeure partie du répertoire
du groupe.
Ensuite, on a Sabrina Romero, jeune
prodige andalouse, chanteuse, percussionniste
et danseuse de flamenco.
Caroline Bourgenot est une violoniste
médaillée d’or du Conservatoire, qui
apporte une touche un peu plus classique.
Guillaume Bouthié à la basse
et à la contrebasse, nous vient plutôt
du milieu reggae, raga indien. Madjid
Benyagoub, chanteur d’origine algérienne,
ajoute sa voix chaude et orientale
aux créations du groupe. Enfin, le
dernier arrivé, Chris Maille aux percussions
est le second gitan de Perpignan
de la formation.
Ces musiciens mènent chacun d’autres
activités musicales et se retrouvent
également à deux ou trois sur des
projets communs, comme la participation
à la musique originale du film
Exils de Tony Gatlif, ou des tournées
avec la fanfare roumaine Ciocarlia…
Mais leur premier projet à tous aujourd’hui,
c’est Kaloomé.
Ça fait beaucoup d’horizons musicaux
et de cultures au sein d’un seul
groupe, comment se reflète cette
diversité sur le répertoire de
Kaloomé ?
Déjà, il convient de préciser que le
répertoire de Kaloomé est constitué
uniquement de compositions, à l’exception
de deux chansons traditionnelles
réarrangées sur le 1er album.
Les textes et les musiques sont composés
à six, partant toujours d’un
thème musical. Lorsqu’ils souhaitent
transformer un morceau en une chanson,
ils décident tous ensemble du propos
de cette chanson, puis en confient
l’écriture à Sabrina, Tato et Madjid.
Les textes sont en espagnol ou en
arabe, et de plus en plus, les deux
langues se rejoignent au sein de
mêmes morceaux.
Le répertoire a quelque peu évolué
depuis la création du groupe en 2001
et même depuis le 1er album (2004),
du fait de l’arrivée de nouveaux musiciens.
Les compositions sont de plus
en plus métissées, intégrant les différents
univers musicaux des membres
du groupe. Les chants se ressentent
également de cette riche diversité,
avec trois voix lead très colorées
(Sabrina, Tato et Madjid) et de plus
en plus de chœurs. Kaloomé sort peu à
peu des musiques traditionnelles
gitanes catalanes pour s’ouvrir à
d’autres influences musicales.
Quelles sont les projets et orientations
de Kaloomé pour l’année à
venir ?
Kaloomé se concentre actuellement
sur la préparation de son 2ème album
qui sera enregistré fin janvier au Supadope
Factory (Lyon). Cette démarche
comprend des sessions de travail, au
sein desquelles j’interviens, à la
demande du groupe, sur la réalisation
artistique. Je suis musicienne par
ailleurs, et j’ai pu m’apercevoir à plusieurs
reprises combien il est difficile
pour un artiste de prendre du recul sur
ses compositions au moment de l’enregistrement.
Mon rôle auprès de
Kaloomé sur cette période consiste
donc à les guider un peu avant le passage
en studio, m’appuyant tout à la
fois sur mon regard extérieur et sur la
légitimité et la confiance qu’ils m’ont
accordée pour le conseil artistique.
Cet album devrait comporter une douzaine
de titres et sortir au plus tard en
septembre 2008. Un single précédera
certainement la sortie d’album au printemps
2008.
Côté scène, Kaloomé s’est peu produit
sur la région Rhône-Alpes, mais a très
souvent joué ailleurs en France et à
l’étranger. Le travail de tournée sur
cette esthétique musicale n’est pas forcément
évident, et le groupe est
aujourd’hui à la recherche d’un tourneur
ayant une bonne connaissance du
milieu des musiques du monde.
Propos recueillis par C.D.
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